Brèves
15:30
La petite maison dans les alluvions
Les habitats de plein air du Néolithique ancien, principalement en matériaux périssables, ont laissé peu de traces. D’où le caractère exceptionnel de la mise au jour, à Cavalaire-sur-Mer, des vestiges d’un bâtiment du Cardial ancien dans un petit vallon littoral, sous 4 m d’alluvions. Deux bases de murs parallèles en pierre, renforcées par un liant de couleur grise mêlant terre crue et gravillons, ainsi qu’une petite abside ont été dégagées. Le plan rappelle d’autres exemples retrouvés en Italie centrale, ce qui confirmerait l’origine orientale de la culture impresso-cardiale : tirant son nom des céramiques aux motifs réalisés avec un coquillage à bord dentelé, le cardium, celle-ci s’est diffusée à partir de la Grèce, atteignant le sud de l’Italie vers 6000 avant notre ère puis le Midi de la France 200 ans plus tard.
12:00
Énigmatiques sépultures gauloises
À Dijon, rue Turgot, vient d’être mis au jour un alignement de treize sépultures, datées entre 300 et 200 avant notre ère, présentant des défunts en position assise au sein de fosses circulaires d’1 m de diamètre. Si ce type d’inhumation est attesté dès le Mésolithique, il reste rare : une douzaine de sites, dont neuf en France et trois en Suisse, a été répertoriée, totalisant une cinquantaine de tombes, situées à l’écart des nécropoles, mais à proximité d’habitats aristocratiques ou de lieux de culte. S’agit-il de membres de l’élite ? liés à la sphère politique ou religieuse ? des guerriers ? Les archéologues de l’Inrap, qui ont mené la fouille, s’interrogent…
12:00
Les joyaux de la couronne
Cachés dans la cathédrale de Vilnius, en Lituanie, au tout début de la Seconde Guerre mondiale, à un emplacement ensuite oublié, les regalia funéraires de trois souverains du XVIe siècle viennent de ressurgir grâce aux nouvelles technologies. Une étude au scanner 3D a permis de cartographier les cavités de l’édifice, ensuite explorées par une caméra d’inspection, et de retrouver, sous un escalier de pierre, les couronnes, plaques funéraires et bijoux enveloppés dans un journal daté du 9 septembre 1939. Initialement placés au sein des sépultures, ils avaient été rassemblés en 1931 après une inondation de la crypte qui avait endommagé les sarcophages.
14:00
Le Museo di Capodimonte, invité d’honneur de la TEFAF Maastricht
La TEFAF Maastricht, qui se tiendra du 15 au 20 mars (et sur invitation les 13 et 14 mars), accueillera un invité de marque : le Museo e Real Bosco di Capodimonte à Naples. L’incontournable salon, haut lieu de la peinture ancienne, dévoilera une sélection de chefs-d’œuvre du musée napolitain, parmi lesquels des tableaux et sculptures de Titien, Artemisia Gentileschi, Giovanni Paolo Panini et Giambologna. « C’est une occasion extraordinaire de faire connaître au niveau mondial l’importance de nos collections et de leur histoire : une histoire séculaire qui raconte Naples, l’Italie et l’Europe » a déclaré le directeur de l’institution, Eike Schmidt. La TEFAF aura un second invité : le KMSK d’Anvers, qui prête à Maastricht une sélection de toiles de modernistes belges, James Ensor, Rik Wouters et Jules Schmalzigaug.
12:00
Basilique Saint-Denis : le chantier de la flèche va commencer
La première pierre de la nouvelle flèche de la basilique Saint-Denis sera posée vendredi 14 mars à 11h30. L’événement donnera lieu à une journée de fête sur le parvis du monument, à une table ronde sur l’histoire de la flèche et à un spectacle à l’intérieur de la basilique. La nécropole des rois de France était dotée d’une flèche et d’une tour nord jusqu’en 1846. Fragilisées par la foudre et plusieurs tempêtes, elles furent alors démontées. Le projet actuel consiste, grâce aux vestiges conservés et aux documents d’archives, à recréer ces éléments et à restaurer l’équilibre de la façade. La basilique restera ouverte et un chantier visitable, au pied de l’édifice, présentera les détails de cette réalisation au public. La flèche devrait être dévoilée en 2028. Si vous souhaitez participer à cette reconstruction, vous pouvez faire un don sur le site de la Fondation du Patrimoine.
