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Cinq expositions en galeries à découvrir à Paris pendant Art Basel

François Pompon (1855-1933), Ours brun, dit aussi Ours noir ou Ours miel, avant 1933. Bronze à patine brun sombre richement nuancé, 9,9 x 15 x 5,5 cm. Tirage d'artiste de « Pompon » (signé par l'artiste dans la cire), fondu par « C.Valsuani cire perdue Paris » (cachet).

François Pompon (1855-1933), Ours brun, dit aussi Ours noir ou Ours miel, avant 1933. Bronze à patine brun sombre richement nuancé, 9,9 x 15 x 5,5 cm. Tirage d'artiste de « Pompon » (signé par l'artiste dans la cire), fondu par « C.Valsuani cire perdue Paris » (cachet). Photo service de presse. © Univers du Bronze

En parallèle de l’édition parisienne de la foire Art Basel qui se tient au Grand Palais du 24 au 26 octobre, des galeries proposent aux amateurs de peinture et sculpture des expositions à ne pas manquer.

La poésie de Domenico Gnoli chez Claude Bernard

C’est un pan méconnu de l’œuvre de Domenico Gnoli (1933-1970) que dévoile la galerie Claude Bernard. Étoile filante de l’art, l’illustrateur, peintre et scénographe italien est surtout connu pour ses gros plans hyperréalistes sur des détails de vêtements, meubles ou coiffures réalisés après 1964, mais cette exposition se concentre sur l’unique conte qu’il a écrit et illustré durant sa courte et néanmoins prolifique carrière : Oreste ou l’art du sourire (1961).

Les onze dessins originaux sont empreints d’une ironie et d’une truculence qui font songer à l’univers du théâtre dans lequel a évolué Gnoli. Ils répondent à deux peintures de 1963, date charnière à laquelle l’artiste qui réside à Paris a tourné le dos à l’abstraction mais n’a pas encore mis au point les cadrages audacieux et la technique moderne qui feront son succès. Peints sur panneaux de bois, Joueurs de cartes et Homme avec son chien mêlent encore diverses références à l’art ancien.

Domenico Gnoli (1933-1970), Homme avec son chien, 1963. Tempera et sable sur panneau, 180 x 122 cm. Paris, collection particulière.

Domenico Gnoli (1933-1970), Homme avec son chien, 1963. Tempera et sable sur panneau, 180 x 122 cm. Paris, collection particulière. Photo service de presse. © courtesy galerie Claude Bernard / Adagp, Paris, 2025

« Domenico Gnoli », jusqu’au 15 novembre 2025 à la galerie Claude Bernard, 7-9 rue des Beaux-Arts, 75006 Paris. Tél. 01 43 26 97 07. claude-bernard.com

La galerie Zlotowski explore toutes les facettes du purisme

Voilà 25 ans que le purisme, né en 1917, n’avait plus fait l’objet d’une exposition ; c’est dire si la présentation de groupe que propose la galerie Zlotowski est importante. Lorsqu’ils créent ce mouvement utopique et ascétique, Amédée Ozenfant et Le Corbusier (artiste clef de la galerie) entendent prendre le contre-pied des excès du cubisme qu’ils admirent néanmoins. Ici bien représentés, ces deux inventeurs retrouvent les artistes aux profils divers qui ont rejoint le mouvement, au premier rang desquels Marcelle Cahn, l’Allemand Willi Baumeister et la Danoise Franciska Clausen. On retrouve dans leurs œuvres synthétiques l’intérêt pour les objets du quotidien (verres, compotiers, bouteilles), le corps humain ou les machineries dont ils s’attachent à capter l’essence. Si le purisme s’essouffle vers 1930, il n’en reste pas moins l’un des précurseurs de l’art conceptuel et il conserve une influence sur la création contemporaine. Un catalogue publié aux éditions Martin de Halleux accompagne et pérennise l’exposition.

Le Corbusier (1887-1965), Nature morte puriste, lanterne, guitare, pichet et livre, 1920.

Le Corbusier (1887-1965), Nature morte puriste, lanterne, guitare, pichet et livre, 1920. Photo service de presse. © F.L.C. / Adagp, Paris, 2025

« Purisme(s) », du 18 octobre au 20 décembre 2025 à la galerie Zlotowski, 20 rue de Seine, 75006 Paris. Tél. 01 43 26 93 94. galeriezlotowski.fr
Catalogue, Purisme(s), éditions Martin de Halleux, 112 p., 24 €.

Bernard Piffaretti voit grand chez Ceysson & Bénétière

Dans les vastes et lumineux espaces de la galerie luxembourgeoise de Ceysson & Bénétière, les grands panneaux peints de Bernard Piffaretti font merveille. Présent dans de nombreuses collections publiques (musée d’Arts de Nantes, Centre Pompidou, FRAC Auvergne), ce Stéphanois met en place dès la fin des années 1970 son « système » simple en apparence, consistant à diviser la toile en deux par un trait de couleur, à peindre spontanément un motif d’un côté, puis à le répéter scrupuleusement de l’autre. Mais ne nous y trompons pas, « ce protocole donne lieu à une infinité de tableaux, tous autonomes, tous incomparables […] chaque œuvre entre en relation avec les autres, comme les fragments d’un seul texte toujours en cours d’écriture », observe la commissaire Clémence Boisanté. Couleurs franches et formes géométriques ou organiques le plus souvent abstraites composent des œuvres rythmées qui interrogent les notions d’original et de copie, de mémoire et de rigueur. Une exposition XXL, autant par le nombre d’œuvres que par leur taille, bien que des « petits tableaux » et des dessins d’après tableaux se soient judicieusement glissés au fil du parcours.

