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Le mot du mois d’Anne Lehoërff : « Rome »

Une salle de la Centrale Montemartini à Rome.

Une salle de la Centrale Montemartini à Rome. Photo CC BY 2.0 / Sarah E. Bond

Ville éternelle, dit-on, et ville archéologique à n’en pas douter. De manière unique, toutes les époques s’y croisent, s’y superposent en une gigantesque mosaïque en trois dimensions.

Seule la Préhistoire y demeure discrète, submergée par les occupations ultérieures, la force de la pierre ou du marbre que l’Antiquité et ses successeurs imposèrent. On y renia parfois le passé en l’enfouissant, on le récupéra souvent. Les colonnes antiques encadrent de façon ordinaire les autels des églises médiévales ou modernes. L’histoire se vit à Rome toute entière. L’archéologie préventive y fit ses premiers pas sous la férule des papes passionnés d’histoire à l’heure de découvrir l’Antiquité et de promouvoir le collectionnisme.

Une sculpture dans la salle emblématique de la Centrale Montemartini.

Une sculpture dans la salle emblématique de la Centrale Montemartini. © A. L.

Des musées et monuments à foison

Le monde international de l’érudition s’y déploie en instituts et bibliothèques. Les monuments et les musées à ciel ouvert, enfermés dans des palazzi d’antan ou construits pour abriter des collections comme ceux de l’EUR (Esposizione Universale Roma) aux portes de la ville, se comptent par dizaines. Les plus étonnants, tel celui de la Centrale Montemartini voulu par les Romains eux-mêmes, ont osé insérer muséographiquement le passé dans le XXe siècle. Au XVIIIe siècle, le Grand Tour se devait d’inclure l’Italie, Rome. En 2025, alors que l’École française de Rome fête ses 150 ans et que l’archéologie demeure en débat, on se prend à rêver que tout archéologue en herbe, tourné vers l’histoire la plus ancienne ou la plus récente ait, un jour, la chance d’ouvrir ses horizons vers l’Urbs pour y puiser un peu de son extraordinaire énergie.