12:00
Chantilly : Ulysse Jardat nommé conservateur au musée Condé
Le château de Chantilly a annoncé l’arrivée le 3 février dans l’équipe du musée Condé d’un nouveau conservateur du patrimoine, Ulysse Jardat. Précédemment conservateur des décors au musée Carnavalet – Histoire de Paris, il a été mis à disposition par le ministère de la Culture afin de contribuer à la préservation et à la mise en valeur des collections du duc d’Aumale. Parmi ses missions figurent aussi le développement du musée du Cheval et l’accompagnement du service des publics. Ulysse Jardat sera également chargé du commissariat des expositions d’arts graphiques et participera à d’autres expositions organisées à Chantilly, telle celle qui sera consacrée à Caroline Murat en 2026. Il prend la suite de Baptiste Roelly, devenu conservateur des dessins, estampes, manuscrits et livres anciens au Petit Palais – musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris.
11:00
Les chefs-d’œuvre du Louvre en podcasts
Une nouvelle collection de podcasts créée par le musée du Louvre et France Culture – « Chefs-d’œuvre en vies » – mettra en lumière dès demain, sur le site du Louvre, sur celui de France Culture et sur l’application Radio France, neuf œuvres choisies parmi les départements du Louvre ainsi qu’une dixième issue du musée Delacroix. Chaque épisode, conçu comme un dialogue entre l’historien de l’art Jean de Loisy et un conservateur du Louvre, retrace le destin d’une de ces pièces, de sa réalisation à ses interprétations successives. On peut ainsi découvrir les tribulations et les petits secrets du portrait d’Anne de Clèves, peint par Hans Holbein et récemment restauré, d’un plat à inscription rayonnante de Samarcande, du mastaba d’Akhethétep ou encore du tombeau de Philippe Pot. Et glisser dans l’intimité de l’émouvante relation que les conservateurs entretiennent avec ces chefs-d’œuvre.
15:30
Tatouages à l’aiguille de cactus
Des momies chancay, culture préincaïque de la côte péruvienne (1100-1450), ont révélé des tatouages d’une extrême finesse, résultant certainement d’une technique de perforation à l’aiguille (peut-être en cactus ou en os aiguisé). Utilisée par une équipe sino-américaine, la technologie de la fluorescence induite par laser a permis de faire apparaître les détails, invisibles à l’œil nu, des motifs à l’encre noire. Certains traits, d’à peine 0,1 ou 0,2 mm, se sont avérés être plus fins que ceux communément produits par les aiguilles contemporaines.
12:00
Sous les Halles, la gare
À Strasbourg, à l’occasion du réaménagement du secteur des Halles, ont refait surface des portions de murs et d’escaliers de la première gare construite en 1846 puis transformée en marché couvert lors de la mise en service de la seconde en 1883, et finalement détruite en 1974 pour faire place à un centre commercial. Des vestiges du Moyen Âge (traces d’artisanat, notamment de tabletterie et de forge, maçonneries) ont également ressurgi, permettant d’appréhender ce quartier alors situé en périphérie et, jusqu’ici, peu documenté.
12:00
Médecine royale
La tombe richement décorée d’un médecin royal de la VIe dynastie (Ancien Empire) a été découverte par la mission franco-suisse de Saqqara. Elle a été identifiée grâce aux inscriptions du linteau et du sarcophage : Tetinebefou était « médecin en chef du palais, directeur des plantes médicinales, dentiste en chef, prêtre et conjurateur de la déesse Serqet », divinité protégeant des piqûres de scorpions et autres animaux venimeux. Selon les experts, il a pu être au service de plusieurs souverains successeurs de Pépi Ier. Si des pillards ont de longue date vidé la tombe, ne laissant derrière eux que de minuscules fragments du trousseau funéraire, il reste son magnifique décor coloré, composé notamment de vases, jarres, éléments architecturaux évoquant une façade de palais et hiéroglyphes d’une très grande finesse. Le plafond peint imite les veines du granit, matériau réservé à l’élite.