Bernard Piffaretti (né en 1955), 170 x 170, 2018.

Bernard Piffaretti (né en 1955), 170 x 170, 2018. Photo service de presse. © Samantha Wilvert / courtesy Ceysson & Bénétière / Adagp, Paris, 2025

« Bernard Piffaretti XXL », jusqu’au 13 décembre 2025 à la galerie Ceysson & Bénétière, 13-15 rue d’Arlon, 8399 Koerich, Luxembourg. Tél. 00 352 26 20 20 95. www.ceyssonbenetiere.com

Jaume Plensa à l’honneur à la galerie Lelong

Des salles baignées de lumière de l’avenue Matignon aux espaces feutrés de la librairie située rue de Téhéran, le Catalan Jaume Plensa (né en 1955) investit tous les espaces de la galerie Lelong avec un florilège d’œuvres récentes. Ancrés dans le sol ou flottant dans la pénombre, en fonte de fer oxydée ou en albâtre translucide, les intrigants visages aux yeux clos emblématiques de Plensa sont le plus souvent associés à des mains délicatement disposées. Caractéristiques des recherches menées par ce sculpteur humaniste à partir de 2009, ces œuvres aux titres évocateurs (Le Rêve d’Irmaleni, Le Désir de Flora) répondent aux corps creux et ajourés, dont la « peau » est constituée d’un entrelac de signes et de lettres, selon une technique développée dès la fin des années 1990 (L’Aura de Núria). Les œuvres sur papier complètent cette immersion dans l’univers sensible et puissant de l’un des plus célèbres sculpteurs de notre temps. Une exposition entre intériorité et universalité, entre vide et lumière, entre langage et silence…

Jaume Plensa (né en 1955), Yolandita, 2024. Bronze, 5 exemplaires, 195 x 133 x 166 cm.

Jaume Plensa (né en 1955), Yolandita, 2024. Bronze, 5 exemplaires, 195 x 133 x 166 cm. Photo service de presse. © Jaume Plensa / courtesy galerie Lelong / Adagp, Paris, 2025

« Jaume Plensa. 5 rêves, 5 désirs », jusqu’au 25 octobre 2025 à la galerie Lelong, 13 rue de Téhéran et 38 avenue de Matignon, 75008 Paris. Tél. 01 45 63 13 19. galerie-lelong.com

Pompon en majesté à l’Univers du bronze

« C’est le mouvement qui crée la forme » affirmait François Pompon (1855-1933), unanimement reconnu comme un rénovateur de la sculpture animalière au début du XXe siècle. La galerie ­Univers du bronze réunit, exceptionnellement, pas moins de quarante œuvres originales qui témoignent avec éclat des recherches fondatrices de ce Bourguignon qui cherchait son inspiration dans les basses-cours comme au jardin d’acclimatation. Ce travail sur le motif ne l’empêche en rien de polir inlassablement les surfaces et d’épurer sans cesse. Une version en pierre de l’iconique Ours blanc côtoie ici une ­Panthère noire en bronze à la démarche souple, un Sanglier en plâtre bondissant, ou une élégante Grue ­cendrée au ­repos. Cette exposition est réalisée à l’occasion de la publication d’une superbe monographie de l’artiste, aux éditions Norma, comprenant notamment un important catalogue des œuvres éditées et fondues de son vivant.

François Pompon (1855-1933), Panthère noire, 1925. Bronze à patine vert antique fait pour Marguerite de Bayser-Gratry, collectionneuse de bronzes antiques et sculptrice, 14,2 x 36,8 x 5,1 cm. Tirage d’artiste signé « Pompon », seconde épreuve fondue par l’artiste sur cinq ou six fontes répertoriées de ce modèle entre 1924 et 1926.

François Pompon (1855-1933), Panthère noire, 1925. Bronze à patine vert antique fait pour Marguerite de Bayser-Gratry, collectionneuse de bronzes antiques et sculptrice, 14,2 x 36,8 x 5,1 cm. Tirage d’artiste signé « Pompon », seconde épreuve fondue par l’artiste sur cinq ou six fontes répertoriées de ce modèle entre 1924 et 1926. Photo service de presse. © galerie Univers du Bronze

« François Pompon, le mouvement et la forme », du 20 octobre au 21 novembre 2025 à la galerie Univers du bronze, 27-29 rue de Penthièvre, 75008 Paris. www.universdubronze.com
Catalogue, Pompon, l’œuvre complète, éditions Norma, 416 p., 65 €.