L’art autrement : regards choisis sur l’art.

 

Astrid de La Forest en majesté au musée

Astrid de La Forest (née en 1962), Bunge, 2015. Monotype sur papier de Chine appliqué sur papier vélin Arches, 60 x 80 cm (image/support). Collection privée, France. Photographie : Germain Plouvier. © Astrid de La Forest / 2023, ProLitteris, Zurich
Astrid de La Forest (née en 1962), Bunge, 2015. Monotype sur papier de Chine appliqué sur papier vélin Arches, 60 x 80 cm (image/support). Collection privée, France. Photographie : Germain Plouvier. © Astrid de La Forest / 2023, ProLitteris, Zurich

Première femme à avoir été élue à l’Académie des beaux-arts dans la section gravure en 2016, Astrid de La Forest (née en 1962) est à l’honneur jusqu’à l’automne au pavillon des estampes du musée Jenish de Vevey. Pour cette rétrospective inédite dans un musée, l’artiste a choisi une cinquantaine d’œuvres, fruit de sa collaboration avec le graveur suisse Raymond Meyer, spécialiste des tirages en très grandes dimensions.

La présentation donne à voir les différentes techniques utilisées par Astrid de La Forest, à l’instar du monotype qui permet une épreuve unique au rendu parfois aléatoire ou la gravure à la pointe sèche et au carborundum1 offrant une grande variété de nuances de gris et de noirs. Magnifiquement accrochée, l’exposition aborde ses thèmes de prédilection ; tout d’abord les paysages nourris par ses voyages jusqu’au bout du monde, de la Tasmanie à l’Irlande en passant par la Ville éternelle. À l’occasion d’une résidence à la Villa Médicis elle crée sa magistrale série des Pins de Rome, inspirés de ceux qu’Horace Vernet avait plantés.

L'atelier de l'artiste Astrid de La Forest à Thomery pour l'illustration de la monographie publiée en juin 2023. © Magali Delporte
L’atelier de l’artiste Astrid de La Forest à Thomery pour l’illustration de la monographie publiée en juin 2023. © Magali Delporte

Le « travail libératoire » en atelier

Elle prise tout particulièrement le « travail libératoire » en atelier, le lieu où elle compose ses gravures à partir de dessins et aquarelles croqués sur le vif (plusieurs carnets de formats variés sont ici dévoilés). Les animaux font également partie de l’univers de l’artiste qui les observe au Jardin des plantes à Paris ; loups, hérons, et surtout singes aux attitudes espiègles envahissent ainsi toute une section de l’exposition. Enfin, pendant une dizaine d’années, Astrid a couvert pour la télévision les grands procès d’assises ; nécessitant une grande rapidité d’exécution, l’exercice lui permet d’étudier l’être humain.

Astrid de La Forest (née en 1962), Singe n°7, 2009. Carborundum et pointe sèche sur papier vélin Arches, 100 x 70/123 x 81 cm (cuvette/support). Collection privée, France. Photographie : Germain Plouvier. © Astrid de La Forest / 2023, ProLitteris, Zurich
Astrid de La Forest (née en 1962), Singe n°7, 2009. Carborundum et pointe sèche sur papier vélin Arches, 100 x 70/123 x 81 cm (cuvette/support). Collection privée, France. Photographie : Germain Plouvier. © Astrid de La Forest / 2023, ProLitteris, Zurich

Nathalie d’Alincourt

1 La technique de gravure au carborundum consiste à déposer sur le support d’impression des grains de carborundum d’une taille qui peut varier, fixés sur le support et liés entre eux par un liant, un vernis ou un adhésif.


« Astrid de La Forest. Figures du vivant »
Jusqu’au 29 octobre 2023 au musée Jenisch, avenue de la Gare 2, 1800 Vevey, Suisse
Tél. 00 41 21 925 35 20
www.museejenisch.ch
www.astrid-delaforest.com


Catalogue, coédition Snoeck / Fondation William Cuendet & Atelier de Saint-Prex, 176 p., CHF 35.

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