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FAB Paris donne le coup d’envoi de la rentrée au Grand Palais

Alexandre Falguière (1831-1900), Projet de fontaine (détail). Terre cuite originale signée « Falguière », datée 1859 et dédicacée à « M. Biscons hommage de l’artiste ». 133 x 85 x 38 cm.

Alexandre Falguière (1831-1900), Projet de fontaine (détail). Terre cuite originale signée « Falguière », datée 1859 et dédicacée à « M. Biscons hommage de l’artiste ». 133 x 85 x 38 cm. © galerie Nicolas Bourriaud

Avec cette seconde édition dans le cadre prestigieux du Grand Palais restauré, FAB Paris ouvre le bal des grandes manifestations de la rentrée. Le salon a en effet obtenu de se déployer du 20 au 24 septembre, ce qui permettra aux visiteurs de profiter des derniers feux de l’été sous la verrière avant les frimas de l’hiver (on se souvient du froid polaire lors du dîner de gala fin novembre l’an dernier).

Une centaine d’exposants internationaux ont répondu à l’appel ; on notera l’arrivée d’enseignes historiques comme Vallois ; les étrangers Patrick Derom, Gokelaere & Robinson, Thomas Gibson Fine Art, Guillermo de Osma ou Seaman Schepps rejoignent également cette édition. Plusieurs marchands reviennent après une interruption, misant vraisemblablement sur un créneau plus avantageux, à l’instar des galeries Sarti, Perrin, Mendès et Coatalem. La conception du décor a été confiée à Constance Guisset et la scénographie à Sylvie Zerat. Enfin après la villa Ephrussi de Rothschild en 2024, l’invité d’honneur est cette année le musée Nissim de Camondo qui dévoilera quelques-uns des plus beaux fleurons de ses collections.

La Semaine des Arts

Sur le modèle du Salon du dessin, FAB organise désormais une ­Semaine des Arts qui proposera aux plus chanceux (les places sont limitées) des visites VIP dans les musées partenaires à Paris et dans sa région. Parmi les participants, on citera le Louvre, le musée Jacquemart-­André, le Petit Palais, l’Institut suédois, le musée Bourdelle, l’École des Arts ­joailliers et l’Opéra Garnier ainsi que les ­châteaux de Chantilly et de Versailles.

« Le plus grand musée de France »

La campagne de mécénat « Le plus grand musée de France » lancée il y a une dizaine d’années par la ­Fondation pour la Sauvegarde de l’Art français et la Junior entreprise de l’École du Louvre revient cette année. En sensibilisant l’ensemble de la société civile, et tout particulièrement les plus jeunes, au patrimoine artistique de nos communes, cette belle entreprise a déjà impliqué 70 000 personnes et récolté 2,2 millions d’euros, initié vingt partenariats avec des universités et grandes écoles et permis la restauration de 300 œuvres.

L’Exposition « Beautés désordonnées » par Jean-Hubert Martin

Les organisateurs du salon ont réservé une surprise aux curieux avec l’exposition « Beautés désordonnées » qui réunira des pièces provenant de cinq galeries : 1900-2000, Brimo de Laroussilhe, Clavreuil, Didier Claes et Georges Philippe & Nathalie Vallois. Celles-ci ont donné carte blanche au grand historien de l’art Jean-Hubert Martin qui mettra en scène quelque 140 œuvres d’origines et d’époques variées. Elles solliciteront l’émotion des visiteurs « en leur suggérant des associations entre des œuvres hétérogènes que l’histoire de l’art aurait encore bannies dans un temps récent au nom de leur absence direct de contact. C’est ce regard créatif, ouvert et généreux qu’entend restituer cette exposition, laissant libre cours à l’interprétation de chacun pour stimuler les plaisirs de l’imaginaire » selon ses propres mots.

Vue de l’exposition

Vue de l’exposition « Beautés désordonnées » par Jean-Hubert Martin. © Olivier Marty

Honneur aux Jeunes Talents

Pour la troisième fois, un espace Jeunes Talents donnera à quatre marchands junior la chance de se faire connaître en exposant chacun une pièce à moins de 25 000 €. Ils ont été sélectionnés par l’historienne de l’art Carole Blumenfeld, Mathieu Deldicque, directeur du musée Condé au château de Chantilly, et Cécilia Hottinguer, collectionneuse et mécène ; la scénographie du stand sera réalisée par Edgar Jayet.

