Disparue le 8 septembre dernier à l’âge de 96 ans, la reine Élizabeth II n’a cessé d’inspirer les artistes, de Cecil Beaton à Lucian Freud, en passant par Andy Warhol et Annie Leibovitz. Retour sur les portraits les plus marquants du règne de Sa Gracieuse Majesté.
1953 : Cecil Beaton
À la fois photographe, costumier et peintre, Cecil Beaton (1904-1980) est missionné par la monarchie afin d’immortaliser le couronnement du 2 juin 1953 par une série de portraits de la jeune souveraine. Il figure ici Élizabeth II dans le cadre familier de Buckingham Palace, usant d’une composition théâtrale qui renoue avec les codes du portrait d’apparat. Arborant le globe et le sceptre, la reine est ici assise devant un fond peint représentant la chapelle Henri VII de l’abbaye de Westminster.
1985 : Andy Warhol
Andy Warhol (1928-1987) décide en 1985 de célébrer les quatre reines qui, aux quatre coins du monde, occupent alors un trône. Baptisée « Reigning Queens », sa série réunit la reine Beatrix des Pays-Bas, la reine Ntombi Twala du Swaziland, la reine Margrethe II du Danemark, et bien sûr la reine Élizabeth II du Royaume-Uni. Ces tirages seront d’abord mal reçus, avant que quatre d’entre eux représentant la souveraine britannique ne soient acquis par la famille royale en 2012.
2001 : Lucian Freud
Les yeux fermés, Élizabeth II semble plongée dans une sereine mais profonde méditation. En 2004, afin de célébrer le 800e anniversaire de son allégeance à la Couronne, l’île de Jersey passe commande auprès du jeune artiste canadien Chris Levine (né en 1960) d’une effigie de sa souveraine. Ce spécialiste du « Light art » propose alors à celle-ci de réaliser son hologramme en installant autour d’elle, dans le salon jaune de Buckingham Palace plongé dans l’obscurité, un rail et une caméra scanner 3D. Afin de se détendre entre les poses, qui nécessitaient une immobilité totale de huit secondes, Levine suggère alors à la reine de fermer les yeux. Le cliché lumineux qu’il réalise à cet instant deviendra iconique.
2004 : Chris Levine
En 2001, le maître anglais du portrait contemporain Lucian Freud (1922-2011) s’attaque à celui de la souveraine à la demande de la Couronne. Après cinq séances de pose, l’artiste livre une effigie sans concession, bien éloignée des codes du portrait officiel. Difficile en effet de reconnaître le visage aimable de la reine dans cette physionomie renfrognée aux traits lourds et marqués : nous sommes ici plus proches d’une revêche « Tatie Danielle » que de la vieille dame souriante à laquelle nous sommes habitués !
2016 : Annie Leibovitz
C’est en 2007 que la photographe américaine Annie Leibovitz (née en 1949) immortalise pour la première fois les traits de la reine dans l’un des salons de Buckingham Palace, vêtue du manteau de l’ordre de la Jarretière. En 2016, elle est à nouveau sollicitée par la Couronne afin de livrer une série de portraits de la souveraine destinés à célébrer son 90e anniversaire. La photographe met alors en scène l’une des plus grandes passions d’Élizabeth II : ses corgis et dorgis. Ils sont ici au nombre de quatre (corgi Willow, dorgi Vulcan, corgi Holly, et dorgi Candy), posant fièrement auprès d’elle sur les marches de la terrasse est du château de Windsor.
Olivier Paze-Mazzi