
Âgé de 64 ans, Didier Fusillier deviendra le 1er septembre le nouveau président de la Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées (RMN-GP). Ce poste-clé était vacant depuis le départ en mai dernier de Chris Dercon, parti dans le privé diriger la Fondation Cartier pour l’art contemporain.
Ni historien de l’art, ni conservateur, Didier Fusillier a plutôt le profil d’un chef d’orchestre qui tout au long de sa carrière forgea sa réputation en signant de grandes manifestations culturelles à la fois exigeantes et populaires. D’abord créateur de festivals à Maubeuge, puis directeur du Manège, scène nationale transfrontalière, il s’impose comme l’une des grandes figures du spectacle vivant avant de prendre entre 1993 et 2015 la tête de la Maison des arts de Créteil (MAC). En parallèle, il se voit confier en 1999 le pilotage du projet prévoyant de propulser en 2004 Lille au rang de capitale européenne de la culture, et prend dans la foulée les rênes de l’ambitieuse manifestation artistique Lille 3000. Fort de cette expérience, il est choisi en 2015 pour présider aux destinées de la Grande Halle de la Villette à Paris. En 2019, on lui doit le succès de l’exposition « Toutânkhamon » qui, en drainant plus de 1,4 million de curieux, s’offre un record historique.
Objectif JO 2024
Didier Fusillier se retrouvera d’ici quelques jours aux commandes d’une maison en plein chantier, au sein de laquelle il devra d’abord finaliser la restauration très attendue du Grand Palais en vue des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Il s’agira ensuite de renouer avec la dense politique événementielle inscrite depuis toujours dans l’ADN du lieu. La fermeture pour travaux du Centre Pompidou entre 2025 et 2030 permettra par ailleurs la mise en place d’un partenariat stratégique entre les deux institutions : six des galeries du Grand Palais offriront ainsi au musée national d’art moderne la possibilité de déployer une programmation hors les murs visant à poursuivre la valorisation de ses collections.
Olivier Paze-Mazzi