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Nos itinéraires de l’été 2025 (13/17). La saison Brésil/France

José Antônio da Silva, Battre le coton, 1975. Collection Vilma Eid. Photo service de presse.

José Antônio da Silva, Battre le coton, 1975. Collection Vilma Eid. Photo service de presse. © José Antônio da Silva © Crédit photo : João Liberato

La saison culturelle française met à l’honneur le Brésil à travers une série d’expositions qui invitent à (re)découvrir des figures majeures de la scène artistique sud-américaine.

PARIS | Anna Maria Maiolino, une Italienne au Brésil

Récompensée par un Lion d’or à la Biennale de Venise 2024 pour l’ensemble de sa carrière, Anna Maria Maiolino (née en 1942) est exposée seule pour la première fois en France au musée national Picasso-Paris. D’origine italienne, celle qui s’installe à Rio de Janeiro en 1960 se revendique brésilienne car elle façonne toute son expression artistique en Amérique du Sud. Son travail est une réflexion sur le sentiment d’appartenance, un thème qui fait fortement écho à l’actualité, où la question des migrations à l’échelle du globe est centrale. Gravure, dessin, film, photographie, performance ou sculpture, Maiolino expérimente en permanence et ne cesse de se questionner.

Anna Maria Maiolino (née en 1942), X, de la série Fotopoemação, 1974. Photographie et impression analogiques.

Anna Maria Maiolino (née en 1942), X, de la série Fotopoemação, 1974. Photographie et impression analogiques. Photo service de presse. © Everton Ballardin

« Anna Maria Maiolino. Je suis là. Estou aqui », jusqu’au 21 septembre 2025 au musée national Picasso-Paris, 5 rue de Thorigny, 75003 Paris. Tél. 01 85 56 00 36. www.museepicassoparis.fr
Catalogue, coédition Flammarion / musée national Picasso-Paris, 240 p., 40 €.

PARIS | Se réapproprier l’histoire

C’est tout naturellement que la Maison de l’Amérique latine participe à la saison Brésil / France. Elle consacre une intéressante exposition à la manière dont les artistes contemporains brésiliens s’approprient l’œuvre particulière de Jean-Baptiste Debret (1768-1848). Émigré au Brésil au début du XIXe siècle, celui-ci réalise une série d’aquarelles qui seront censurées car elles montrent la réalité esclavagiste. Redécouvertes un siècle plus tard, elles suscitent toujours beaucoup d’intérêt sur la scène artistique car elles posent la question très actuelle de la confrontation avec le passé colonial.

Denilson Baniwa (né en 1984), Arqueiro digital [Archer digital], 2017. Infogravure.

Denilson Baniwa (né en 1984), Arqueiro digital [Archer digital], 2017. Infogravure. Photo service de presse. © courtoisie de l’artiste

« Le Brésil illustré. L’héritage postcolonial de Jean-Baptiste Debret (1768-1848) », jusqu’au 4 octobre 2025 à la Maison de l’Amérique latine, 217 boulevard Saint-Germain, 75007 Paris. Tél. 01 49 54 75 00. www.mal217.org
Catalogue, Actes Sud, 136 p., 24 €.

NÎMES | Ivens Machado face à la dictature

Le Carré d’Art de Nîmes s’intéresse cette année à l’artiste brésilien Ivens Machado (1942-2015). La première partie de l’exposition est consacrée aux performances, documentées par des vidéos et des photographies, qu’il réalise dans les années 1970 afin de protester contre la montée du régime dictatorial au Brésil. Il aborde sans détour les questions de violence, de répression, de sexualité. La seconde partie du parcours se focalise plutôt sur les sculptures de Machado, réalisées à partir de matériaux de construction et dont les formes suggèrent toujours la présence des corps, qui restent une préoccupation centrale de son travail.

Ivens Machado (1942-2015), Sans titre, 1990. Béton, bois et gravier, 64 x 130 x 53 cm.

