Égypte : les tombes de trois notables du Nouvel Empire découvertes dans la nécropole de Dra Abou el-Naga

Les vestiges des décors peints de la tombe d’Amon-em-Ipet, découverte à Dra Abou el-Naga en mai 2025. © Photo ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités
Une mission archéologique égyptienne travaillant dans la nécropole de Dra Abou el-Naga, sur la rive ouest de Louxor, a mis au jour trois tombes du Nouvel Empire lors de la campagne de fouilles en cours sur le site. Après le tombeau de Thoutmosis II en février et la sépulture du prince Waser-If-Re en avril, cette découverte viendra enrichir non seulement les connaissances sur les nécropoles antiques, mais aussi les collections du Grand musée égyptien, dont l’ouverture officielle, tant attendue, vient d’être reportée à la fin de l’année.
Dans la vaste nécropole de Dra Abou el-Naga, proche de la vallée des Rois et du village de Deir el-Bahari, où plusieurs dizaines de tombes ont déjà été fouillées, une équipe d’archéologues égyptiens vient de découvrir les sépultures de trois hommes ayant vécu au Nouvel Empire (1590-1085 avant notre ère) et ayant occupé d’importantes fonctions administratives ou religieuses. Les inscriptions qu’ils ont déchiffrées ont révélé les noms et charges de leurs propriétaires, que les études en cours devraient permettre de préciser.
Amon-em-Ipet, employé du domaine d’Amon
L’une de ces trois tombes appartient à un homme nommé Amon-em-Ipet. Cet homme ayant vécu à l’époque ramesside – sous les règnes des pharaons nommés Ramsès – travaillait dans le temple d’Amon. Sa sépulture se compose d’une petite cour, d’une entrée et d’une salle carrée se terminant par une niche dont le mur ouest a été brisé lors de la réutilisation ultérieure de la tombe pour construire une autre salle. Des fragments de décors peints y ont été trouvés, qui représentent des offrandes, des porteurs de mobilier funéraire et une scène de banquet.
Les décors peints de la tombe d’Amon-em-Ipet, découverte à Dra Abou el-Naga en mai 2025, représentent des porteurs de mobilier funéraire et une scène de banquet. © Photo ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités
De hautes fonctions administratives et religieuses
Les deux autres tombes datent toutes deux de la XVIIIe dynastie. L’une d’elles appartient à un homme nommé Baki, qui travaillait comme surveillant du silo à grains, et l’autre à un homme dont on ne connaît pour l’instant que l’initiale, « S ». Le fait qu’il ait cumulé plusieurs fonctions suscite l’intérêt des archéologues. Maire des oasis du nord et scribe, il travaillait comme surveillant du temple d’Amon. Ce grand temple dédié au dieu Amon-Rê s’élevait sur l’autre rive du Nil, à Louxor, et était le cœur du pouvoir religieux, en particulier sous les XVIIIe et XIXe dynasties.
Des statuettes en bois découvertes dans la nécropole de Dra Abou el-Naga en mai 2025. © Photo ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités
Des objets en cours d’étude
Les archéologues ont mis au jour plusieurs éléments funéraires, notamment des statuettes en bois et des vases. Les fouilles en cours, ainsi que l’analyse des inscriptions retrouvées dans les tombes et sur ces artefacts, devraient permettre d’en savoir plus sur ces hommes et d’éclairer l’organisation administrative et religieuse au Nouvel Empire.
Les archéologues de la mission égyptienne étudient les artefacts retrouvés dans trois tombes en mai 2025. © Photo ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités