Avec un nombre constant de 39 exposants, parmi lesquels 17 galeries étrangères issues de 8 pays différents, la 32e édition du Salon du dessin apprête ses plus belles feuilles.
La galerie romaine Paolo Antonacci, le Londonien Emmanuel von Baeyer 1900-2000 et François Delestre Fine Arts, qui possède désormais une antenne dans la capitale, font leur entrée cette année. L’institution invitée est la Fondation Dubuffet dont le cinquantenaire sera célébré tout au long de l’année 2024. Au fil d’un accrochage de 55 œuvres sur papier, réalisées entre les années 1935 et 1985, cette première manifestation permettra au public de cerner le processus créatif d’un artiste qui s’est essayé à toutes les techniques. La Tavolozza Foundation, inaugurée en 2001 par la collectionneuse de dessins Katrin Bellinger, sera également à l’honneur sur les cimaises du palais Brongniart. Les rencontres internationales du Salon du dessin s’intéresseront aux artistes voyageurs et aux formes et fonctions du dessin de voyage. Les deux journées d’études, dirigées par Marco Simone Bolzoni, conservateur des dessins de maîtres anciens et du XIXe siècle de la collection de Debra et Leon Black à New York, s’attacheront en particulier à la période allant de la Renaissance jusqu’au XVIIe siècle.
Paris, capitale des arts graphiques
Au fil de la 24e Semaine du dessin, Paris se transformera en capitale des arts graphiques, avec son incontournable parcours hors-les-murs auquel une vingtaine d’institutions contribuent, telles que les Archives nationales, le musée de l’Armée, les Beaux-Arts de Paris, la BnF, l’INHA, le musée des Arts décoratifs, le Muséum national d’histoire naturelle, le musée d’Orsay, la Maison de Balzac, le musée du Domaine Royal de Marly, la Maison de Victor Hugo ou le musée Condé au château de Chantilly. Le partenariat avec Drawing Now Art Fair, qui est renouvelé cette année, offrira aux visiteurs un tarif préférentiel pour les deux événements. Le nom du lauréat du Prix du dessin contemporain de la Fondation Daniel & Florence Guerlain, créé en 2007, sera annoncé le jeudi 21 mars 2024. L’Objet d’Art vous ouvre les portes du palais Brongniart en avant-première afin de vous faire découvrir sa sélection de feuilles.
Claude Mellan portraitiste du Grand Siècle
Les feuilles de Claude Mellan, dessinateur et graveur, sont rares. L’artiste est originaire d’Abbeville dans la Somme, mais on ignore auprès de qui il se forma ; peut-être même est-il autodidacte. En 1623, sa rencontre avec Nicolas Claude Fabri de Peiresc, éminent érudit, conseiller au parlement de Provence et collectionneur, est déterminante. C’est grâce à ses recommandations que Mellan part pour Rome en 1624, un séjour capital où il fait deux rencontres majeures : celles de Simon Vouet et Gian Lorenzo Bernini. Il reste en Italie jusqu’en 1636. www.wmbrady.com
L’Orient rêvé de Gérôme
Cette feuille est issue d’un carnet de croquis rapporté par Jean-Léon Gérôme de son premier séjour en Égypte, en 1856. Infatigable voyageur, c’est en Orient qu’il va trouver la matière première de ses ambitieuses toiles orientalistes, séduisants chefs-d’œuvre dans lesquels l’authenticité et le fantasme se mêlent. Le modèle ici représenté a fait l’objet d’autres études, de face ou de profil. www.galeriearyjan.com
Sous le soleil de Grenade
Le musée du Louvre conserve deux des grandes aquarelles réalisées en 1869 par le jeune Henri Regnault lors de son séjour en Andalousie. Fasciné par l’éblouissant décor de l’Alhambra, il utilisera ses vues de l’intérieur du palais pour peindre l’arrière-plan de son ultime grand tableau, l’Exécution sans jugement sous les rois maures de Grenade. www.ambroiseduchemin.com
La modernité d’Helene Schjerfbeck
La Finlandaise Helene Schjerfbeck n’a qu’une quinzaine d’années lorsqu’elle réalise ce portrait de jeune garçon. L’artiste fut révélée au public parisien à l’occasion de l’exposition monographique que lui consacra le musée d’art moderne de la Ville de Paris en 2007-2008. Réputée pour ses saisissants portraits réalistes et ses nombreux autoportraits, elle a livré un œuvre prolifique, audacieusement en avance sur son époque. www.benjaminperonnet.com
La jungle selon William Michaud
Né sur les rives du lac Léman en 1829, William Michaud n’a que 20 ans lorsqu’il émigre au Brésil. Devenu planteur de café, il se passionne pour l’étude de la population, de la faune et de la flore locales, comme en témoignent de nombreuses lettres et de chatoyants dessins. Réunissant arbres imposants, fougères et palmes de guarana, cette aquarelle traduit toute la luxuriance de la jungle amazonienne. www.didieraaron.com
Nathalie d’Alincourt et Myriam Escard-Bugat
32e édition du Salon du dessin
Du 20 au 25 mars 2024 au palais Brongniart
Place de la Bourse, 75002 Paris
Informations pratiques et programmation complète sur www.salondudessin.com