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Nos itinéraires de l’été 2025 (9/17). L’art et la mode

Poiret, Manteau du soir, Paris, vers 1910. Gros de Tours liseré à décor broché de fils doré or et de lames argent, taffetas changeant, passementerie et métal argenté. Paris, musée des Arts décoratifs.

Poiret, Manteau du soir, Paris, vers 1910. Gros de Tours liseré à décor broché de fils doré or et de lames argent, taffetas changeant, passementerie et métal argenté. Paris, musée des Arts décoratifs. Photo service de presse © Les Arts Décoratifs / Christophe Dellière

Dior, Mugler, Chanel : les grands noms de la mode se taillent la part du lion dans votre programme estival aux côtés de créateurs contemporains.

PARIS | Alaïa / Mugler amitiés de mode

La Fondation Azzedine Alaïa, qui conserve plus de 200 créations de Thierry Mugler, revient sur les deux décennies d’échanges et de collaborations entre les deux grands couturiers. Elle montre l’importance du soutien apporté à Alaïa par Mugler qui lui confia la ­réalisation des smokings pour le défilé de sa collection automne-hiver 1979-1980 et l’encouragea à fonder sa propre maison. Une sélection de quarante pièces, confrontées à des documents d’archives, met en scène leur vision commune de la mode.

Vue de l’exposition

Vue de l’exposition « Azzedine Alaïa / Thierry Mugler. 1980-1990. Deux décennies de connivence artistique » à la Fondation Azzedine Alaïa. Photo service de presse. © Stéphane Aït Ouarab

« Azzedine Alaïa / Thierry Mugler. 1980-1990. Deux décennies de connivence artistique », jusqu’au 31 août 2025 à la Fondation Azzedine Alaïa, 18 rue de la Verrerie, 75004 Paris. Tél. 01 87 44 87 75. fondationazzedinealaia.org

LENS | Vêtements d’artiste

De la toque de Rembrandt à la perruque d’Andy Warhol, le Louvre-Lens s’intéresse à la manière dont les artistes affirment leur statut à travers leurs habits et accessoires. En confrontant autoportraits et costumes, le vaste parcours de 200 œuvres montre combien les peintres et sculpteurs s’appuient sur le vêtement pour revendiquer leur identité propre, oscillant entre affirmation d’un rang social et désir de singularité. Des créations de haute couture soulignent les liens étroits qui unissent l’art et la mode.

Nicolas de Hoey (vers 1540-1611), Saint Luc peignant la Vierge, 1603. Huile sur bois. Dépôt de la commune de Moloy (Côte-d’Or) au musée des Beaux-Arts de Dijon.

Nicolas de Hoey (vers 1540-1611), Saint Luc peignant la Vierge, 1603. Huile sur bois. Dépôt de la commune de Moloy (Côte-d’Or) au musée des Beaux-Arts de Dijon. Photo service de presse. © Direction des Musées de Dijon / François Jay

« S’habiller en artiste. L’artiste et le vêtement », jusqu’au 21 juillet 2025 au Louvre-Lens, 99 rue Paul Bert, 62300 Lens. Tél. 03 21 18 62 62. www.louvrelens.fr
Catalogue, Gallimard, 272 p., 39 €.

MOULINS | Christian Lacroix et la scène

Don Giovanni, Les Noces de Figaro, Lucrèce Borgia, Le Bourgeois gentilhomme, Adriana Lecouvreur, Peer Gynt, Cyrano de ­Bergerac… On ne compte plus les créations de Christian Lacroix pour le théâtre, le ballet et l’opéra. Une sélection de 150 costumes de scène (parmi les 400 conservés à Moulins) dévoile son univers flamboyant, inspiré par les modes les plus exubérantes, des costumes de la Renaissance aux crinolines du XIXe siècle.

Dessin de Christian Lacroix pour le costume d’Adriana Lecouvreur, dans l’opéra Adriana Lecouvreur de F. Cilea, mise en scène de Vincent Boussard, Opéra de Francfort, 2012.

