Hommage à Edmond et J.J.J. Rigal, graveurs de père en fils

J.J.J. Rigal (1926-1997), Le Lien, 1973, aquatinte. © Nicole Rigal
Le père et le fils, qui ont formé des générations de graveurs, ont créé chacun un œuvre riche et très personnel. Aujourd’hui, une exposition présentant un choix d’estampes sur le thème des nus pour l’un et des arbres pour l’autre leur rend hommage à Tarnac, en Corrèze.
Edmond Rigal (1902-1996) et son fils Jacques, Joachim, Jean, dit J.J.J., disparu en 1997, n’ont jamais exposé ensemble de leur vivant.
Le plus ancien atelier privé d’impression taille-douce en activité en France
À l’initiative de Pierre Chauvot, maire adjoint de Tarnac, dont la famille a bien connu Edmond Rigal dans son atelier de Fontainebleau, plus de 40 de leurs estampes sont réunies aujourd’hui dans ce petit musée de Corrèze. Elles sont très différentes et les voir simultanément permet justement d’en goûter toute la singularité. Alors que dans ses eaux-fortes et ses pointes sèches, Edmond invente, comme l’écrit Christian Fournier dans le beau catalogue de l’exposition, « une manière où la fluidité du mouvement, la vibration de l’air et la légèreté du trait traduisent la fraîcheur du vent ou la caresse d’un tissu… », les scènes avec les fameux arbres sans feuilles de J.J.J. baignent dans une atmosphère étrange rendue à merveille par l’aquatinte en couleurs. Ajoutons, pour la beauté de l’anecdote, que ce graveur qui travaillait en noir et blanc a commencé la couleur en 1950, à la naissance de sa fille Nicole… En 1999, celle-ci reprenait l’imprimerie fondée en 1927 par son grand-père. C’est actuellement le plus ancien atelier privé d’impression taille-douce en activité en France. D’Alexeïeff à Zadkine en passant par Avati, Lars Bo ou Enrique Marin, la liste de ceux qui auront pu s’y côtoyer ou s’y succéder est impressionnante.

Edmond Rigal (1902-1996), Toilette, 1952, eau-forte. © Nicole Rigal
Une production phénoménale
Effectuer une sélection a été difficile tant l’œuvre des Rigal est riche : 260 estampes pour Edmond, dont la moitié est constituée de paysages et de nus, et 700 pour J.J.J., qui a commencé la gravure à quatre ans dans l’atelier de son père à Fontenay-aux-Roses et à huit faisait sa première exposition, saluée par André Malraux et le poète Jean Cassou. Si les thèmes abordés par les artistes sont beaucoup plus variés – portraits et paysages pour Edmond, fleurs et fruits, villes, mer et étang pour J.J.J. –, cette présentation, véritable leçon de gravure, donne envie d’en voir plus.
« J.J.J. Rigal Arbres, Edmond Rigal Nus », du 4 au 24 août 2025, Les Petites Maisons, 1bis, place de la Mairie, 19170 Tarnac. Tél. : 05 55 95 53 01.