13:30
Coup dur pour le surréalisme : la maison d’Élisa et André Breton frappée par un incendie
Récemment restaurée, la maison d’Élisa et André Breton à Saint-Cirq-Lapopie a été endommagée par un incendie dans la nuit du 3 au 4 mars. Si les flammes ont été rapidement maîtrisées, on déplore cependant la destruction de 5 % des collections, notamment une sculpture de Michel Dintrich, un élément de la pipe d’André Breton et deux œuvres de Lou Dubois et Ody Saban. L’équipe en charge de l’animation du Centre et la mairie ont aussitôt lancé un appel aux dons car les dégâts occasionnés (systèmes électrique et audiovisuel hors service, mobiliers détruits, murs et plafonds abimés…) mettent en péril les activités programmées cette année. L’ancienne maison du théoricien du surréalisme et de sa première épouse, transformée en Centre International du Surréalisme et de la Citoyenneté Mondiale, devait accueillir à partir du 1er avril l’exposition « L’Étoffe des rêves. Aux frontières de l’art et du surréalisme : la création textile » conçue en partenariat avec la Halle Saint-Pierre de Paris.
19:16
Musée Bourdelle : le hall des plâtres et la salle Michel Dufet rouvrent après restauration
Construit en 1961, le hall des plâtres du musée Bourdelle a été imaginé par Antoine Bourdelle (1861-1929) dans ses projets de musée. Aménagé par son gendre et ami, l’architecte décorateur Michel Dufet (1888-1985), il abrite les plâtres à grandeur d’exécution de chefs-d’œuvre de l’artiste, à l’image de l’Héraklès archer. La restauration de ce vaste espace a consisté en un remplacement du sol vinyle par de la pierre de Bourgogne, un nettoyage au laser des murs, une remise en peinture du plafond et des travaux de menuiserie. La salle attenante, consacrée à Michel Dufet, a été repensée et une nouvelle scénographie mise en place. Vous pourrez découvrir le résultat de ces travaux à partir du 4 mars.
11:00
Recycler sa cotte de maille
L’étude d’un amas de métal de 14 kg retrouvé en 2012 à proximité du camp légionnaire de Bonn, en Allemagne, suggère que les cottes de maille de l’armée romaine y étaient recyclées. L’analyse par tomodensitométrie a révélé que la masse, soudée par la corrosion et datée du IIIe siècle de notre ère, se composait en réalité de deux cottes complètes et de fragments de deux autres. D’après les experts, le dépôt avait dû servir de réservoir d’anneaux pour réparer les armures endommagées. L’emplacement suggère que ce travail était réalisé par des artisans extérieurs et non au sein même de la légion.
12:00
2 millions d’euros pour la basilique Notre-Dame de Fourvière
La Fondation Fourvière, propriétaire du site, avait lancé en novembre 2024 un appel au don pour la restauration de la basilique Notre-Dame de Fourvière, à Lyon, suite à un diagnostic alarmant sur l’état du monument. Les tours, en particulier, sont sujettes aux infiltrations d’eau de pluie, au gel et au vent, et des chutes de pierre ont été constatées. 2 millions d’euros ont été recueillis auprès de particuliers et d’entreprises. Ils permettront la mise en œuvre dans le second semestre 2025 du chantier, qui devrait dans un premier temps concerner deux des tours. La basilique, consacrée en 1896, demeurera ouverte au culte et à la visite.
10:00
Le musée Gulbenkian bientôt fermé pour rénovation
L’éblouissante collection de Calouste Gulbenkian est exposée depuis 1969 dans un musée géré par la fondation du même nom, au cœur de Lisbonne. Près de 55 ans après son inauguration, des travaux s’imposent pour rénover le bâtiment et mieux exposer les trésors qu’il abrite. Il fermera ses portes le 18 mars jusqu’en juillet 2026. Du 12 avril au 1er septembre 2025, une sélection de quelque 200 chefs-d’œuvre sera présentée au rez-de-chaussée des bureaux de la fondation, afin que le public puisse toujours admirer cette collection unique d’antiquités, de mobilier, de peinture et d’arts décoratifs. D’autres œuvres partiront en restauration.