Bretagne : les paysages de mégalithes en route vers l’Unesco

Dolmen de Pen Hap, l’île-aux-Moines. © Fanch Galivel, Paysages de mégalithes
Les alignements de Carnac ou le Grand Menhir de Locmariaquer sont mondialement connus. Mais ils font partie d’un plus vaste paysage cernant les berges du golfe du Morbihan, qui vit au Néolithique l’édification de structures monumentales et des pratiques symboliques tout à fait singulières. Depuis plusieurs années, l’association Paysages de mégalithes de Carnac et du Sud Morbihan œuvre à son inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Sa directrice, Victoire Dorise, a répondu à nos questions sur ce fabuleux challenge.
Propos recueillis par Éléonore Fournié
« Nous proposons à l’inscription un territoire de plus de 540 monuments, soit 1 055 km2 y compris rias, golfs et océans. »
Pourriez-vous nous présenter l’association Paysages de mégalithes de Carnac et du Sud Morbihan ?
L’association a été créée en 2012 à l’initiative du Conseil départemental du Morbihan, de la Drac Bretagne et de 27 communes de la zone littorale. Elle s’est depuis étoffée pour englober différents partenaires (associations, Conservatoire du littoral, Centre des monuments nationaux, intercommunalités), qui sont tous partie prenante dans la gestion, la propriété, la préservation et la valorisation des mégalithes. Elle a pour but de porter le dossier d’inscription des mégalithes de Carnac et des rives du golfe du Morbihan à une candidature sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Ses prési-dents ont toujours été les maires de Carnac (voir encadré ci-dessous). L’association est également guidée par un comité scientifique international réunissant des spécialistes du mégalithisme européen, présidé par le professeur Yves Coppens. Enfin, un comité de pilotage placé sous la présidence du préfet du département du Morbihan aide à fédérer les actions des différents acteurs.
Enjeux et ambitions d’un classement Unesco
Inscrire les mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco est à la fois un challenge en tant qu’élu et un honneur en tant que Président de l’association portant cette candidature. C’est un patrimoine fragile, composé de milliers de pierres érigées il y a des millénaires que nous redécouvrons aujourd’hui sous un jour nouveau et dont nous nous sentons tous dépositaires. Le dossier aujourd’hui est dans sa dernière ligne droite ; c’est dans ce sprint final du plan de gestion que s’écrit notre ambition collective, à nous élus des 27 communes, Département du Morbihan, Communautés de communes, EPCI et État. Plusieurs actions transversales ont été créées dans le cadre du projet afin d’en favoriser l’appropriation collective, notamment auprès des scolaires via une pratique d’éducation artistique et culturelle ou encore auprès du grand public par des expositions itinérantes, des réunions publiques, des ateliers participatifs, des randonnées guidées thématiques, etc. Créer dans le collectif, en lien avec l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion des sites, est une donnée essentielle du projet Unesco. C’est pourquoi nous réfléchissons aussi à des actions dans des domaines plus vastes : slow tourisme, répartition des flux, cheminements doux et écomobilités, parkings et respects de l’esprit des lieux, entretien des monuments et de leur environnement, signalétique interprétative, etc. Un projet Unesco est un laboratoire d’idées, dont l’objectif principal est la préservation des monuments ! Mais il faut aussi s’inscrire dans la réalité du XXIe siècle : il n’est pas question de tout figer ; il faut au contraire faire résonner les monuments avec leur environnement dans un respect mutuel et une valorisation raisonnée. O.L.
Alignements de Kerbourgnec, Saint-Pierre-Quiberon. © Zulaan, Paysages de mégalithes
Que regroupe-t-on sous le terme de « Paysage de mégalithes » ?
Il s’agit de monuments datant uniquement du Néolithique, soit du Ve au IIIe millénaire avant notre ère. Dans notre cas, le terme de mégalithe regroupe quatre types de structures, qui font toute la richesse de notre dossier, avec plus de 250 ouvrages de stèles (menhirs, alignements et enceintes – ou cromlechs), ce qui représente plusieurs dizaines de milliers de pierres levées (soit la plus grosse concentration au monde de ce type de monuments), érigées en lien avec les monuments funéraires que sont les tombeaux (comprenant les dolmens recouverts par des tumulus – cairns ou tertre) ; nous incluons également l’art pariétal (c’est-à-dire les gravures car nous abritons la moitié du corpus français pour les Ve et IVe millénaires avant notre ère en terme de dalles gravées avec un programme iconographique spécifique et sans équivalent) et les dépositions (soit des objets polis dans des matériaux rares qui viennent de très loin comme les haches en jadéites et perles en variscite). Ces « haches » ont été mises au jour dans les tombeaux ou plantées dans le sol, où elles devaient, sans doute comme les stèles, renforcer l’aspect symbolique de ce territoire complètement ostentatoire.
