Des fastes de Sienne aux sortilèges de Pont-Aven : 13 expositions qui vont vous émerveiller en 2025

David Hockney (né en 1937), Portrait d’un artiste (piscine avec deux personnages), 1972. Acrylique sur toile, 213,36 x 304,8 cm.

David Hockney (né en 1937), Portrait d’un artiste (piscine avec deux personnages), 1972. Acrylique sur toile, 213,36 x 304,8 cm. Photo service de presse. © David Hockney / Art Gallery of New South Wales / Jenni Carter

Or, lumière et mystères… Préparez-vous à une année éblouissante ! Des fastueux vêtements du Quai Branly aux bronzes royaux d’Angkor présentés au musée Guimet, des chefs-d’œuvre de Kiefer à Amsterdam aux sortilèges des sorcières de Pont-Aven, laissez-vous guider à travers les plus belles expositions de 2025.

Tout d’or paré

En choisissant pour fil conducteur les vêtements tissés, brodés ou ornés d’or, c’est à un flamboyant voyage que nous convie le musée du quai Branly, depuis les rives de la Méditerranée jusqu’au lointain Japon. Les caftans et tuniques du Maroc dialoguent ici avec de fastueux saris indiens et des kimonos d’apparat brodés du pays du Soleil-Levant. Ponctué de lumineuses créations de l’artiste chinoise Guo Pei (née en 1967), le parcours réunit aussi des matériaux imitant les éblouissants scintillements de l’or, et s’achève par un focus sur la place de ce métal dans la broderie française.

Guo Pei (née en 1967), robe de mariée en or traditionnelle chinoise. Broderies de fils d’or pur, cuir, soie.

Guo Pei (née en 1967), robe de mariée en or traditionnelle chinoise. Broderies de fils d’or pur, cuir, soie. Photo service de presse. © Guo Pei, Chine. Photo Minghua LI, Chine

« Au fil de l’or. L’art de se vêtir de l’Orient au Soleil levant », du 11 février au 6 juillet 2025 au musée du quai Branly – Jacques Chirac, 37 quai Jacques Chirac, 75007 Paris. www.quaibranly.fr

Kiefer dans les pas de Van Gogh

Le Van Gogh Museum et le Stedelijk d’Amsterdam unissent leurs forces pour la première fois afin d’organiser une exposition en deux volets dédiée à Anselm Kiefer (né en 1945). Fasciné depuis l’enfance par le peintre des tournesols, le grand plasticien allemand est en effet très attaché aux deux institutions. Des œuvres majeures comme l’avion de plomb Voyage au bout de la nuit, des créations inédites telle l’installation de 24 mètres de long créée pour l’exposition, ainsi que des extraits de films et des dessins de jeunesse dialoguent avec des chefs-d’œuvre des deux musées.

Anselm Kiefer (né en 1945), Voyage au bout de la nuit, 1990. Plomb, verre, techniques mixtes, 239 x 750 x 750 cm et Sans titre, 1989, plomb, chaux, craie et sel sur bois, 340 x 501 x 100 cm. Amsterdam, Stedelijk Museum.

Anselm Kiefer (né en 1945), Voyage au bout de la nuit, 1990. Plomb, verre, techniques mixtes, 239 x 750 x 750 cm et Sans titre, 1989, plomb, chaux, craie et sel sur bois, 340 x 501 x 100 cm. Amsterdam, Stedelijk Museum. Photo service de presse.

« Anselm Kiefer. Dis-moi où sont les fleurs », du 7 mars au 9 juin 2025 au Van Gogh Museum, 6 Museumplein, 1071 DJ Amsterdam et au Stedelijk Museum Amsterdam, 10 Museumplein, 1071 DJ Amsterdam. www.vangoghmuseum.nl/en et www.stedelijk.nl

L’âge d’or siennois 

On oublie parfois qu’à l’aube de la Renaissance, Sienne est la digne rivale de Florence ! Une centaine d’œuvres réunies à la National Gallery de Londres révèle l’élégance et le raffinement des arts à Sienne dans les années 1300-1350, avant que la peste ne ravage la cité… Scintillants d’or et encore empreints de l’influence byzantine, les sublimes panneaux peints par Duccio, Simone Martini ou les frères Lorenzetti (certains polyptyques ont été exceptionnellement réunis le temps de l’exposition) sont mis en regard de délicats ivoires, de rares textiles, de manuscrits enluminés et de pièces d’orfèvrerie.

Simone Martini (actif entre 1315 et 1344), Le Portement de croix, 1335. Tempera et or sur panneau, 30 x 20 cm. Paris, département des Peintures du musée du Louvre.

Simone Martini (actif entre 1315 et 1344), Le Portement de croix, 1335. Tempera et or sur panneau, 30 x 20 cm. Paris, département des Peintures du musée du Louvre. Photo service de presse. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Gérard Blot

« Sienne : l’essor de la peinture : 1300-1350 », du 8 mars au 22 juin 2025 à la National Gallery, Trafalgar Square, WC2N Londres. www.nationalgallery.org.uk

Quand l’art s’affiche

Dans les années 1880-1900, l’affiche illustrée investit les kiosques, les rues et les palissades de la capitale pour promouvoir spectacles, journaux, bicyclettes, biscuits et stations de ski. Signées Jules Chéret, Alphonse Mucha, Henri de Toulouse-Lautrec ou Théophile Alexandre Steinlen entre autres, ces chatoyantes lithographies de grand format s’apparentent à de véritables œuvres d’art qui suscitent l’intérêt des collectionneurs. Le musée d’Orsay retrace ce spectaculaire essor au fil de 250 affiches, périodiques, tableaux et photographies.

Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923), affiche La Rue, 1896. Lithographie en couleurs, 240 x 300 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France.

Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923), affiche La Rue, 1896. Lithographie en couleurs, 240 x 300 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France. Photo service de presse. © Bibliothèque nationale de France

« L’art est dans la rue », du 18 mars au 6 juillet 2025 au musée d’Orsay, esplanade Valéry Giscard d’Estaing, 75007 Paris. www.musee-orsay.fr

Artemisia Gentileschi, la flamboyante

Remise en lumière au XXe siècle, Artemisia Gentileschi (1593-1656) fascine autant par son histoire personnelle et sa forte personnalité que par son talent, qui lui assure une renommée internationale de son vivant. Treize ans après la belle rétrospective que lui consacrait le musée Maillol, cette admirable artiste qui a abordé avec un égal bonheur le domaine du portrait et les sujets religieux ou mythologiques sera à l’honneur au musée Jacquemart-André. Parmi la quarantaine de tableaux réunis figurent non seulement de nombreux chefs-d’œuvre, comme l’Autoportrait en joueuse de luth (Atheneum Museum, Hartford), mais aussi des toiles rarement montrées ou récemment attribuées.

Artemisia Gentileschi (1593-1653), Yaël et Siséra, 1620. Huile sur toile, 93 x 128 cm. Budapest, Szépművészeti Múzeum / Museum of Fine Arts.

Artemisia Gentileschi (1593-1653), Yaël et Siséra, 1620. Huile sur toile, 93 x 128 cm. Budapest, Szépművészeti Múzeum / Museum of Fine Arts. Photo service de presse. © Szépművészeti Múzeum/ Museum of Fine Arts, Budapest, 2025

« Artemisia Gentileschi », du 19 mars au 29 juin 2025 au musée Jacquemart-André, 158 boulevard Haussmann, 75008 Paris. www.musee-jacquemart-andre.com

Hockney investit la Fondation Vuitton

« Cette exposition est particulièrement importante pour moi, car c’est la plus grande que j’aie jamais eue », confie David Hockney au sujet de la vaste exposition que lui concocte la Fondation Vuitton. Après les emblématiques piscines et doubles portraits iconiques, le parcours se concentre sur les vingt-cinq dernières années de création. Partagé entre son Yorkshire natal et sa chère Normandie, le plus célèbre artiste britannique vivant démontre sa sidérante capacité à se réinventer, au gré des portraits, paysages et bouquets nourris de sa passion pour l’histoire de l’art, la danse et la musique.

David Hockney (né en 1937), Christopher Isherwood et Don Bachardy, 1968.  Acrylique sur toile, 212,09 x 303,53 cm.

David Hockney (né en 1937), Christopher Isherwood et Don Bachardy, 1968. Acrylique sur toile, 212,09 x 303,53 cm. Photo service de presse. © David Hockney / Fabrice Gibert

« David Hockney », du 9 avril au 1er septembre 2025 à la Fondation Louis Vuitton, 8 avenue du Mahatma Gandhi, 75016 Paris. www.fondationlouisvuitton.fr

Doisneau, par-delà les clichés

Pas moins de 330 photographies de Robert Doisneau (1912-1994) vont être réunies au musée Maillol pour retracer sa prolifique carrière qui s’est étendue sur près de 60 ans. Une exposition événement qui nous invite à plonger dans l’univers de ce photographe éminemment populaire, au gré de clichés iconiques restitués au sein de leurs séries d’origine (à l’image du Baiser de l’hôtel de ville), ou de prises de vue plus confidentielles (les photographies couleur des banlieues). Entre joie de vivre et gravité, Doisneau, qui a aussi bien travaillé dans les usines Renault que pour les magazines de mode, a su saisir avec une profonde humanité les enfants jouant dans les rues, l’ambiance des bistrots et des ateliers d’artistes ou le quotidien des travailleurs.

Robert Doisneau (1912-1994), Le saut, 1936.

Robert Doisneau (1912-1994), Le saut, 1936. Photo service de presse. © Atelier Doisneau

« Robert Doisneau. Instants donnés », du 17 avril au 12 octobre 2025 au musée Maillol, 59-61 rue de Grenelle, 75007 Paris. www.museemaillol.com

Les spectaculaires bronzes d’Angkor

Le musée Guimet nous convie à un fascinant voyage à travers les plus grands sites du patrimoine khmer en faisant un pas de côté, puisqu’il nous proposera d’admirer, non pas les fameux chefs-d’œuvre de pierre d’Angkor, mais les sculptures de bronze qui peuplaient jadis les sanctuaires bouddhiques et brahmaniques. 200 de ces œuvres aujourd’hui méconnues seront réunies autour des fragments d’un trésor national du Cambodge, restauré et dévoilé pour la première fois : la statue du Vishnou couché du Mébon occidental, qui mesurait à l’origine 5 mètres de long…

Art khmer, époque angkorienne, seconde moitié XIe siècle, Mébon occidental, Angkor, province de Siem Reap, Cambodge. Bronze, 123 cm de haut. Phnom Penh, Musée national du Cambodge.

Art khmer, époque angkorienne, seconde moitié XIe siècle, Mébon occidental, Angkor, province de Siem Reap, Cambodge. Bronze, 123 cm de haut. Phnom Penh, Musée national du Cambodge. Photo service de presse. © Thierry Ollivier

 « Bronzes royaux d’Angkor, un art du divin », du 30 avril au 8 septembre 2025 au musée Guimet, 6 place d’Iéna, 75016 Paris. www.guimet.fr  

Légendaires mamlouks au musée du Louvre

Armures rutilantes, verres émaillés, boiseries, manuscrits précieux et somptueuses céramiques : 260 œuvres nous entraînent à la découverte du singulier sultanat mamlouk d’Égypte (1250-1571). Plurielle et cosmopolite, cette société aux origines singulières (les « mamelouks » sont d’abord des esclaves militaires capturés et éduqués à l’islam) a donné naissance à une culture et à un art protéiformes, à l’image de ce territoire entre Europe, Afrique et Asie, où les minorités chrétiennes et juives occupent malgré tout une place.

Bassin, dit Baptistère de Saint Louis, Syrie ou Égypte, vers 1330-1340, Alliage cuivreux ciselé, incrusté d’argent, d’or et de pâte noire, 23,2 x 50 cm. Paris, département desmusée du Louvre.

Bassin, dit Baptistère de Saint Louis, Syrie ou Égypte, vers 1330-1340, Alliage cuivreux ciselé, incrusté d’argent, d’or et de pâte noire, 23,2 x 50 cm. Paris, département desmusée du Louvre. Photo service de presse. © 2009 Musée du Louvre, dist. GrandPalaisRmn / Hughes Dubois

« Mamlouks, 1250-1517 », du 30 avril au 28 juillet 2025 au musée du Louvre, 99 rue de Rivoli, 75001 Paris. www.louvre.fr

Les Très Riches Heures de Chantilly

Orné de 121 peintures et de son légendaire calendrier, les Très Riches Heures du duc de Berry est peut-être le manuscrit le plus célèbre du monde. Tout juste restauré, ce joyau des collections du musée Condé, qui ne peut quitter le château de Chantilly, y sera dévoilé en majesté durant quatre mois. L’ambition de cette exceptionnelle exposition ? Retracer l’histoire et la redécouverte de ce livre de prières ayant appartenu à Jean de Berry (1340-1416), comprendre le rôle des différents artistes qui y ont contribué (les frères de Limbourg, Barthélémy d’Eyck ou encore Jean Colombe), appréhender sa restauration, et mesurer le retentissant succès de l’ouvrage jusqu’à nos jours… Venus de Paris, Bruxelles ou New York, tous les livres d’heures réalisés pour le duc de Berry seront réunis pour l’occasion.

