Les Adam ou la sculpture en héritage

Lambert Sigisbert Adam, Neptune calmant la tempête accompagné d’un triton (détail), 1737. Marbre, 85 x 59 x 48 cm. Paris, musée du Louvre. Photo service de presse. © Musée du Louvre, dist. RMN – P. Philibert
Plus grande dynastie de sculpteurs français du XVIIIe siècle et originaire de Nancy, la famille Adam compta pas moins de dix sculpteurs répartis sur trois générations. Déployant leurs talents au service de prestigieux mécènes, ces artistes firent rayonner le génie français dans toute l’Europe, de Nancy à Rome en passant par Versailles, Paris et Berlin. De Jacob Sigisbert Adam à son petit-fils Claude Michel, dit Clodion, la célèbre famille évoque à elle seule tout un pan de la sculpture française.
Jacob Sigisbert Adam
Jacob Sigisbert Adam naquit à Nancy en 1670. Fils du fondeur Lambert II Adam et d’Anne Ferry, dite Dauphin, il se forma auprès de César Bagard, dit « le Grand », sculpteur ordinaire du duc Charles IV de Lorraine. Le début de sa carrière se déroula dans le contexte du retour à Nancy du duc Léopold de Lorraine (1679-1729) qui, en 1698, reprit possession de ses duchés après une longue occupation française. Le sculpteur contribua à diffuser les portraits de la famille ducale par le biais de petits bustes en terre cuite représentant le duc, son épouse, Élisabeth Charlotte d’Orléans, fille de Philippe d’Orléans et de la princesse Palatine, ou son défunt père, le duc Charles V de Lorraine. En 1701, Jacob Sigisbert reçut ses premières commandes pour la ville de Nancy. Il exécuta pour la municipalité de spectaculaires scénographies destinées à orner les tables des banquets qu’elle offrit au duc Léopold. Installés dans des bassins et crachant parfois de l’eau, cupidons, grenouilles, chasseurs et chiens contribuaient ainsi à surprendre les convives. Ces premières réalisations permirent sans aucun doute au sculpteur d’être repéré par le couple ducal qui lui commanda à plusieurs reprises des crèches placées dans les appartements des petits princes au château de Lunéville, devenu la résidence officielle de la cour. Pour le parc du château, Jacob Sigisbert Adam exécuta également un groupe d’enfants et d’animaux en plomb doré destiné à embellir le bassin du nouveau parterre de fleurs situé devant le jeu de paume. L’artiste demeura surtout un spécialiste de la terre cuite. Parmi les nombreuses statuettes qui lui ont parfois été données à tort, l’exposition présentée cette année à Nancy permet de définir un ensemble d’une trentaine d’œuvres pouvant lui être attribuées. Marié en 1699 à Sébastienne Le Léal, Jacob Sigisbert eut sept enfants. Ses trois fils, Lambert Sigisbert, Nicolas Sébastien et François Gaspard, suivirent les traces de leur père. Nés à Nancy en 1700, 1705 et 1710, ils quittèrent la Lorraine et partirent mener de brillantes carrières.

