Les temps forts de la saison du centenaire Gustave Fayet 2025-2027

Gustave Fayet (1865-1925), Vague et ciel d’or. Huile sur carton. © MAGFF
Gustave Fayet, à la fois artiste, collectionneur et mécène, s’est éteint il y a tout juste 100 ans ; l’occasion pour ses nombreux descendants d’honorer sa mémoire à travers un florilège d’expositions dans toute la France. Découvrez notre sélection estivale.
Mireille sous le soleil du Sud au musée Arlaten
Point de départ de la saison, la réédition chez Actes Sud en novembre 2024 de Mirèio (Mireille), célèbre poème de Frédéric Mistral illustré par Gustave Fayet, constitue le cœur de cette exposition dont la scénographie a été confiée à Christian Lacroix. Entre 1919 et 1924, Gustave Fayet s’élance sur les chemins avec le projet de « mettre en dessins » Mirèio. Des Saintes-Maries-de-la-Mer jusqu’à Saint-Rémy-de-Provence, il croque les paysages écrasés de soleil qui défilent sous ses yeux et qui, dans le poème, sont le théâtre d’un amour impossible entre Mirèio, la fille de propriétaires terriens fortunés, et Vincèn (Vincent), un simple vannier. Les dessins qu’il rapporte, préparatoires aux soixante-douze planches dessinées, sont pour certains présentés dans l’exposition ; aucune figure humaine n’habite ces compositions où la Provence tient toute la place, pourtant Mireille y est omniprésente. Chaque feuille est accompagnée de citations manuscrites du poème de Mistral, en provençal et en français. Le livre ne sera publié qu’en 1859, après la mort de Fayet.
Gustave Fayet (1865-1925), « La mer belle plaine agitée est l’avenue du Paradis », illustration de Mirèio/Mireille (Frédéric Mistral), 1922. Calame et encre de Chine sur papier, 48 x 62,8 cm. Photo service de presse. © MAGFF
« “Mais quel pays !“, Gustave Fayet dessine la Provence de Mirèio », du 21 juin au 21 septembre 2025 au musée Arlaten, 29 rue de la République, 13200 Arles. www.museonarlaten.fr
À lire : Mirèio poème de Frédéric Mistral, illustré par Gustave Fayet, Éditions Actes Sud, nouvelle traduction française par Claude Guerre, préfaces de Jordi Savall et Christian Lacroix, 256 p., 45 €.
L’abbaye de Fontfroide, une œuvre d’art totale
Un nouveau parcours de visite et une expo-médiation évoquent les apports à l’abbaye de Fontfroide de Gustave Fayet qui transforma cette coquille vide en une œuvre d’art totale. La restauration, le décor intérieur, les vitraux et les peintures de Richard Burgsthal, le décor peint de Redon pour la bibliothèque, le mobilier et les objets d’art de style éclectique (sculptures médiévales, azulejos, lanternes de procession espagnoles…) sont tout particulièrement mis en avant.
Richard Burgsthal (1884-1944), Vitrail de l’abbatiale de Fontfroide, 1912-1924. © Planchon
« Gustave Fayet, symphonies décoratives à Fontfroide », mai 2026-janvier 2027 à l’Abbaye de Fontfroide, Chemin de Fontfroide, 11100 Narbonne. www.fontfroide.com
La Provence magnifiée à l’abbaye Saint-André
122 dessins, aquarelles, peintures et livres illustrés témoignent de la passion de Fayet pour cette terre provençale, où il aime venir se ressourcer et peindre ; c’est dans cette lumière si caractéristique du Sud qu’il donne le meilleur de son art. Bibliophile, il s’imprégne de la littérature régionale et illustre lui-même une douzaine d’ouvrages, dont cinq sont édités de son vivant. L’abbaye Saint-André, à la vue imprenable sur la ville d’Avignon et le Palais des Papes, est acquise par Fayet, en 1916, pour son amie la poétesse Elsa Koeberlé ; il vient régulièrement y trouver l’inspiration. Le lieu est habité aujourd’hui par ses descendants.
Gustave Fayet (1865-1925), Les cyprès bleus, 1902. Huile sur toile, 98 x 73 cm. © MAGFF
« Gustave Fayet en Provence », jusqu’au 31 octobre 2025 à l’abbaye Saint-André, 58 rue montée du fort, 30400 Villeneuve-lès-Avignon. www.abbayesaintandre.fr
L’amour du Japon au musée Fayet de Béziers
Au tournant du siècle Gustave Fayet collectionne avec passion les estampes japonaises, mais aussi les laques, les textiles d’Asie et les sculptures bouddhiques. Ses premiers achats d’art japonais datent de 1897 lors de la vente Goncourt. Le Japon est comme un fil rouge au sein de la collection et de l’œuvre du Biterrois ponctué de motifs colorés, notamment ses fameuses peintures sur buvard et ses pastels. La bibliothèque de Fontfroide conserve ainsi divers ouvrages ayant trait à l’iconographie et la spiritualité japonaise. L’exposition se déploie dans la maison natale du collectionneur offerte par la famille à la ville de Béziers en 1966 et transformée en musée en 1990. C’est dans cet élégant hôtel édifié au XVIIe siècle et agrandi au XIXe siècle que Gustave Fayet gère ses affaires, conserve ses collections et peint dans le grand atelier aménagé par son père et son oncle au deuxième étage. Depuis 2019, l’institution bénéficie du label « Maison des illustres ».
Gustave Fayet (1865-1925), Poisson et fond marin, entre 1912 et 1925. Aquarelle sur papier buvard, 62 x 28 cm. © MAGFF
« Gustave Fayet et le Japon », du 19 juin au 31 octobre 2025 au musée Fayet, 9 rue du Capus, 34500 Béziers. www.ville-beziers.fr/culture/musee-fayet
Et aussi…
« Gustave Fayet, l’esprit d’entreprise » à la médiathèque André Malraux de Béziers, du 20 mai au 21 septembre 2025
L’homme d’affaires investit, à la Belle Époque, dans divers secteurs, de la vigne aux arts décoratifs, en passant par les chemins de fer, les compagnies minières et hydroélectriques – un aspect moins étudié.
« Gustave Fayet et ses jardins imaginaires » à l’abbaye Saint-André à Villeneuve-lès-Avignon, du 1er mars au 30 août 2026
Féru de botanique, Gustave Fayet crée de magnifiques jardins dans ses différentes propriétés, à l’abbaye de Fontfroide, au château d’Igny, ou encore à la villa Costebrune qu’il acquiert près de Toulon et à l’abbaye Saint-André. Cette nature recomposée se déploie dans ses aquarelles, ses livres, ses textiles, ses tapis…
À la Fondation Vuitton, une exposition en deux volets. Automne 2026-mars 2027
En point d’orgue de cette grande saison, une exposition évoquera le collectionneur au fil d’un ensemble rare d’œuvres de Gauguin, Van Gogh, Cézanne, Redon… L’artiste sera également mis en lumière à travers des céramiques, des vitraux, des tissus et des tapis, sans oublier le mécène et l’ami des musiciens, des écrivains et des artistes.
Au château d’Igny en décembre 2025
Un parcours photographique autour de la thématique des jardins rendra hommage à la présence de la famille Fayet dans la vallée de la Bièvre au début du XXe siècle.