Ivens Machado (1942-2015), Sans titre, 1990. Béton, bois et gravier, 64 x 130 x 53 cm. Photo service de presse. © Eduardo Ortega. Courtesy Acervo Ivens Machado and Fortes D’Aloia & Gabriel, São Paulo / Rio de Janeiro

« Ivens Machado », jusqu’au 5 octobre 2025 au Carré d’art – musée d’art contemporain, place de la Maison Carrée, 30000 Nîmes. Tél. 04 66 76 35 70. www.careeartmusee.com

NÎMES | Marina Rheingantz, un maelström de couleurs

Séduite par les collections du musée des Beaux-Arts de Nîmes, l’artiste brésilienne Marina Rheingantz (née en 1983) se lance le défi d’établir des passerelles entre ses propres compositions et les œuvres classiques du musée, et crée même spécialement pour l’occasion une Madona en réponse à la Vierge à l’Enfant du Maestro Esiguo. Dans un dialogue entre réel et fiction, elle réalise de grands paysages imaginaires, proches de l’abstraction. Son objectif : transmettre une atmosphère par la peinture, en jouant avec les reliefs et la matière.

Vue de l’exposition

Vue de l’exposition « Marina Rheingantz. Mirages » au musée des Beaux-Arts de Nîmes. Photo service de presse. © Cedrick Eymenier

« Marina Rheingantz. Mirage », jusqu’au 5 octobre 2025 au musée des Beaux-Arts, rue de la Cité Foulc, 30000 Nîmes. Tél. 04 66 76 71 82. www.nimes.fr

FLASSANS-SUR-ISSOLE | Jonathas de Andrade à Peyrassol, une exposition à déguster

Pour la première fois, la Commanderie de Peyrassol s’insère dans une saison culturelle en lançant une invitation à Jonathas de Andrade (né en 1982), artiste majeur de la scène artistique brésilienne. Ce dernier s’intéresse particulièrement aux liens entre le monde vivant et l’environnement et à la manière dont l’homme, à la fois protecteur et destructeur, s’insère dans tout cela. Il donne également à voir la fragilité de ce monde vivant, souvent victime d’un développement économique effréné, au Brésil et ailleurs.

Jonathas de Andrade (né en 1982), Exercice constructif pour un guérillero sans terre, 2016. 14 impressions sur papier Hahnemühle, 38 x 24,5 cm.

Jonathas de Andrade (né en 1982), Exercice constructif pour un guérillero sans terre, 2016. 14 impressions sur papier Hahnemühle, 38 x 24,5 cm. Photo service de presse. © courtesy de l’artiste et Galleria Continua / photographe : Kerry Ryan McFate

« Jonathas de Andrade. “L’art de ne pas être vorace” », jusqu’au 2 novembre 2025 à la Commanderie de Peyrassol, chemin de Peyrassol, RN7, 83340 Flassans-sur-Issole. www.peyrassol.com

LYON | Une plongée au cœur de l’Amazonie

Longtemps perçue par les Occidentaux comme un monde impénétrable et inhospitalier, la forêt amazonienne révèle ses mystères au public dans une exposition organisée par le musée des Confluences de Lyon. Elle est le résultat de plusieurs années de travail en collaboration avec des peuples de l’Amazonie brésilienne, qui ont permis à l’institution de constituer une collection d’objets témoignant de leurs cultures respectives et d’enrichir ses connaissances sur leur histoire, leurs savoir-faire, leur relation à la forêt et au monde extérieur face aux menaces qui pèsent sur leur habitat.

Aroshina Piyãko, motif facial représentant un serpent kempiro-kõta.

Aroshina Piyãko, motif facial représentant un serpent kempiro-kõta. Photo service de presse. © musée des Confluences – Serge Guiraud / Jabiru Prod

« Amazonies », jusqu’au 8 février 2026 au musée des Confluences, 86 quai Perrache, 69002 Lyon. Tél. 04 28 38 12 12. www.museedesconfluences.fr

PARIS | Les bibliothèques à l’heure brésilienne

Durant tout l’été, les bibliothèques de la Ville de Paris célèbrent la saison Brésil / France à travers de nombreux événements. Lectures de contes brésiliens, cours de samba, expositions et performances, il y en a pour tous les goûts !

Programme complet sur bibliotheques.paris.fr