Jacob Sigisbert Adam, Portrait du duc Léopold de Lorraine, vers 1720. Terre cuite, 58 x 41 x 19 cm. Nancy, palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain. © Palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain – J-Y. Lacôte
Lambert Sigisbert Adam
En 1723, Lambert Sigisbert Adam, dit « Adam l’Aîné », obtint un brevet de pensionnaire à l’Académie de France à Rome, fondée par Louis XIV un siècle auparavant afin de former les artistes français. Il effectua un séjour de dix années dans la Ville éternelle où il put étudier la sculpture antique et l’art du Bernin qui le marqua durablement. Le sculpteur y gagna la protection du cardinal Melchior de Polignac, chargé des affaires de France auprès du Saint-Siège, qui lui commanda deux spectaculaires bustes de Neptune et d’Amphitrite ainsi que la restauration de nombreuses sculptures antiques retrouvées dans les fouilles menées par le prélat. En 1730, il prit part au concours de la fontaine de Trevi et participa au chantier de la chapelle Corsini, lancé par le pape Clément XII, avant d’être rappelé à Paris par la surintendance des Bâtiments du roi. De retour en France en 1733, Lambert Sigisbert fut reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture en présentant son Neptune calmant la tempête et obtint de nombreuses commandes royales. Il réalisa ainsi, avec l’aide de ses frères Nicolas Sébastien et François Gaspard, le monumental groupe en plomb destiné à orner le bassin de Neptune dans le parc de Versailles, et travailla également pour de prestigieux membres de la cour comme le duc d’Orléans, la marquise de Pompadour ou le prince de Soubise. Deux de ses groupes les plus virtuoses, La Chasse et La Pêche, furent même offerts comme cadeaux diplomatiques par Louis XV au roi Frédéric II de Prusse. Néanmoins, dès la décennie 1740, l’artiste se retrouva en décalage avec le goût de ses contemporains. Son style brillant et extraverti, fouillant le marbre de manière virtuose, présentant des gestuelles expressives et des draperies voltigeantes, n’était plus en phase avec la nouvelle esthétique apaisée alors en vogue qui annonçait le néoclassicisme.

Lambert Sigisbert Adam, Neptune calmant la tempête accompagné d’un triton (détail), 1737. Marbre, 85 x 59 x 48 cm. Paris, musée du Louvre. Photo service de presse. © Musée du Louvre, dist. RMN – P. Philibert
Un relief pour le pape
En 1732, le pape florentin Clément XII Corsini fit ériger au sein de la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome une chapelle dédiée à son aïeul, saint André Corsini, religieux du XIVe siècle qui fut canonisé en 1629. Pour décorer cette chapelle construite par l’architecte Alessandro Galilei, le pape fit appel aux sculpteurs italiens les plus en vue. Peut-être recommandé par son protecteur et mécène, le cardinal de Polignac, Lambert Sigisbert Adam, alors pensionnaire à l’Académie de France à Rome, reçut la commande d’un bas-relief en marbre. La scène choisie représente la Vierge apparaissant à saint André afin de le convaincre d’accepter la charge d’évêque de Fiesole que ce dernier refusait, se considérant indigne d’une telle distinction. Assise sur des nuées, la Vierge lui présente la mitre et la crosse tenues par un ange tandis que, sur la droite, les habitants de Fiesole, à la recherche du saint, font irruption dans l’église, guidés par un petit garçon. Le musée des Beaux-Arts de Nancy conserve la terre cuite préparatoire au relief en marbre. Par le dynamisme de la composition, sa scénographie et les nombreuses têtes d’anges qui la peuplent, elle illustre parfaitement comment Adam avait su assimiler le baroque romain au cours de son séjour.

Lambert Sigisbert Adam, L’Apparition de la Vierge à saint André Corsini, 1732. Terre cuite, 96 x 131 x 15 cm. Nancy, musée des Beaux-Arts. © Musée des Beaux-Arts de Nancy – J-Y. Lacôte
Nicolas Sébastien Adam
Surnommé « Adam le Cadet » pour le différencier de son frère aîné, Nicolas Sébastien Adam acheva également sa formation à Rome de 1726 à 1734 avant de regagner la France. Dès son arrivée à Paris, il fut agréé à l’Académie royale de sculpture, ce qui lui permit de recevoir ses premières commandes émanant des Bâtiments du roi : il œuvra avec ses deux frères au chantier du bassin de Neptune à Versailles, exécuta un des autels latéraux de la chapelle royale représentant le Martyre de sainte Victoire, un Vase aux attributs de l’Automne pour le château de Choisy, et prit part au concours du monument funéraire du cardinal de Fleury, principal ministre de Louis XV. Sa dernière commande royale fut la statue d’Iris, destinée à orner un bosquet de Versailles. Laissée inachevée à sa mort, elle fut finalement terminée par son neveu Clodion. À partir de 1740, il fut, comme son frère aîné, progressivement délaissé par les Bâtiments du roi mais continua à travailler pour une clientèle privée prestigieuse. Il reçut ainsi de nombreuses commandes pour des édifices religieux comme l’abbaye royale de Saint-Denis, où il sculpta un fronton représentant Saint Maur implorant le Seigneur pour la guérison d’un enfant, les églises parisiennes de l’Oratoire du Louvre, des Théatins et Saint-Louis-des-Jésuites, ou encore la cathédrale de Beauvais. Il œuvra également pour plusieurs financiers qui lui commandèrent la décoration de leurs hôtels particuliers et maisons de plaisance au sein de la capitale. Son chef-d’œuvre reste le monument funéraire qu’il exécuta en 1747-1749 à l’église Notre-Dame-de-Bonsecours à Nancy pour la reine Catherine Opalinska, épouse du roi Stanislas Leszczynski. Après avoir présenté tardivement son morceau de réception, Prométhée déchiré par un aigle, à l’Académie royale en 1762, gagné par la cécité, Nicolas Sébastien mourut à Paris en 1778.