Dessin de Christian Lacroix pour le costume d’Adriana Lecouvreur, dans l’opéra Adriana Lecouvreur de F. Cilea, mise en scène de Vincent Boussard, Opéra de Francfort, 2012. Photo service de presse. © Christian Lacroix

« Christian Lacroix en scène », jusqu’au 4 janvier 2026 au Centre national du costume de scène de Moulins, quartier Villars, route de Montilly, 03000 Moulins. Tél. 04 70 20 76 20. www.cncs.fr

GRANVILLE | Dior la passion des fleurs

« Ayant hérité de ma mère la passion des fleurs, je me plaisais surtout dans la compagnie des plantes et des jardiniers », relatait Christian Dior à propos de ses jeunes années. Sa maison d’enfance montre à quel point son goût pour la botanique influença ses créations de haute couture, comme les robes Vilmorin et Andrieux de la collection printemps-été 1952. L’exposition met aussi en valeur son intérêt pour les parfums et revient sur la création des emblématiques Miss Dior et Diorissimo

Robes Andrieux et Vilmorin, Christian Dior, collection haute-couture, printemps-été 1952, portées par Brigitte Bardot et Sylvie Hirsch. Collection privée.

Robes Andrieux et Vilmorin, Christian Dior, collection haute-couture, printemps-été 1952, portées par Brigitte Bardot et Sylvie Hirsch. Collection privée. Photo service de presse. © Jean Chevalier / ELLE France

« Jardins enchanteurs », jusqu’au 2 novembre 2025 au musée Christian Dior, villa Les Rhumbs, 1 rue d’Estouteville, 50400 Granville. Tél. 02 33 61 48 21. www.musee-dior-granville.com

TROYES | La mode au travail

Combinaisons, salopettes, marinières, débardeurs… Les vêtements de travail sont au cœur de la nouvelle exposition du musée de la Maille de Troyes. Le parcours retrace l’intérêt toujours croissant de l’univers de la mode pour ces habits conçus pour être pratiques et fonctionnels. Entre amélioration des performances et recherche d’esthétisme, l’utility wear cherche à allier confort et élégance… au point de sortir du cadre strictement professionnel afin d’être adopté dans la vie quotidienne.

Vue de l’exposition

Vue de l’exposition « On refait la mode » au musée de la Maille, mode et industrie de Troyes. Photo service de presse. © DR

« On refait la mode », jusqu’au 4 janvier 2026 au musée de la Maille, mode et industrie, hôtel de Vauluisant, 4 rue de Vauluisant, 10000 Troyes. Tél. 03 25 43 43 20. www.musees-troyes.com

CALAIS | Le rêve évanescent de Yiqing Yin

L’univers onirique de la créatrice Yiqing Yin (née à Pékin en 1985) s’expose à la Cité de la dentelle et de la mode. Ses robes de haute couture se dévoilent au fil d’un spectaculaire parcours immersif et sensoriel, mêlant sons et parfums, qui entraîne les visiteurs au cœur de l’imaginaire évanescent de l’artiste et de son processus créatif. Inspirées par les règnes minéral, végétal et animal, les œuvres vaporeuses et aériennes symbolisent les forces vitales de la nature.

Yiqing Yin (née en 1985), robe Orchidée, collection haute couture automne-hiver 2012 Spring of Nüwa.

Yiqing Yin (née en 1985), robe Orchidée, collection haute couture automne-hiver 2012 Spring of Nüwa. Photo service de presse. © photo : Laurence Laborie, 2024

« Yiqing Yin. D’air et de songes », jusqu’au 4 janvier 2026 à la Cité de la dentelle et de la mode, 135 quai du commerce, 62100 Calais. Tél. 03 21 00 42 30. www.cite-dentelle.fr
Catalogue, coédition Cité de la dentelle et de la mode / Liénart, bilingue français-anglais, 160 p., 29 €.

MONACO | Coco Chanel et le style Riviera

En 1914, Coco Chanel ouvre à Monte-Carlo une boutique de « manteaux, fourrures, tricots, blouses, jupons, dentelles, lingerie, ombrelles, sacs et éventails ». Ses articles en jersey, adaptés aux nouvelles pratiques sportives comme le tennis et le golf, révolutionnent les codes de la mode en libérant le corps féminin. 200 vêtements et œuvres d’art retracent l’invention du « style Riviera » qui célèbre l’essor des loisirs balnéaires et met en scène une femme moderne, libre et indépendante.

Marie Laurencin (1883-1956), Portrait de Mademoiselle Chanel, 1923. Huile sur toile, 92 x 73 cm. Paris, musée de l’Orangerie.

