
L’Institut de France a tranché le 14 juin dernier : la société Culturespaces conservera jusqu’en 2029 la gestion de ce joyau serti sur le boulevard Haussmann abritant les exquises collections réunies par Nélie Jacquemart et Édouard André.
Le suspense agitait le Landerneau artistique depuis plusieurs semaines. Propriétaire de l’hôtel particulier élevé par Henri Parent entre 1869 et 1876, puis transformé en musée Jacquemart-André à la suite du legs testamentaire consenti par Nélie Jacquemart en 1912, l’Institut de France avait annoncé en septembre dernier remettre en jeu la concession des lieux, attribuée depuis 1996 à la société Culturespaces.
Quatre candidats pour un musée
Outre l’affectataire actuel, trois candidats s’étaient manifestés : Kléber Rossillon, déjà gestionnaire de douze sites culturels, comme le musée de Montmartre à Paris, le château de Suscinio dans le Morbihan, ou encore la réplique marseillaise de la grotte Cosquer, le groupe Edeis, spécialiste des aéroports qui, à la surprise générale, avait ravi en 2021 la gestion des monuments romains de la ville de Nîmes à Culturespaces, et un attelage à deux têtes composé du Centre des monuments nationaux (CMN) et de la RMN-Grand Palais.
Le calme après la tempête ?
Le choix de l’Institut de renouveler sa confiance à Culturespaces constitue donc une belle victoire pour la société créée en 1990 par Bruno Monnier. Rachetée en janvier 2022 par deux fonds d’investissement français (IDI et Chevrillon), elle avait au fil des années vu se réduire la liste des sites dont elle avait la charge en perdant successivement la villa Kérylos (2015), le musée Maillol (2020), le musée de l’Automobile à Mulhouse (2021), les monuments antiques de Nîmes (2022), ou encore la villa Ephrussi de Rothschild (2023). Dans le même temps, elle assumait pleinement un virage en direction des expositions immersives, inaugurant en 2012 les Carrières des Lumières (Les Baux-de-Provence), en 2018 l’Atelier des Lumières (Paris), puis en 2020 les Bassins des Lumières (Bordeaux). Une orientation poursuivie depuis à l’international avec l’implantation de nouveaux sites à New York et à Séoul.
Olivier Paze-Mazzi