Nicolas Sébastien Adam et Claude Michel dit Clodion, Iris qui attache ses ailes, 1745-1780. Marbre, 195 x 110 x 80 cm. Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. Photo service de presse. © Château de Versailles, dist. RMN – C. Fouin
Prométhée déchiré par un aigle
À son retour d’Italie, Nicolas Sébastien Adam présenta le 8 janvier 1735 à l’Académie royale de peinture et de sculpture « quelques-uns de ses ouvrages ». Il fut agréé, et le directeur lui donna un sujet pour son morceau de réception, « Prométhée attaché sur le mont Caucase, et dont un vautour [sic] dévore les entrailles ». L’esquisse en terre fut acceptée le 5 février, et le modèle le 31 mai 1738. L’artiste traîna ensuite pour tailler le marbre. Celui-ci ne fut présenté que le 26 juin 1762, soit plus de vingt-sept ans après la première esquisse. L’exposition de Nancy confronte spectaculairement le modèle, que l’on peut identifier avec la magnifique terre cuite du Musée lorrain, et le marbre, conservé au musée du Louvre, qu’Adam exposa au Salon de 1763. Les deux sculptures présentent d’intéressantes variantes, et le visiteur aura le bonheur de tourner autour des deux pièces afin de les identifier. Le mythe de Prométhée est connu par la littérature grecque, notamment la Théogonie d’Hésiode et la pièce de théâtre d’Eschyle, Prométhée enchaîné. Une des sources d’Adam est un livre luxueux publié in-folio en 1733, le Temple des Muses. Prométhée y est décrit comme étant déchiré par un vautour, alors que dans la mythologie c’est l’aigle de Jupiter qui mène le supplice. Un aigle d’ailleurs se substituera au vautour dans le livret du Salon de 1763. Cette confusion entre les oiseaux peut s’expliquer par l’existence de deux châtiments analogues : celui de Prométhée, châtié par l’aigle de Jupiter, et celui du géant Tityos, précipité aux enfers pour avoir assailli Latone et condamné à avoir le foie dévoré par un vautour, symbole de la sensualité. Les images de référence des deux suppliciés (Titien, Rubens…) sont presque interchangeables. Si le public du Salon de 1763 fut impressionné par la virtuosité du travail du marbre, les amateurs les plus en pointe du goût moderne, en revanche, furent très critiques. Diderot est franchement mal à l’aise : « C’est un morceau de force dont je ne me sens pas capable de juger. Qui est-ce qui a jamais vu la nature dans cet état ? » Si un tel morceau de bravoure pouvait se concevoir au milieu des années 1730, dans le feu du retour d’Italie et le contexte d’une influence du baroque romain et de Puget, il était tout à fait hors de propos en 1763, alors que le néoclassicisme léger et élégant du « goût à la grecque » remplissait d’aise les plus raffinés des amateurs.

