Sic transit Storia Mundi : « Une amphore romaine en cristal »

Fiole taillée dans un morceau de cristal de roche. Ier siècle avant notre ère-Ier siècle de notre ère. Los Angeles, villa Getty, 83.AN.331. © DR
Cette délicate petite amphore a été taillée – très vraisemblablement péniblement taillée – dans un morceau de cristal de roche au moment où Octave s’apprêtait à (ou venait de) proclamer la restauration de la République romaine, mettant ainsi un terme à un long cycle de guerres civiles.
Bon, tout le monde sait que ce fin politique qu’était Octave voulait surtout – sous couvert de restaurer la République – réussir à imposer la reconnaissance de son pouvoir personnel, ce que le divin Jules n’était pas parvenu à faire une génération plus tôt, la tentative qu’il fit en la matière s’étant conclue par un bide retentissant qu’il paya de sa vie le 15 mars 44. C’est ce que l’on appelle aussi le bide de mars.
Parfum de glace pétrifiée
Quoi qu’il en soit des bidouillages institutionnels suscités, la petite fiole que vous avez sous les yeux devait contenir un parfum de prix plutôt qu’un tord-boyau. Non seulement les Romains ignoraient tout des whiskii (pluriel de whiskus) que ne distillaient pas encore les mages Calédoniens mais surtout, avec ses 5,7 cm de haut pour 3,2 cm de large, cette petite fiole n’aurait jamais pu contenir qu’une goutte de tord-boyaux. Ajoutons pour conclure cet étique billet que, tout comme les Grecs avant eux, les Romains pensaient que le cristal de roche était de la glace pétrifiée sous l’effet d’un froid extrême. Ils attribuaient à ces pierres fort rares des vertus magiques.

Fiole taillée dans un morceau de cristal de roche. Ier siècle avant notre ère-Ier siècle de notre ère. Los Angeles, villa Getty, 83.AN.331. © DR
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