Les Très Riches Heures du duc de Berry, Paris et Bourges, 1411-1485. Chantilly, musée Condé.

Les Très Riches Heures du duc de Berry, Paris et Bourges, 1411-1485. Chantilly, musée Condé. Photo service de presse. © RMN-Grand Palais – Domaine de Chantilly – Michel Urtado

« Les Très Riches Heures du duc de Berry », du 7 juin au 5 octobre 2025 au château de Chantilly, 60500 Chantilly. www.chateaudechantilly.fr

Pont-Aven ensorcelé

En partenariat avec le musée d’Orsay, le musée de Pont-Aven proposera une ébouriffante exposition consacrée aux sorcières. Symbole du vice et de la mort devenue au tournant des années 1860 l’incarnation de la révolte et de l’harmonie avec la nature, la sorcière demeure une figure fort ambivalente et cristallise bien des fantasmes… Laissez-vous ensorceler par ce foisonnant dialogue entre peinture, sculpture, photographie, littérature, cinéma, danse et musique !

Evelyn de Morgan (1855-1919), La Potion d’amour, 1903. Huile sur toile, 104 x 99 cm. Guildford, The De Morgan Foundation.

Evelyn de Morgan (1855-1919), La Potion d’amour, 1903. Huile sur toile, 104 x 99 cm. Guildford, The De Morgan Foundation. Photo service de presse. © Photo Artvee

« Sorcières (1862-1914) », du 7 juin au 16 novembre 2025 au musée de Pont-Aven, place Julia, 29930 Pont-Aven. www.museepontaven.fr

Et le bronze fut !

En 2025, le musée d’Archéologie nationale (MAN), l’Inrap et l’Association pour la promotion des recherches sur l’Âge du bronze (APRAB) s’associent pour mettre en lumière cette période de la protohistoire qui a profondément transformé notre territoire. Car le développement de la métallurgie du bronze au IIe millénaire avant notre ère s’est accompagné d’une circulation inédite des biens et des personnes, entraînant des mutations tant culturelles que matérielles… Destinée à tous les publics, cette ambitieuse exposition qui dévoilera des pièces emblématiques ou récemment découvertes s’accompagnera d’ateliers, de conférences et d’expérimentations diverses.

Torque-ceinture torsadé en or découvert en 1985 à Guînes dans le Pas-de-Calais, Âge du bronze. Saint-Germain-en-Laye, Musée d’archéologie nationale.

Torque-ceinture torsadé en or découvert en 1985 à Guînes dans le Pas-de-Calais, Âge du bronze. Saint-Germain-en-Laye, Musée d’archéologie nationale. Photo service de presse. © MAN / Valorie Gô

« Les maîtres du feu », du 11 juin 2025 au 6 mars 2026 au musée d’Archéologie nationale, 1 place Charles de Gaulle, 78100 Saint-Germain-en-Laye. www.musee-archeologienationale.fr

Cezanne chez lui

Paul Cezanne (1839-1906) a toujours été viscéralement attaché à sa ville natale d’Aix-en-Provence, qui le célèbre dignement cette année. En juin 2025 en effet, deux sites cezanniens d’exception, restaurés sous la houlette de la municipalité, rouvrent au public : le Jas de Bouffan qui fut, durant quarante ans, un point d’ancrage pour le peintre, et son ultime atelier, niché sur la colline des Lauves. Le musée Granet vous invite pour l’occasion à marcher dans les pas du maître pour (re)découvrir sa ville, pousser la porte de ses ateliers et sillonner la campagne environnante qu’il n’a cessé d’arpenter, immortalisant sous ses pinceaux la montagne Sainte-Victoire ou les carrières de Bibémus.

Paul Cezanne (1839-1906), Nature morte au plat de cerises. Huile sur toile, 50,1 x 60,9 cm, Los Angeles County Museum of Art.

Paul Cezanne (1839-1906), Nature morte au plat de cerises. Huile sur toile, 50,1 x 60,9 cm, Los Angeles County Museum of Art. Photo service de presse. 2024 Museum Associates / LACMA. Licencie par Dist. GrandPalaisRmn / image LACMA

« Cezanne au Jas de Bouffan », du 28 juin au 12 octobre 2025 au musée Granet, place Saint-Jean de Malte, 13100 Aix-en-Provence. www.museegranet-aixenprovence.fr​​​