Nicolas Sébastien Adam, Prométhée déchiré par un aigle, vers 1738. Terre cuite, 46 x 35 x 25 cm. Nancy, palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain. © Palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain – M. Bourguet
François Gaspard Adam
Dernier des trois fils de Jacob Sigisbert Adam, François Gaspard effectua deux séjours à Rome, le premier en 1729 puis le second en 1742 en tant que pensionnaire de l’Académie de France. À son retour à Paris, il fut engagé comme premier sculpteur par le roi Frédéric II de Prusse. Admiratif du siècle de Louis XIV, le souverain, qui était en train d’aménager son château de Sanssouci à Potsdam et correspondait avec les philosophes des Lumières, souhaitait pouvoir orner sa résidence de sculptures dignes des châteaux français. François Gaspard exécuta pour le salon de marbre deux œuvres représentant La Volupté et le poète antique Lucrèce ainsi que de nombreuses figures mythologiques destinées au parc du château. Il compléta notamment l’ensemble du Grand Bassin où avaient été installés les groupes de La Chasse et de La Pêche de son frère aîné ainsi que les statues de Mercure et Vénus de Jean-Baptiste Pigalle. Il réalisa avec son atelier les groupes du Feu et de la Terre ainsi que les figures d’Apollon, Diane, Junon, Jupiter, Mars et Minerve qui répondaient ainsi au groupe du Triomphe de Thétis placé au centre du bassin. François Gaspard fut également chargé d’immortaliser les traits de certains Prussiens illustres comme les généraux Kurt Christoph von Schwerin, Hans Karl von Winterfeld ou le chancelier Samuel von Cocceji dont le buste fut placé dans la cour de l’hôtel des Collèges de Berlin. En 1761, le sculpteur regagna Paris où il s’éteignit, laissant plusieurs œuvres inachevées. Son neveu Sigisbert François Michel, qui lui succéda à Berlin, fut chargé d’achever le marbre de la statue du général von Schwerin, le buste de Cocceji et la statue de Mars.

François Gaspard Adam et Sigisbert François Michel, Mars, 1764. Marbre, 183 x 92 x 96 cm. Potsdam, Stiftung Preußische Schlösser und Gärten Berlin-Brandenburg, Skulpturensammlung. © SPSG – D. Lindner
Sigisbert François et Pierre Joseph Michel
Anne Adam, troisième fille de Jacob Sigisbert, épousa en 1725 Thomas Michel et donna naissance à la troisième génération de sculpteurs de la famille représentée par Sigisbert François, Pierre Joseph et Claude, dit Clodion. Après la mort de son mari, elle fut hébergée avec ses enfants à Paris chez son frère Lambert Sigisbert. Ce dernier forma à la sculpture ses trois neveux, qui furent chargés de restaurer ses œuvres à sa disparition. En 1764, à la mort de François Gaspard Adam, Sigisbert François Michel fut engagé pour le remplacer à Berlin et devint, à son tour, premier sculpteur de Frédéric II de Prusse. Il termina les œuvres laissées inachevées par son oncle mais se brouilla très vite avec le roi qui lui reprocha sa « paresse inouïe », sa « fainéantise » et sa « négligence ». Le sculpteur quitta la Prusse en 1770 et revint à Paris. Il fut agréé à l’académie de Saint-Luc mais ne put être reçu car l’institution dut fermer ses portes en 1776 suite à l’édit de Turgot supprimant les corporations. Sigisbert François et Pierre Joseph prirent part à plusieurs Salons où ils exposèrent un grand nombre de petites sculptures en terre cuite destinées à des amateurs. Travaillant parfois dans le goût de leur frère Clodion, ils illustrent parfaitement la veine galante alors à la mode dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, mêlant souvent l’esthétique de Boucher et de Fragonard et le style à l’antique. On retrouve leurs œuvres dans de nombreuses collections prestigieuses comme celles du fermier général Savalette de Buchelay ou du financier La Live de Jully.
Clodion
Dernier et plus célèbre membre de la dynastie, Claude Michel, surnommé Clodion, se forma dans l’atelier de son oncle Lambert Sigisbert Adam puis dans celui de Jean-Baptiste Pigalle. En 1762, il obtint un brevet de pensionnaire à l’Académie de France à Rome, où il resta jusqu’en 1771. Durant cette période, il commença déjà à travailler pour une clientèle privée appréciant ses productions inspirées de l’antique. En 1768, il reçut même commande d’une Vestale destinée à l’impératrice Catherine II de Russie. De retour à Paris, l’artiste fut agréé à l’Académie royale de sculpture et reçut ses premières commandes monumentales, en particulier une Sainte Cécile en marbre destinée au jubé de la cathédrale de Rouen. À partir du début du règne de Louis XVI, en 1774, Clodion s’implanta de manière durable dans le monde des amateurs fortunés qui se faisaient construire de magnifiques hôtels dans les nouveaux quartiers parisiens de la chaussée d’Antin et du faubourg Saint-Honoré. Il décora ainsi la cour de l’hôtel de Bourbon-Condé ou la salle de bain de l’hôtel du baron de Besenval, proche de la reine Marie-Antoinette, comme des hommages à la douceur de vivre et à la liberté des sens. Vers 1770, il réalisa également pour le financier Bergeret de Grandcourt, qui partageait avec son épouse l’amour des animaux, trois petits cénotaphes animaliers de salon destinés à évoquer la mémoire de leurs compagnons disparus, le bichon Ninette et le serin Fifi. Clodion ne reçut sa première commande royale qu’en 1778 lorsqu’il fut chargé d’exécuter une statue en marbre de Montesquieu. Elle était destinée à la série des « Grands hommes de la France » prévue par le comte d’Angiviller, directeur des Bâtiments du roi, pour orner la Grande Galerie du Louvre. Poursuivant sa carrière jusque sous le Premier Empire, il multiplia les sculptures légères et virtuoses illustrant une Antiquité aimable et anacréontique, prisées par de très nombreux amateurs. Ses nombreuses œuvres sont aujourd’hui réparties dans les plus grands musées tout autour du globe.

