5 expositions lumineuses à voir d’urgence pour réchauffer l’automne

Joan Mitchell (1925-1992), La Grande Vallée IX, 1983-1984. Huile sur toile, 260 x 260 cm. Rouen, collection FRAC Normandie. Photo service de presse. © Collection FRAC Normandie Rouen
Chatoyantes et joyeuses, voici cinq expositions qui se terminent bientôt, pour illuminer le début de l’automne ! De Giverny à Hyères, de Marseille au Val de Loire, des artistes aussi divers que Dufy, Chaissac, Hepworth ou Branzi se rejoignent dans une harmonieuse célébration de la nature et de la vie.
Dufy l’enchanteur se dévoile à Hyères
« Peintre de la couleur et du bonheur », Raoul Dufy (1877-1953) fut, durant 40 ans, dessinateur de modèles pour les fabricants de tissus lyonnais Bianchini Férier. Fleurs et feuillages exubérants, violons, chevaux ailés, monuments parisiens et motifs abstraits nourrissent l’imagination débridée de l’artiste. C’est à cette foisonnante production (quelque 3 000 dessins) que le musée d’Hyères rend un vibrant hommage, en faisant dialoguer dans une scénographie chamarée les projets à la gouache, échantillons de tissus et vingt-cinq robes du soir, costumes de scène ou tailleurs créés par Paul Poiret, Coco Chanel, Christian Lacroix, Agnès B, Anthony Powell… Une exposition réjouissante, à la croisée entre art, artisanat et haute couture !

Raoul Dufy, La Corrida, Carré, twill de soie, sans date. Lyon, musée Soieries Brochier. Photo service de presse © Musée Soieries Brochier, Lyon / Y.D
« Raoul Dufy et la mode », jusqu’au 16 novembre 2025 à La Banque, musées des Cultures et du Paysage d’Hyères, 14 avenue Joseph Clotis, 83400 Hyères. Tél. 04 83 69 19 40. hyeres.fr
De Monet à Branzi, quand la nature se fait art à Giverny
Si les touristes du monde entier se rendent en pèlerinage dans les jardins de Monet, ils découvrent aussi avec bonheur les parterres fleuris du musée des Impressionnismes voisin. C’est d’ailleurs une ode à la nature que propose l’institution à travers un double parcours enivrant. On admire d’abord un florilège d’œuvres des collections, parmi lesquelles trône l’iconique Parterre de marguerites de Caillebotte, une vue de l’Escaut par Jongkind acquise il y a peu, et des photographies du jardin de Monet par Jean Gaumy. On plonge ensuite dans l’univers singulier de l’architecte et designer Andrea Branzi (1938-2023). Pourquoi à Giverny ? Parce que l’Italien était sensible à l’art avec lequel Monet modelait la nature. Prenant le contrepied du rationalisme et de la standardisation, ses maquettes, luminaires, meubles et installations de bambous peints nous invitent à repenser notre rapport aux objets et à l’espace.

Andrea Branzi (1938-2023), Bamboo Interior Wood, 2023. Bambou, peinture acrylique, roche, fer vernis, 30 bambous peints variant entre 279 x 30 cm et 309 x 30 cm. Centre Pompidou, Paris MNAM / CCI, don du Fonds Meyer Louis Dreyfus, Amis du Centre Pompidou. Photo service de presse © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Audrey Laurans/Dist. GrandPalaisRmn © Adagp, Paris, 2025
« Les collections au jardin. Andrea Branzi, le règne des vivants », jusqu’au 2 novembre 2025 au musée des Impressionnismes, 99 rue Claude Monet, 27620 Giverny. Tél. 02 32 51 94 65. www.mdig.fr
Chaissac & co, un chahuteur à Fontevraud
Au sein du musée d’Art moderne inauguré voilà cinq ans dans le cadre enchanteur de l’abbaye de Fontevraud, Gaston Chaissac (1910-1964) joue les prolongations, entouré de comparses qui ont pu l’inspirer (Freundlich, Dubuffet, Picasso). Cette immersion dans l’univers bariolé et résolument anticonformiste de ce modeste fils de cordonniers du Morvan met l’accent sur le thème du visage. Ses totems, tableaux, citations et lettres-dessins empreintes d’humour engagent aussi un fructueux dialogue avec les masques extra-occidentaux et objets ethnographiques. Un parcours chamarré qui séduira petits et grands !

Gaston Chaissac (1910-1964), Sans titre (porte de placard de la maison Penaud aux Lombardières), 1953. 247,5 x 138,5 cm. Les Sables d’Olonne, MASC. Photo service de presse. © MASC, Les Sables d’Olonne © Adagp, Paris, 2025
« Visages magiques. Gaston Chaissac & les autres », jusqu’au 2 novembre 2025 au musée d’Art moderne, collections nationales Martine et Léon Cligman, abbaye royale de Fontevraud, place des Plantagenets, 49590 Fontevraud-l’Abbaye. Tél. 02 41 51 73 52. www.fontevraud.fr
Tout l’univers d’Hepworth est à la Fondation Maeght
Baignés de lumière et largement ouverts sur les jardins, les espaces de la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence auraient comblé d’aise Barbara Hepworth (1903-1975). Cette éblouissante rétrospective dévoile avec sensibilité le travail de la célèbre Britannique que l’on a trop rarement l’occasion d’admirer dans l’Hexagone. Son irrésistible progression vers une abstraction novatrice et sensuelle se lit au fil de ses œuvres de pierre, de bois et de corde. Mais ces sculptures, auxquelles répondent des dessins et estampes aux couleurs vibrantes, se nourrissent d’influences multiples, comme la musique, le mouvement et l’exploration spatiale…

Barbara Hepworth (1903-1975), Figure (Walnut), 1964. Bronze, 184 x 76,5 x 62,5 cm. Collection Fondation Marguerite et Aimé Maeght. Photo service de presse. © Bowness / Roland Michaud
« Barbara Hepworth Art & Life », jusqu’au 2 novembre 2025 à la Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes, 06570 Saint-Paul-de-Vence. Tél. 04 93 32 81 63. www.fondation-maeght.com
Les Amazighes envoûtent le Mucem
Sur les poteries, les murs, les corps ou les bijoux, des réseaux de motifs façonnent, depuis le Néolithique, la culture amazighe qui se déploie aujourd’hui encore du Maroc à l’Égypte et jusqu’aux Canaries (on parle souvent de « berbère » en Occident). Mais ne vous y trompez pas, ces décors sont loin d’être seulement esthétiques ! Qu’ils renvoient à la figure de la déesse-mère, au cycle de la vie ou au rythme des saisons, ils se parent aussi de fonctions thérapeutiques et apotropaïques, voire magiques… Certes « folklorisée » par l’engouement touristique, cette culture continue à fasciner chercheurs et artistes.

Fibule Tabzimt, Grande Kabylie, Algérie, vers 1900-1950. Argent, corail. Mucem, Marseille, don Jacqueline Terrer. Photo service de presse © Mucem / Marianne Kuhn
« Amazighes. Cycles, parures, motifs », jusqu’au 2 novembre 2025 au Mucem, 1 esplanade J4, 13002 Marseille. Tél. 04 84 35 13 13. mucem.org





