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Le mot du mois d’Anne Lehoërff : « environnement »

L’épave Sables d’Or 3 (Côtes-d’Armor), en cours de fouille par le Drassm.

L’épave Sables d’Or 3 (Côtes-d’Armor), en cours de fouille par le Drassm. © F. Osada, Images Explorations/Drassm

Le mot est à la mode, omniprésent sur les ondes et dans les débats. La planète chauffe en accéléré et l’homme en est le premier responsable. Le début de ce dérapage géant en revanche reste discuté : après-guerre, révolution industrielle, voire Néolithique…

Dans cette affaire, les archéologues sont aux premières loges. Eux, plus que quiconque, analysent le phénomène sur le temps long et en perçoivent des dynamiques uniques, en particulier grâce à des méthodes en sciences de la vie et de la Terre.

Une histoire au long cours

C’est dire combien leur regard sur les milieux d’estran et les littoraux est précieux ! Oui, le trait de côte fluctue, et depuis très longtemps. Ce qui est aujourd’hui dans l’eau fut hier à terre car la planète se réchauffe depuis le dernier pic de glaciation ; mais cette seule donnée ne suffit pas à écrire le récit des espaces dits « naturels » ou les rapports complexes entre ces derniers et les espèces vivantes. Dont les humains. L’homme face à la mer, c’est une histoire au long cours qui ne se fait pas seulement en posant les pieds sur le sable et en regardant l’horizon.

L’archéologie : une alliée précieuse

C’est une archéologie qui s’inscrit dans un droit particulier – entre terre et mer – et qui rencontre des enjeux contemporains d’aménagement du territoire et même de tourisme. Vu que la planète est bleue avant d’être verte, le défi est immense. Et vu que l’actuel Sapiens ambitionne de préserver la planète qui l’accueille depuis des centaines de milliers d’années, il serait avisé de ne pas oublier une alliée précieuse : l’archéologie !

Conférence du cycle « Archéologie dans la Cité » sur ce thème, le 16 juin au musée de la Marine à Paris à 18 h 30.