
Le Centre des monuments nationaux a récemment achevé dans l’Indre la campagne de restauration d’une remarquable demeure du XVIIIe siècle : le château de Bouges.
Niché dans l’Indre, à une quinzaine de kilomètres de Valençay, le château de Bouges apparaît au regard du curieux comme un Petit Trianon exilé au cœur du Berry. Bâtie en 1759, cette élégante maison campagnarde à l’architecture épurée arbore sur ses quatre frontons les armes de son ambitieux commanditaire, le maître de forges Claude Charles François Leblanc de Marnaval. Passé un temps dans le giron de Talleyrand et de sa nièce, la duchesse de Dino, ce pavillon à l’italienne verra dans les dernières années du XIXe siècle son parc de plus de 80 hectares se transformer sous la houlette d’Henri Duchêne et de son fils Achille. En 1917, le domaine est acquis par Henri Viguier, propriétaire à Paris du fameux Bazar de l’Hôtel de Ville, et son épouse Renée, héritière d’une riche famille de drapiers. Ils meubleront et aménageront entièrement le château selon leur goût. Sans héritiers, ils décident en 1967 de le léguer à la Caisse nationale des monuments historiques et des sites, depuis rebaptisée CMN.
Un léger nettoyage pour les façades
Initié à l’été 2020, un vaste chantier de restauration des quatre façades de l’édifice vient de s’achever. Un nettoyage superficiel a été effectué afin de relever le contraste entre les bossages des angles et la surface lisse des murs. Très dégradés, notamment à cause du ciment utilisé lors de précédentes restaurations, les frontons ont été remontés à l’aide de mortier de chaux maigre.

Un vaste chantier textile
Le deuxième volet de cette campagne de restauration portait sur les textiles habillant le château. Entre 1910 et 1918, Madame Viguier fit en effet poser une quarantaine de rideaux dans les différentes pièces du château, avec lesquels elle coordonna les tissus fleuris qui bientôt recouvrirent murs et fauteuils. Afin de recréer l’atmosphère du XVIIIe siècle, la maîtresse des lieux avait choisi de mêler tissus anciens et modernes. Composés de percale glacée, de molleton et de satinette, les rideaux présentaient une importante décoloration ainsi que quelques déchirures ponctuelles. Les zones fragilisées ont été reprises et certains tissus ont été retournés afin d’offrir au regard leur revers demeuré intact.
Les papiers peints de la chambre aux perroquets
Un soin particulier a enfin été accordé au décor de la chambre des perroquets, composé d’un papier peint de la fin du XIXe siècle déployant dans cet espace intime une véritable volière. Endommagés par des infiltrations d’eau, les lés ont été entièrement déposés afin de subir un nettoyage en atelier. Quelques lacunes ont également été comblées, avant qu’ils ne soient doublés et contrecollés sur une toile placée à distance du mur à l’aide de tasseaux.
Olivier Paze-Mazzi
Château de Bouges
15 rue du château, 36110 Bouges-le-Château
www.chateau-bouges.fr