Le mot du mois d’Anne Lehoërff : « poisson »
Poisson à la croix, Ve siècle de notre ère. Cimetière copte d’Ermant en Égypte. Paris, musée du Louvre. © Grand-Palais RMN (musée du Louvre), Tony Querrec
C’est une vieille histoire de quelque 530 millions d’années, celle de la première apparition de la faune sur la planète bleue.
Un beau matin du Cambrien, ces drôles de vertébrés à branchies et nageoires virent le jour et demeurèrent sous les eaux, laissant le ciel et la terre à d’autres espèces. Depuis, ils fascinent les hommes qui les pêchent, les élèvent, les admirent, les craignent parfois et les figurent dès la Préhistoire sur les parois rocheuses.
Une place de choix dans les bestiaires imaginaires et symboliques
Leur étude archéologique est ardue. Les restes de ces animaux sont très fragiles et se conservent mal. Les témoignages de systèmes de pêche restent lacunaires même si une attention accrue à cette activité permet de mieux rechercher les filets et pesons, les pêcheries des littoraux et autres installations. Les travaux sur l’alimentation, eux, confirment leur consommation ancienne pour leur chair ou comme condiment. Et, partout, ces habitants de fonds longtemps inaccessibles aux hommes tiennent un rôle essentiel dans le bestiaire imaginaire et symbolique.
Vitalité et abondance
Le poisson signe la vitalité et l’abondance dans de nombreuses religions du monde entier. Il est mentionné dans différents textes, dont l’Ancien Testament. Chez les chrétiens, son nom grec ichthus se confond avec celui de Dieu et il est représenté dans la majorité des lieux de la première chrétienté où il était un signe de reconnaissance. Toutes les sociétés le fêtent en maintes occasions. En avril, il tient une place importante, dès le premier jour, ouvrant vraiment le printemps avec des festivités joyeuses dès l’Antiquité. Une aventure qui se finit désormais souvent en chocolat, mais c’est une autre odyssée !
