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Journées européennes de l’archéologie 2025 : un week-end pour explorer la longue histoire de l’humanité

Village de l'archéologie à Bordeaux (2023).

Village de l'archéologie à Bordeaux (2023). © Blandine Tixier, Inrap

Les 13, 14 et 15 juin 2025 se tiendra la 16e édition des Journées européennes de l’archéologie (JEA). Elles sont organisées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), sous l’égide du ministère de la Culture. Tous les acteurs de l’archéologie s’associent pour faire découvrir au plus grand nombre les richesses et les coulisses de la discipline. Pour se plonger dans la longue histoire de l’humanité, du Paléolithique à nos jours, plus de 2 000 animations sont programmées sur le territoire : ateliers, dégustations, initiation à la fouille, tir au propulseur, frappe de monnaie, balades ou enquêtes archéologiques… Toutes ces expériences sont à tenter lors des JEA ! Fouillez dans le programme sur journees-archeologie.eu !

L’édito de Dominique Garcia, président de l’Inrap

Les 13, 14 et 15 juin, l’Europe se met à l’heure de l’archéologie et offre près d’un millier d’événements à tous. Au plus près des citoyens, les Journées européennes de l’archéologie sont l’occasion unique de voir, sur tous les territoires, les dernières découvertes et de visiter les coulisses de la recherche archéologique : chantiers en cours de fouille et laboratoires de recherche exceptionnellement ouverts, collections muséales, expositions, conférences… Grands et petits, passionnés d’archéologie, simples curieux sont invités à s’approprier leur Histoire. Les archéologues et les acteurs du patrimoine de toutes institutions – professionnels et amateurs – se mobilisent pour accueillir tous les publics et partager la connaissance et percevoir les avancées de la recherche. Le dossier que nous offre Archéologia, partenaire fidèle des JEA, est un reflet de la diversité du programme de la grande fête de l’archéologie. Sous l’égide du ministère de la Culture, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) pilote cette grande manifestation populaire, culturelle et scientifique qui bénéficie du patronage du Conseil de l’Europe et de l’Association des maires de France (AMF).

Affiche des Journées européennes de l'archéologie 2025.

Affiche des Journées européennes de l'archéologie 2025. © DR

Une programmation exceptionnelle sur ARTE 

Partenaire historique des JEA, ARTE propose une programmation exceptionnelle le samedi 14 juin dès 10 h 30. Elle met en lumière l’histoire de nos civilisations à travers d’importantes fouilles archéologiques et nous emmène à la découverte de sites patrimoniaux européens et mondiaux majeurs.

10 h 30 : Dans les cuisines de la Préhistoire – Sapiens le chasseur-cueilleur de Charles-Antoine de Rouvre, 2023, 52 min et sur arte.tv du 7 au 27 juin 2025

11 h 25 : Dans les cuisines de la Préhistoire – Sapiens l’agriculteur de Charles-Antoine de Rouvre, 2023, 52 min et sur arte.tv du 7 juin au 12 août 2025

12 h 15 : Empreintes des White Sands – Sur les traces des premiers Américains de Bella Falk et David Dugan, 2022, 50 min et sur arte.tv du 7 au 20 juin 2025

15 h 05 : Guedelon II, une aventure médiévale de Bianca Zamfira, 2019, 90 min et sur arte.tv du 14 au 20 juin 2025

20 h 55 : INÉDIT Les Secrets des fresques d’Amazonie de Juan José Lozano, coécrit avec Aurine Crémieux, coproduction : ARTE France, Un film à la patte, 2025, 90 min

22 h 20 : INÉDIT Enquête sur la tombe du dernier prince celte de Marion Marot, coécrit avec Jonas Rosales, coproduction : ARTE France, Gédéon Programmes, Inrap, 2025, 52 min

Retrouvez toute la programmation ainsi que de nombreux contenus exclusifs sur arte.tv/archéologie

Extrait du documentaire « Enquête sur la tombe du dernier prince celte ».

Extrait du documentaire « Enquête sur la tombe du dernier prince celte ». © C2RMF

Nota Bene : des contenus rigoureux et accessibles

Qu’est-ce que Nota Bene ?
C’est une émission d’histoire que j’ai lancée sur YouTube en 2014, l’idée étant de rassembler un maximum de personnes. Aujourd’hui Nota Bene, c’est plus de 5 millions d’abonnés sur les différents réseaux sociaux, des centaines de documentaires, une équipe d’une dizaine de personnes à temps plein et des dizaines d’archéologues, d’historiens et d’historiennes qui travaillent sur des contenus à la fois accessibles et scientifiquement rigoureux. Du Titanic aux inspirations historiques de Batman, de la vie quotidienne des pirates au premier homme tué par une météorite, nous visons large !

Benjamin Brillaud, créateur de la chaîne YouTube Nota Bene.

Benjamin Brillaud, créateur de la chaîne YouTube Nota Bene. © Pierre Champion, Becea Production

Comment participez-vous à cette année « bronze » ?
En étroite collaboration avec l’Inrap, nous avons prévu un épisode sur l’Âge du bronze, période encore largement méconnue du grand public. Pour nous, c’est aussi l’occasion de sortir de notre zone de confort, de s’intéresser à la Protohistoire, de croiser les différentes disciplines et de découvrir de nouveaux horizons. Grâce à cette thématique, nous avons beaucoup appris… quasi autant que le grand public quand il découvrira la vidéo !