Arthur Laurentin, spécialisé dans l’art des XIXe et XXe siècles, a choisi de montrer deux huiles de Louis Hayet (1864-1940) et Georges Marie Julien Girardot (1856-1914).

Joseph Lacroix-Nahmias, passionné par le tournant du XXe siècle, dévoilera une épreuve en plâtre patiné de Rodin, préparatoire à la Porte de l’Enfer, et une marine d’Ernest-Ange Duez (1843-1896).

Installé aux puces de Saint-Ouen, Manolo Vosse a un goût éclectique qui le porte de l’archéologie jusqu’au mobilier constructiviste ; il viendra avec un rare cheval stylisé en pierre, probablement du nord de l’Espagne, de l’époque celtique, vers le Ve-IVe siècle avant J.-C.

Féru d’Histoire, avec une prédilection pour le Grand Siècle, Thomas Rey définit son métier comme une perpétuelle chasse au trésor et ce qui l’amuse, c’est de courir après les attributions. Il proposera une huile sur toile d’époque XVIIe figurant Alexandre devant le corps de Darius dont il cherche l’auteur et une Nature morte à l’aiguière et au nautile attribuée à Meiffren Conte.

Cercle d’Erasmus Quellinus II (1607-1678), Alexandre couvrant le corps de Darius III. Huile sur toile, 124 x 162 cm.

Cercle d’Erasmus Quellinus II (1607-1678), Alexandre couvrant le corps de Darius III. Huile sur toile, 124 x 162 cm. © Thomas Rey

« Sur invitation », le nouveau rendez-vous parisien

Ce nouveau salon intimiste se tiendra quelques jours avant FAB Paris dans la fameuse Pagode de Monsieur Loo, rue de Courcelles, au cœur de la plaine Monceau. Il réunira douze galeries de renom et pour la plupart parisiennes : Artimo Fine Arts, Alexis Renard, Ary Jan, Jacques Barrère, Boquet, Costermans, Flak, Hioco, Mathivet, Pelgrims de Bigard, Lorenz Baümer et la maison Rapin, spécialisées en peintures anciennes ou modernes, arts premiers, sculptures, mobilier, design, joaillerie, arts d’Asie. En point d’orgue au rez-de-chaussée, une exposition collégiale rassemblera un florilège de pièces choisies dans toutes les galeries, dans une scénographie de l’agence d’architecture d’intérieur Pinto.

La Pagode de Monsieur Loo, rue de Courcelles, Paris.

La Pagode de Monsieur Loo, rue de Courcelles, Paris. © DR

« Sur invitation » du 17 au 21 septembre 2025 à La Pagode de Paris, 48 rue de Courcelles, 75008 Paris. Accès uniquement sur invitation par les exposants.

Applicat-Prazan les années 1950 à Paris

La galerie Applicat-Prazan présentera un ensemble d’œuvres de la Nouvelle École de Paris, dont ce magnifique paysage peint en 1952 par Nicolas de Staël. Composé de lignes horizontales et de couleurs franches superposées en une pâte épaisse, il est emblématique des plus belles œuvres de l’artiste.

Nicolas de Staël (1913-1955), Paysage, Mantes, 1952. Huile sur panneau (fibre compactée), 38 x 55 cm.

Nicolas de Staël (1913-1955), Paysage, Mantes, 1952. Huile sur panneau (fibre compactée), 38 x 55 cm. © galerie Applicat-Prazan, Paris. © Adagp, Paris 2025

« Un jeune homme blond et fin, aux yeux clairs et rêveurs… » chez Michel Descours

Félix Ziem qui est né à Beaune d’une mère bourguignonne et d’un père polonais d’origine arménienne, cultiva ce caractère cosmopolite de peintre voyageur. Dans cet autoportrait brossé avec vigueur, il se montre l’air songeur, la main gauche appuyée contre sa joue. Il laisse habilement apparaître en réserve les nervures de l’acajou.

Félix Ziem (1821-1911), Autoportrait, vers 1850. Huile sur panneau d’acajou, 34,3 x 25,7 cm.