Pourquoi présenter ces paysages à l’Unesco ?
Les alignements de Carnac, qui ont toujours eu une reconnaissance archéologique, historique et artistique mondiale, sont inscrits depuis 1996 sur la liste indicative de la France, sorte d’« antichambre » des sites et monuments souhaitant porter leur candidature à l’Unesco. Mais aujourd’hui nous sommes dans une nouvelle dynamique car nous proposons à l’inscription un territoire de plus de 540 monuments, soit 1 055 km2 y compris rias, golfs et océans. C’est une énorme zone de gestion archéologique et paysagère, les monuments tapissant une région spécifique depuis des millénaires et entretenant entre eux des liens symboliques extrêmement forts que l’on ne retrouve nulle part ailleurs au monde. Née sur les berges de l’océan, une société s’implante et prend le temps d’ériger ces monuments incroyables, dont nous sommes actuellement les seuls à avoir, dans une telle quantité et diversité, autant de vestiges.
Qu’est-ce que le mégalithisme ?
Le sud du Morbihan, autour du golfe du Morbihan et de la baie de Quiberon jusqu’à la ria d’Etel, conserve une quantité et une diversité de mégalithes universelles et exceptionnelles (selon la terminologie de l’Unesco), structurant un paysage à vocation symbolique et durable.
Alignements de Kerdual, La Trinité-sur-Mer. © Zulaan, Paysages de mégalithes
Si le mégalithisme est connu partout dans le monde, relevant de sociétés et d’époques différentes, les monuments du sud du Morbihan sont directement connectés aux premières populations agropastorales du Néolithique, entre 5000 et 2500 ans avant notre ère. Ils comptent, en l’état actuel des données, parmi les plus anciennes architectures de ce type. Il s’agit d’une part de constructions funéraires destinées à des personnes sélectionnées, et d’autre part de structures « non directement utilitaires » à base de terre et de pierres, dont les grands alignements de Carnac sont les plus emblématiques. La variété architecturale est particulièrement remarquable, offrant un véritable catalogue des expressions mégalithiques, qui peuvent être très ostentatoires (tumulus d’une centaine de mètres de longueur et d’une dizaine de mètres de hauteur ou files de pierres dressées se déployant sur plusieurs kilomètres) ou assez discrètes (tertres de faible relief presqu’imperceptibles aujourd’hui ou petites stèles de quelques dizaines de centimètres de haut). En effet, ce phénomène complexe relève d’un temps long, s’étendant sur plus de 2000 ans au cours desquels les monuments ne sont pas restés figés mais ont été réutilisés, modifiés, agrandis, agglomérés… Les pratiques funéraires et cultuelles dont ils témoignent ont donc changé au cours de cette période, aussi longue que l’histoire chrétienne, sans que l’on puisse, contrairement à celle-ci, s’appuyer sur des sources écrites pour les retracer.
Une attention précoce
La présence de ces géants de pierres a cependant très tôt attiré l’attention des érudits, tout en étant suffisamment intrigante pour que ces monuments soient préservés et intégrés à la vie quotidienne et aux contes et légendes locaux – même s’il y eût bien sûr des destructions et réemplois. Mais si dans ce secteur près de 500 monuments sont parvenus jusqu’à nous, c’est bien qu’il y a eu de tout temps une part de respect, bien avant qu’ils ne deviennent un patrimoine protégé. Preuve de cette attention précoce, menhirs, dolmens, cairns sont des appellations d’origine bretonne ou celtique passées dans le langage courant. La première mention d’un dolmen (dolmin) remonte à 1796 pour qualifier celui de la Table des Marchands à Locmariaquer. C’est à partir du XIXe siècle qu’ils deviennent un terrain d’études, suivant la structuration de l’archéologie en tant que discipline scientifique et la reconnaissance de la grande ancienneté de l’Homme. De la deuxième moitié du XIXe siècle à la Seconde Guerre mondiale, une période d’intense activité voit l’exploration de l’essentiel des grands monuments et la création en 1882 du musée de Préhistoire de Carnac afin de présenter sur place le mobilier livré.