Quels sont vos coups de cœur actuels ?
Depuis l’an dernier, nous avons à cœur de mettre en avant l’actualité de la recherche ! Dernièrement nous avons travaillé sur un sujet assez médiatique : l’analyse ADN des fameux Yamnayas, les « premiers » Indo-Européens. Notre approche est intéressante car elle permet de tempérer les fantasmes (parfois générés par ce type de recherches) et de montrer comment la communauté scientifique en parle de manière beaucoup plus raisonnée que certains médias sensationnalistes. Nous espérons apporter notre petite pierre à la compréhension de ces mécanismes scientifiques…

 

Quand les enfants deviennent archéologues

À Pierre-de-Bresse, les fouilles menées ces dernières années par l’Inrap ont révélé des vestiges exceptionnels de l’Âge du bronze, notamment en bois – un matériau rarement conservé. Pour valoriser ces découvertes et les transmettre au jeune public, l’Inrap et l’Écomusée de la Bresse – Conservatoire des patrimoines bressans ont imaginé un projet éducatif original. Cinq classes, du CM2 à la 6e, ont été plongées dans l’univers de l’archéologie. Grâce à des séances interactives, menées avec des spécialistes, les élèves ont découvert les méthodes scientifiques de l’archéozoologie, de la carpologie, de la céramologie ou encore de la métallurgie. Par le biais de manipulations, d’enquêtes, de jeux et d’observations, chaque classe est devenue experte dans un domaine précis. Le point d’orgue du projet aura lieu le 10 juin, avec un colloque scientifique des enfants. Sur scène, les élèves présenteront leurs recherches devant leurs familles, leurs enseignants et les archéologues qui les ont accompagnés. Leurs restitutions prendront des formes variées : exposés, démonstrations, saynètes inspirées de l’émission C’est pas sorcier. Un moment festif et sérieux à la fois, pour mettre en lumière leur travail. Curieux, impliqués et enthousiastes, les enfants s’apprêtent à endosser avec fierté le rôle de passeurs de savoir. Le colloque se conclura par une visite en avant-première de l’exposition « Les méandres du passé. Quand la Bresse raconte l’âge du Bronze », proposée par l’Écomusée.

Intervention de l'Inrap à Pierre-de-Bresse.

Intervention de l'Inrap à Pierre-de-Bresse. © Hervé Lequeux, Inrap

Un Village de l’archéologie à Argentomagus

Pour la première fois, un Village de l’archéologie est proposé sur le site d’Argentomagus à Saint-Marcel dans l’Indre. Sur ce site ouvert le samedi et le dimanche, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, venez suivre les visites guidées sur le sanctuaire gallo-romain et la fontaine monumentale ; venez découvrir le nom de celles et ceux qui ont fréquenté les rues de la ville antique il y a 2 000 ans grâce à l’exposition « Scripto Sensu, l’écriture à Argentomagus » – où les enfants sont d’ailleurs invités à écrire avec des stylets sur des tablettes de cire ; venez, dans la crypte du musée, mieux comprendre les différents gestes funéraires antiques à travers un jeu de cartes et une autre exposition sur « le monde des morts ». Les archéologues de l’Inrap y présentent l’étonnante découverte des chevaux gaulois sacrifiés (?) à Villedieu-sur-Indre. Et durant le week-end, plusieurs activités pour petits et grands vous attendent : jeux gallo-romains, ateliers pédagogiques, stands et rencontres avec des passionnés d’histoire et de nombreuses associations – les Milliaires, l’association de Sauvegarde du site archéologique d’Argentomagus et Amis du Musée (ASSAAM), l’Association pour la Sauvegarde du Site de Saint-Marcel (ASM), le Cercle d’Histoire d’Argenton (CHA), la Société d’étude Historique du Canton de Saint-Gaultier (SEHCSG), le Groupe d’Histoire et d’Archéologie de Buzançais (GHAB), et l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Historique et Archéologique de la région d’Eguzon (ASPHRESD) – qui présentent leurs travaux de recherches, leurs actions et transmettent leur passion !

Animation sur le site d'Argentomagus.

Animation sur le site d'Argentomagus. © Gwenaëlle Jousserand, Inrap

L’Inrap et l’Âge du bronze

Cette année, les JEA vous plongent dans l’Âge du bronze. Longtemps perçue comme obscure, cette période est celle du bouleversement de la métallurgie qui voit des sociétés agricoles évoluer vers des échanges commerciaux dans toute l’Europe, marquant une étape capitale dans l’histoire de l’humanité. Par le nombre et la surface des sites étudiés, l’archéologie préventive a produit depuis une trentaine d’années une vision « à l’échelle » et crédible de cette époque et des bouleversements variés qu’elle a occasionnés. Le regard ne se porte plus seulement sur les objets et dépôts métalliques spectaculaires témoignant de la richesse des élites, mais sur la vie quotidienne, l’habitat, l’artisanat, l’agriculture, les rites funéraires, la migration, la guerre, étudiés au travers des traces diverses laissées dans le sol. Toute l’année, l’Inrap invite, à travers un riche programme d’expositions et de manifestations élaborées avec ses partenaires, à un panorama exaltant de ces nouvelles recherches. Un volet important de l’édition des JEA 2025 est consacré à l’archéo-expérimentation de pratiques de cette époque : ateliers de fonte du bronze, tissage, construction de bateau et navigation, alimentation… Découvrez les secrets de cette époque fascinante !

Trois des neuf casques en bronze de Bernières d'Ailly (Calvados) conservés au musée de Normandie à Caen.

Trois des neuf casques en bronze de Bernières d'Ailly (Calvados) conservés au musée de Normandie à Caen. © Hervé Poitier