Claude Michel dit Clodion, Mausolée de Ninette, vers 1770. Terre cuite, 38 x 18 x 16 cm. Nancy, palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain, dépôt du musée du Louvre. © Palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain – J-Y. Lacôte
Le décor de l’hôtel de Bourbon-Condé
Clodion collabora à plusieurs reprises avec son ami l’architecte Alexandre Théodore Brongniart afin d’orner les hôtels particuliers que ce dernier faisait construire dans les quartiers à la mode de la capitale. Pour décorer la cour de l’hôtel de Bourbon-Condé, édifié rue Monsieur à Paris pour Louise Adélaïde de Bourbon-Condé, Clodion fournit un ensemble de sept reliefs en stuc illustrant une Antiquité arcadienne hédoniste chantée par Horace et Virgile. Au-dessus du portail d’entrée et des deux portails latéraux, il installa trois tympans identiques représentant deux scènes entourant un œil-de-bœuf cerné d’une guirlande végétale. Dans la partie gauche, un petit satyre, effrayé par le chien qui pose sa patte sur une urne renversée, se précipite dans les bras d’une satyresse. De l’autre côté, une seconde satyresse portant une grappe de raisin tient sur son genou un petit satyre jouant de la flûte. Tout incarne ici l’insouciance de la jeunesse et les plaisirs de la vie. Les trois reliefs furent déposés en 1923. L’un se trouve aujourd’hui au Metropolitan Museum de New York, le deuxième au Musée lorrain et le troisième au musée du Louvre.

Claude Michel dit Clodion, Satyresses jouant avec des satyres enfants autour d’un œil-de-bœuf, vers 1781. Stuc, 185 x 412 x 24 cm. Nancy, palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain. © Palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain – J-Y. Lacôte
« Les Adam. La sculpture en héritage », du 18 septembre 2021 au 9 janvier 2022, exposition hors les murs du palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain organisée avec la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre, 99 rue de Rivoli, 75001 Paris. Tél. 01 40 20 53 17. www.louvre.fr