L’étude des mégalithes aujourd’hui
Si le rythme des fouilles s’est ralenti depuis pour privilégier la conservation et les études non destructrices, les recherches se poursuivent. Il s’agit aujourd’hui de comprendre les architectures dans leur ensemble, leurs évolutions et leurs interrelations. Les travaux coordonnés par Serge Cassen (CNRS) et Christine Boujot (Drac Bretagne), synthétisés pour le dossier Unesco, cherchent ainsi à proposer un modèle explicatif d’organisation de ce territoire et de sa grammaire pariétale. Car ce secteur se singularise aussi par une grande densité de gravures sur les stèles mégalithiques, avec des motifs récurrents qui leur confèrent une identité cohérente, tout autant que les objets découverts au sein des tombeaux. Ce phénomène mégalithique s’est développé sur un substrat géomorphologique bien particulier, avec un accès immédiat aux affleurements rocheux, assurant une matière première abondante. Les mégalithes imposent, avec une volonté d’éternité, la marque de l’Homme dans le paysage, en en surlignant les reliefs et points remarquables. Le contraste est saisissant avec les sites d’habitat néolithiques, que l’on (re)connaît difficilement au sud de la Bretagne car construits en matériaux périssables et qui ont mal résisté au passage du temps et à l’acidité des sols granitiques. La nature changeante du terroir, en particulier avec l’élévation du niveau marin, culminant avec la submersion du golfe du Morbihan, a conduit à l’engloutissement de vastes surfaces vivrières par l’océan. Ce changement environnemental a eu un impact majeur sur la vie, les ressources et les concepts des populations locales, puissant terreau de cette profusion de sites mégalithiques majeurs dans le sud du Morbihan. O.A.
Cette demande d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial est une longue procédure. Où en êtes-vous ?
Nous validons les étapes les unes après les autres. Le protocole français est très cadré et nous impose une grande rigueur en termes de méthodes et d’arguments. Nous avons passé les deux premières étapes : celle de la valeur universelle exceptionnelle (VUE ou argumentaire scientifique du dossier), et de l’analyse comparative avec d’autres sites (afin de souligner l’originalité du nôtre) en 2017 et puis celle sur les périmètres (les quatre aires) en 2021. Nous entrons dans la troisième et dernière étape, qui est celle de l’écriture du plan de gestion, reflet de l’ambition collective dont l’ensemble des acteurs veut se doter pour préserver et valoriser les monuments et les paysages. Nous avons une audition intermédiaire à la fin de l’année et espérons déposer notre dossier en 2023. Puis se mettra en place l’analyse internationale avec un délai incompressible de 18 mois.
« Outre le fait qu’elle participe à la reconnaissance mondiale de ce patrimoine archéologique, cette inscription favorise une réflexion collective sur sa préservation et sa valorisation. »
Pourquoi cette inscription est-elle importante ?
Outre le fait qu’elle participe à la reconnaissance mondiale de ce patrimoine archéologique et paysager, cette inscription favorise une réflexion collective sur sa préservation et sa valorisation. En effet, ces vestiges archéologiques sont extrêmement fragiles, victimes des impacts environnementaux (tempête, remontées maritimes, érosion…) et humains. De plus, la constitution de ce dossier a permis de mieux les connaître et de constituer une grande base de données avec des fiches par sites, au service de l’ensemble de la communauté scientifique. Nous souhaitons travailler tous ensemble à une meilleure connaissance de ce patrimoine afin d’éviter tout accident ou découverte fortuite malheureuse, car aujourd’hui encore beaucoup de vestiges sont mis au jour chez des particuliers ou lors de travaux agricoles. L’un de nos objectifs demeurera toujours l’appropriation collective par le plus grand nombre afin que chacun se sente dépositaire de ce patrimoine exceptionnel.
Alignements de Kerzerho, Erdeven. © Fanch Galivel, Paysages de mégalithes
Les paysages de mégalithes : itinéraire au cœur des paysages de mégalithes de Carnac et du sud du Morbihan
Le tumulus de Tumiac
Aujourd’hui situé à l’entrée de la commune d’Arzon, c’est l’un des monuments majeurs du territoire. Curiosité du paysage, cette structure se présente comme une imposante colline tronconique. Ses dimensions sont colossales : 60 m de diamètre et 15 m de haut. Ce grand tombeau a livré des objets prestigieux : des haches en jadéite et des perles en variscite (aujourd’hui conservées au musée de Vannes). Ce monument, classé au titre des monuments historiques depuis 1923, constitue l’un des trois tumuli géants (carnacéens) du territoire, avec le tumulus Saint-Michel à Carnac et le tumulus de Mané er Hroëck à Locmariaquer.
Vue du tumulus de Tumiac. © Zulaan, Paysages de mégalithes
Er Lannic
Le petit îlot d’Er Lannic, situé entre l’île de Gavrinis et la pointe de Penbert à Arzon, présente la particularité d’abriter deux enceintes mégalithiques semi-circulaires. Excellents exemples de la remontée du niveau marin depuis le Néolithique, ces édifices ne sont jamais totalement visibles. Ils sont situés en co-visibilité directe avec le tumulus de Gavrinis et, probablement du fait de leur position centrale dans l’actuel golfe, reliés avec les sites des communes alentour. L’îlot n’est aujourd’hui pas accessible puisqu’il constitue une réserve ornithologique, mais les enceintes sont visibles en bateau et depuis de nombreux points du golfe du Morbihan.
