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Société française d’archéologie : « Nous publions plus de 1 000 pages par an ! »

Cathédrale Sainte-Cécile d'Albi, jubé vu de l'intérieur du chœur des chanoines, détail de la couverture de l'ouvrage « Jubés et clôtures de chœur du Moyen Âge et de la Renaissance » publié par la Société française d'archéologie.

Cathédrale Sainte-Cécile d'Albi, jubé vu de l'intérieur du chœur des chanoines, détail de la couverture de l'ouvrage « Jubés et clôtures de chœur du Moyen Âge et de la Renaissance » publié par la Société française d'archéologie.

Ses ouvrages sont depuis quelques mois distribués par les éditions Faton : la Société française d’archéologie enrichit notre catalogue de publications rares et indispensables. Quelle est l’histoire de cette dynamique société ? Quelles sont aujourd’hui ses missions et activités ? Étienne Hamon, professeur d’histoire de l’art à l’université de Lille et responsable des publications de la SFA, a répondu à nos questions.

Propos recueillis par Éléonore Fournié

Quand et pourquoi cette société a-t-elle été créée ? 

La SFA fait partie des premières grandes sociétés savantes créées au XIXe siècle, sous la Restauration, plus précisément en 1834. Elle est fondée par Arcisse de Caumont, un personnage haut en couleur, qui reste à sa tête pendant près de 40 ans. La fondation de la SFA coïncide avec celle d’autres sociétés savantes, comme la Société des Antiquaires de Normandie en 1824 ou la Société archéologique du Midi de la France en 1831 ; ces structures impliquent souvent les mêmes acteurs : des savants, historiens, antiquaires soucieux du patrimoine (notamment médiéval, car alors abandonné et délabré) et de la mise en place de normes de protection. C’est d’ailleurs au cours de cette décennie 1830 que sont définis la notion de Monuments historiques et l’arsenal législatif qui la soutient.

Quelles sont les missions de la SFA ? 

Dès son origine, elle a pour but de faire connaître le patrimoine bâti et mobilier en vue de son entretien, de sa sauvegarde et de sa préservation. Si son spectre d’intérêt est assez large, le cœur de ses préoccupations est dédié au Moyen Âge et à l’Époque moderne. Le terme d’archéologie s’entend ici dans un sens un peu différent du sens actuel : c’est l’étude des monuments anciens dans leurs dimensions historique, matérielle et formelle – ce qui relèverait aujourd’hui de l’histoire de l’architecture et de l’archéologie du bâti.

Comment la SFA diffuse-t-elle ses connaissances ?

Lors de sa création, la société met en place deux supports de diffusion de ses travaux. Tout d’abord, une revue, paraissant, depuis 1834, 4 fois par an (96 p. en moyenne) : le Bulletin monumental qui fait état de l’actualité de la recherche (chronique des découvertes et de la bibliographie) et propose des articles de fond sur divers sujets français ou européens. Certains de ses numéros sont thématiques : parmi les plus récents, citons celui dédié aux dessins d’architecture à l’époque gothique (2021-2) ou celui consacré à l’abbaye Saint-Vanne de Verdun (2023-4) ; le dernier en date (2024-4) portait sur les voûtes de Notre-Dame de Paris dans le cadre du chantier scientifique de la restauration de la cathédrale.
Ensuite, nous publions, tous les ans depuis 1834 également, les actes du Congrès archéologique de France (25 notices et 350 pages environ) : en octobre 2025 paraîtront ainsi les actes du congrès qui s’est tenu il y a 2 ans dans le Gers (2023), avec comme thématique les lieux de pouvoir en Gascogne aux XIIIe et XIVe siècles. Cette année, le congrès a eu lieu au Mans ; en 2026, il se tiendra dans les Ardennes.
Enfin, nous avons relancé il y a une dizaine d’années un troisième support de publication : la bibliothèque de la SFA, qui permet de publier, à raison d’un volume tous les deux ans, des ouvrages hors collection, comme des synthèses ou des études monographiques sur des monuments particuliers : ont paru un volume sur l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, un autre sur l’architecture en Seine-Saint-Denis et un troisième sur la ville de Nogent-le-Rotrou. Le dernier, sorti en juin 2025, s’intéresse aux jubés et clôtures de chœur du Moyen Âge et de la Renaissance.

Comment fonctionne la SFA ? 

Notre équipe est essentiellement composée de bénévoles. Toutefois, comme nous publions plus de mille pages par an, les membres du comité de lecture sont épaulés par deux salariés permanents affectés aux publications, afin de soutenir notre cadence éditoriale. Pour recevoir nos publications et participer à nos différentes activités – car nous organisons aussi des visites de monuments ou de quartiers à Paris, des journées « villes d’art et d’histoire » en France et en Europe ou encore des voyages à l’étranger – il suffit d’adhérer à la Société !

Pour aller plus loin
www.sfa-monuments.fr