Félix Ziem (1821-1911), Autoportrait, vers 1850. Huile sur panneau d’acajou, 34,3 x 25,7 cm. © galerie Michel Descours

Vallois célèbre le centenaire de l’Art déco

Pour sa première participation à FAB Paris, la galerie Vallois, incontournable pour l’Art déco, a mis la barre très haut, afin de célébrer le centenaire de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes qui triompha au Grand Palais en octobre 1925. Elle exposera vingt chefs-d’œuvre de Pierre Chareau, Paul Iribe, Eileen Gray, André Groult, Armand-Albert Rateau, Jacques-Émile Ruhlmann, Jean Dunand… Ces pièces exceptionnelles issues de collections privées prestigieuses ne seront pas à vendre. À l’occasion du salon, la galerie qui fête ses cinquante-quatre ans d’existence publiera un livre de 400 pages consacrant son regard sur l’Art déco.

Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933), cabinet coffret à or en ébène de Macassar sculpté et doré à la feuille, ivoire, acajou, vers 1917-1918.

Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933), cabinet coffret à or en ébène de Macassar sculpté et doré à la feuille, ivoire, acajou, vers 1917-1918. © Arnaud Carpentier – galerie Vallois Paris

Devambez intime chez Fabienne Fiacre

Formé à l’académie Jullian puis à l’École des beaux-arts, André Devambez remporte le concours du Prix de Rome en 1890. De retour à Paris il entreprend une carrière d’illustrateur et devient professeur à l’École des beaux-arts de Paris où il est très apprécié de ses élèves. Ce type de petit tableau déployant une scène intime dans l’esprit nabi est typique de l’artiste et très recherché par ses admirateurs. Il figure ici sa fille Valentine (devenue Friquette au fil de son journal) et réalise à la fois un portrait et une scène de genre. « Friquette interrompt son geste, surprise de mon intrusion dans l’univers privé de sa chambre. Elle m’observe et je me demande quelle pensée traverse sa petite tête ! », écrit-il dans son journal.

André Devambez (1867-1944), Le lever (Friquette), vers 1917. Huile sur panneau, 16,6 x 18,4 cm.

André Devambez (1867-1944), Le lever (Friquette), vers 1917. Huile sur panneau, 16,6 x 18,4 cm. © galerie Fabienne Fiacre

Précieux masque Baga à la galerie Didier Claes

Ce type de masque appelé nimba est rare. Il se caractérise par de longs « bras » permettant d’être posé sur les épaules du porteur. Il dansait à l’occasion des fêtes en lien avec le cycle de la céréale et participait aux rites de passage ou servait pour les rituels funéraires.

Masque d’épaules nimba, Guinée. Bois, H. 105 cm. Période présumée, fin XIXᵉ – début XXᵉ siècle.

Masque d’épaules nimba, Guinée. Bois, H. 105 cm. Période présumée, fin XIXᵉ – début XXᵉ siècle. © galerie Didier Claes

Nicolas Bourriaud dévoile une œuvre de jeunesse de Falguière

Alexandre Falguière réalise ce projet de fontaine en 1859, l’année où il obtient le Prix de Rome. Originaire de Toulouse et très attaché à sa région natale, il y revient fréquemment, notamment chez son ami Bertrand Biscons au château de la Creuse à Portet-sur-Garonne. C’est pour ce dernier qu’il réalise ce projet de fontaine où une délicate jeune fille dans une pose très gracieuse se mire dans l’eau d’une coquille que lui présente un amour. Le projet n’a jamais vu le jour et il n’en subsiste que cette précieuse terre cuite.

Alexandre Falguière (1831-1900), Projet de fontaine. Terre cuite originale signée « Falguière », datée 1859 et dédicacée à « M. Biscons hommage de l’artiste ». 133 x 85 x 38 cm.

Alexandre Falguière (1831-1900), Projet de fontaine. Terre cuite originale signée « Falguière », datée 1859 et dédicacée à « M. Biscons hommage de l’artiste ». 133 x 85 x 38 cm. © galerie Nicolas Bourriaud

« FAB Paris », du 20 au 24 septembre 2025 au Grand Palais, avenue Winston Churchill, 75008 Paris. www.fabparis.com