
Cartes, machines à sous, casinos, roulette, loto… Rien ne va plus ! L’ancien couvent des Franciscaines de Deauville plonge cet été les visiteurs dans l’atmosphère d’un casino.
Le jeu est sans doute l’une des plus folles passions de l’homme. Plus de 200 œuvres viennent illustrer dans cette exposition pluridisciplinaire la manière dont les artistes s’en sont emparé, faisant le lien entre le jeu et l’art. Du XIIIe siècle à nos jours, ces objets exceptionnels viennent dévoiler les différents aspects de l’univers du casino, les enjeux et l’histoire de cet engouement, des bâtiments à la psychologie des joueurs, et revient sur des endroits mythiques comme Monte-Carlo ou Las Vegas.
Licence et tricherie
Généralement associées à la licence et à la tricherie, les maisons de jeux furent longtemps interdites en France. Henri IV, lui-même grand joueur, autorisa des « académies de jeu » qui furent fermées dès sa disparition. Il faudra ensuite attendre 1806 pour qu’elles soient à nouveau autorisées dans les villes thermales (entre mai et octobre) et à Paris. L’histoire des casinos connut pourtant quelques vicissitudes, jusqu’à la loi de 1907 qui, encore aujourd’hui, offre à cette activité son cadre juridique.

Splendeur et misère des jeux de hasard
Le premier casino de Deauville fut créé en 1864 par le duc de Morny, frère utérin de Napoléon III, quatre années seulement après la fondation de la ville. D’abord lieu de convivialité où Sarah Bernhardt joue Phèdre, ce premier bâtiment périclite au bout de quelques années et disparaît. L’entrepreneur Eugène Cornuchet le fait reconstruire en 1912, alors que s’élève l’hôtel Normandy. La ville attire alors toutes sortes de visiteurs : personnalités royales en exil, grands industriels ou simples familles en vacances. Les jeux de hasard occupent notamment une place particulière dans les imaginaires, à l’origine de fortunes colossales et de ruines abyssales. André Citroën perdit ainsi plus de 30 millions de francs sur une période de sept ans !

Maylis de Cacqueray
« Faites vos jeux »
Jusqu’au 17 septembre 2023 aux Franciscaines
145 b avenue de la République, 14800 Deauville
Tél. 02 61 52 29 20
www.lesfranciscaines.fr
Catalogue, éditions Imogène, 162 p., 25 €.