Vue de l'îlot d'Er Lannic. © Zulaan, Paysages de mégalithes
Petit Mont
Au XIXe siècle, à Arzon toujours, le tumulus, recouvrant deux dolmens au pied du versant nord, faisait entre 8 et 10 m. Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’un bunker y est installé, un troisième dolmen aux parois entièrement sculptées est découvert, dans un style qui n’est pas sans rappeler celui de Gavrinis. De vastes fouilles sont entreprises dans les années 1980 et permettent de mieux comprendre le site, ses phases de construction et sa réoccupation à l’époque gallo-romaine. Ce programme de fouilles donna lieu à une restauration du monument, afin de permettre la visite par le public. Les éléments du bunker ont été conservés et la vue sur le golfe depuis la terrasse y est incomparable.
Vue du tumulus de Petit Mont. © Zulaan, Paysages de mégalithes
Alignements de Carnac
Les célèbres alignements de Carnac se présentent en trois groupes, de l’ouest à l’est : le Ménec, Kermario et Kerlescan. Avec les alignements du Petit Ménec à la Trinité-sur-Mer, qui constituent leur prolongement, ils s’étendent sur près de 4 km de long. Loin d’être les seuls alignements du sud du Morbihan, ils sont ceux qui, avec leurs 3 000 stèles dans un paysage plutôt dégagé, ont le plus marqué les esprits. Leur signification fait l’objet de nombreuses théories depuis le XVIIIe siècle et leur interprétation reste un défi pour les scientifiques. Les alignements de Carnac sont accessibles de manière alternée en période hivernale et sur visites guidées lors de la saison estivale.
Les alignements de Carnac. © Zulaan, Paysages de mégalithes
Gavrinis
Le cairn de Gavrinis doit sa renommée aux gravures qui couvrent la surface de 23 de ses orthostates (bloc ou dalle verticaux formant l’assise inférieure d’un mur). Les derniers travaux sur les signes gravés nous éclairent sur la complexité de ces gravures, tant sur leur exécution que leur signification et l’évolution des signes au cours du Néolithique. La dalle de couverture de la chambre est constituée d’un fragment de monolithe qui devait faire partie de l’alignement du Grand Menhir de Locmariaquer. Cette découverte du début des années 1980 a appuyé l’idée que des liens forts et complexes existaient entre les différents monuments au Néolithique. Le cairn de Gavrinis constitue l’un des joyaux préhistoriques du golfe du Morbihan et n’a aucun équivalent au monde.
Intérieur du cairn de Gavrinis, Larmor-Baden. © Éric Frotier de Bagneux, Paysages de mgalithes
Ensemble des sites d’Er Grah, de la Table des Marchands et du Grand Menhir
Ce site de Locmariaquer regroupe trois monuments distincts : le Grand Menhir, le tumulus d’Er Grah et la Table des Marchands. Ces trois monuments n’ont pas été érigés en une seule phase de construction et les fouilles de la fin des années 1980 et du début des années 1990 ont permis de mettre en lumière la chronologie complexe des sites mégalithiques du sud du Morbihan. Ainsi, le Grand Menhir forme l’extrémité d’un alignement de 19 stèles dont seuls les emplacements (aujourd’hui matérialisés au sol) ont été retrouvés. Cet alignement a été démantelé au Néolithique puisque certains de ses éléments ont été réutilisés dans la construction du cairn de Gavrinis et de la Table des Marchands.
Vue du site de Locmariaquer. © Zulaan, Paysages de mégalithes
Tumulus Saint-Michel
Situé dans l’actuel bourg de Carnac, le tumulus Saint-Michel fait partie, avec la butte de Tumiac à Arzon et le tumulus Mané er Hroëk à Locmariaquer, des trois tumuli géants dit « carnacéens ». Il mesure 125 m de long pour 58 m de large et 10 m de haut. Sa partie supérieure a été nivelée et il est aujourd’hui surmonté d’une petite chapelle. Il recouvre un caveau central ayant livré un riche mobilier funéraire, plusieurs cistes ainsi qu’une tombe à couloir à l’est. Si aujourd’hui le dolmen n’est plus accessible pour des raisons de sécurité, le visiteur peut se rendre sur le sommet du tumulus et découvrir un point de vue exceptionnel, en s’aidant de la table d’orientation pour mieux se repérer.
Vue du tumulus Saint-Michel. © Zulaan, Paysages de mégalithes
Association Paysages de mégalithes de Carnac et du Sud Morbihan. Tél. 02 97 29 84 39. www.megalithes-morbihan.fr
Dossiers d’Archéologie HS n° 32 – Juin 2017