Bouddha, une légende dorée racontée au musée Guimet

Les textes bouddhiques décrivent le Bouddha comme étant doté de caractéristiques physiques distinctives désignées sous le terme de lakshana (« marque » ou « signe »). Une liste classique en dénombre trente-deux principales, dont la protubérance crânienne (ici figurée sous la forme du chignon), le petit cercle entre les sourcils ou encore une peau délicatement douce et un teint couleur d’or.

Afghanistan, monastère de Shahbaz-garhi. IIIᵉ-IVᵉ siècle. Stuc, 27 x 17 x 18 cm. Paris, musée national des Arts asiatiques – Guimet, mission Alfred Foucher (1895-1897), AO 2960. © RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier / SP

Cette très belle tête de Bouddha est entrée dans les collections du musée Guimet à la faveur du legs de plus de 500 pièces d’art asiatique par le comte Isaac de Camondo. Elle témoigne autant des goûts éclectiques de son ancien propriétaire que de l’habileté de ce dernier à découvrir un joyau de la statuaire thaïe à l’époque d’Ayuaahaya. Le Bouddha est figuré dans toute sa majesté, paré d’un diadème-casque en harmonie avec la pompe royale contemporaine. D’après la notice du catalogue d’exposition de Pierre Baptiste, p. 224.

Art thaï d’Ayutthaya. XVIᵉ siècle. Bronze, 49 x 25 x 24 cm. Paris, musée national des Arts asiatiques – Guimet, legs Isaac de Camondo au musée du Louvre, transfert au musée Guimet en 1945, EO 1622. © RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier / SP

 L’imagerie bouddhique présente quatre postures principales pour le Bouddha, dont une assise avec les jambes croisées l’une sur l’autre. Ses mains sont dans la position dite de la dhyanamudra, « geste de la méditation ». Pratiquant un exercice d’introspection, ce Bouddha khmer, au léger sourire, dégage une grande sérénité.

Cambodge, Siem Reap, temple du Bayon. Art khmer angkorien, XIᵉ siècle. Grès, 103 x 62 x 43 cm. Paris, musée national des Arts asiatiques – Guimet, envoi de l’École française d’Extrême-Orient (1922), MG 17483. © RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier / SP

Sous la période Koryo (X^e -XIV^e siècle), le bouddhisme imprègne toute la société coréenne et s’étend dans la péninsule. Passée sous le protectorat des Yuan, établis à Pékin, la région subit l’influence chinoise qui se manifeste par la présence d’une coque, en bas du chignon du Bouddha, à la manière Liao (907-1125). Celle-ci se détache nue et vide sur une chevelure noire, hérissée de piquants symbolisant les boucles. Cette sculpture, d’une grande finesse et douceur, parfaite dans ses proportions, montre un Bouddha méditant penché légèrement en avant comme allant au-devant du fidèle. D’après la notice du catalogue d’exposition de Pierre Cambon, p. 230.

Corée, époque Koryo, XIᵉ-XIIᵉ siècle. Bois doré, 62 x 48 x 33 cm. Paris, musée national des Arts asiatiques – Guimet, mission Charles Varat (1888), MG 15281. © MNAAG, Paris, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Yves et Nicolas Dubois / SP

Ce Bouddha a été exhumé sur le site de Sarnath (où le Bienheureux, après avoir atteint l’Éveil, aurait délivré son premier sermon à ses cinq anciens compagnons d’ascèse) au cours de l’hiver 1904-1905, qui livra quatre cent soixante-seize sculptures et bas-reliefs et quarante et une inscriptions. Bien que mutilée, cette œuvre est un parfait exemple des canons esthétiques de l’école de Sarnath et du classicisme de l’époque Gupta. D’après la notice du catalogue d’exposition de Amina Okada, p. 196.

Inde du Nord, Uttar Pradesh, Sarnath. Époque Gupta, troisième quart du Vᵉ siècle. Grès beige, 98 x 44 x 17 cm. Paris, musée national des Arts asiatiques – Guimet, échange avec le Département archéologique de l’Inde (1961), P 373. © RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Richard Lambert / SP

Cette pièce appartient à une série de neuf peintures consacrées à la vie du Bouddha. Assis au centre de la composition, il se coupe les cheveux alors qu’il a quitté le palais de son père et sa vie princière, se séparant également de ses bijoux et de ses vêtements. Ce motif principal est entouré de scènes secondaires en rapport avec l’ascèse du prince indien.

Thangka d’une suite consacrée aux principaux épisodes de la vie du Bouddha. Tibet oriental, seconde moitié du XIXᵉ siècle. Xylographie peinte sur toile, H. 72 ; L. 45,5 cm (peinture seule). Paris, musée national des Arts asiatiques – Guimet, don Jacques Bacot (1912), MG 16524. © MNAAG, Paris, Dist. RMN-Grand Palais / Thierry Ollivier / SP

Si les représentations peintes de la grande extinction (ou nirvâna) sont très fréquentes dans l’art japonais, les représentations sculptées sont plus rares, cet épisode étant souvent évoqué à l’occasion d’une maladie et de la mort. Ce Bouddha est représenté portant la robe traditionnelle de couleur rouge des moines, son corps est couvert d’or, couleur de celui qui irradie de sagesse et, en guise d’oreiller, une fleur de lotus est placée sous sa tête. D’après la notice du catalogue d’exposition de Michel Maucuer, p. 196.

Japon, XIXᵉ siècle. Bois laqué et doré, 20 x 80 x 25 cm. Fonds ancien, MG 10633. © RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier / SP