Pièce maîtresse du dispositif allégorique imaginé dans les jardins du Roi-Soleil, le bassin du char d’Apollon entame aujourd’hui un chantier de restauration de dix-huit mois rendu indispensable par sa corrosion interne et par l’érosion de ses revêtements.
Un spectacle inhabituel attendait le 6 décembre le visiteur déambulant courageusement dans les allées glaciales du parc de Versailles. À 10h30, à l’extrémité de l’Allée royale, au centre de la Grande Perspective ouvrant sur le Grand Canal, Apollon, nimbé de brume, quittait lentement son char et ses chevaux, emporté dans les airs vers un nouvel horizon. Chef-d’œuvre réalisé par Jean-Baptiste Tuby (1635-1700) entre 1668 et 1670, l’emblématique mais très dégradé groupe sculpté en plomb du bassin du char d’Apollon figurant le lever du Soleil entame aujourd’hui la première étape d’une indispensable restauration.
18 mois de restauration
Grâce au mécénat du groupe CMA CGM, spécialisé dans le fret, cette œuvre insigne de près de 30 tonnes, composée de treize sculptures, bénéficiera au sein des ateliers de la fonderie Coubertin d’une restauration fondamentale – la première depuis un siècle – avant de recevoir une nouvelle dorure. Le complexe système hydraulique animant le bassin sera par ailleurs remis en état par les fontainiers de Versailles afin de retrouver les effets d’eau qui firent l’admiration des visiteurs du Grand Siècle.
Nathalie d’Alincourt et Olivier Paze-Mazzi