Marie Laurencin (1883-1956), Portrait de Mademoiselle Chanel, 1923. Huile sur toile, 92 x 73 cm. Paris, musée de l’Orangerie. Photo service de presse. © Foujita Foundation /Adagp, Paris, 2025 © GrandPalaisRmn (musée de l’Orangerie) / Hervé Lewandowski – Service presse NMNM

« Les Années folles de Coco Chanel », jusqu’au 5 octobre 2025 au nouveau musée national de Monaco, Villa Paloma, 56 boulevard du Jardin Exotique, 98000 Monaco. Tél. 00 77 98 98 48 60. www.nmnm.mc
Catalogue, Hatje Cantz, 304 p., 48 €.

PARIS | Paul Poiret en majesté

Le musée des Arts décoratifs célèbre Paul Poiret (1879-1944). Une grande rétrospective en 500 œuvres rend hommage à cette figure majeure de la haute couture parisienne qui resta dans les mémoires pour avoir libéré les femmes de la contrainte du corset. Elle montre l’étendue de son génie créatif, dans le domaine de la mode, mais aussi du parfum et de la décoration intérieure. De la Belle Époque aux Années folles, elle emporte le visiteur dans l’effervescence du Paris du début du XXe siècle.

Georges Lepape (1887-1971), Les choses de Paul Poiret vues par Georges Lepape, Paris, 1911. Exemplaire n° 176/300. Phototypie coloriée au pochoir.

Georges Lepape (1887-1971), Les choses de Paul Poiret vues par Georges Lepape, Paris, 1911. Exemplaire n° 176/300. Phototypie coloriée au pochoir. Photo service de presse. © Les Arts Décoratifs

« Paul Poiret. La mode est une fête », jusqu’au 11 janvier 2026 au musée des Arts décoratifs, 107 rue de Rivoli, 75001 Paris. Tél. 01 44 55 57 50. www.madparis.fr
Catalogue, coédition Gallimard / MAD, versions française et anglaise, 272 p., 45 €.

ROUBAIX | Expression textile

Des initiales brodées aux slogans publicitaires, en passant par les créations de Jean-Charles de Castelbajac et les calligraphies abstraites de l’artiste Mahjoub Ben Bella mises en volume par Souâd Feriani, La Piscine explore les mille et une manières dont le langage peut tisser la trame des vêtements. Elle présente les collaborations d’agnès b. avec des graffeurs, à travers des confrontations inédites rassemblant vêtements et œuvres originales.

agnès b. (née en 1941), JonOne (né en 1963), Ensemble pantalon Loïs, chemise Abigaëlle et veste Lesly, collection printemps-été 2018. Roubaix, La Piscine – musée d’art et d’industrie André-Diligent. Don de l’artiste JonOne en 2023.

agnès b. (née en 1941), JonOne (né en 1963), Ensemble pantalon Loïs, chemise Abigaëlle et veste Lesly, collection printemps-été 2018. Roubaix, La Piscine – musée d’art et d’industrie André-Diligent. Don de l’artiste JonOne en 2023. Photo service de presse. © Photo : Joëlle Rousseau © Adagp, Paris, 2025

« Vêtements bavards », jusqu’au 28 septembre 2025 et « agnès b. On aime le graff », jusqu’au 11 janvier 2026 à La Piscine – musée d’art et d’industrie André-Diligent, 23 rue de l’Espérance, 59100 Roubaix. Tél. 03 20 69 23 60. www.roubaix-lapiscine.com

AZAY-LE-RIDEAU | Portraits détournés

Qu’est-il donc arrivé aux portraits du château d’Azay-le-Rideau ? Des œuvres facétieuses ont fait irruption au sein de la collection de tableaux réunie au XIXe siècle par les marquis de Biencourt. Ces créations de l’artiste ­Volker Hermes (né en 1972) se jouent des codes traditionnels : les parures et ornements inspirés de costumes du XVIe au XIXe siècle envahissent les toiles jusqu’à occulter les visages des modèles. Une vision humoristique et décalée des portraits historiques métamorphosés par photomontage.

Volker Hermes (né en 1972), Hidden Anonymous (Anne), photocollage 2025.

Volker Hermes (né en 1972), Hidden Anonymous (Anne), photocollage 2025. Photo service de presse. © Volker Hermes

« Hidden portraits / Portraits cachés », jusqu’au 2 novembre 2025 au château d’Azay-le-Rideau, 19 rue Balzac, 37190 Azay-le-Rideau. Tél. 02 47 45 42 04. www.azay-le-rideau.fr

HYÈRES | Les soieries de Raoul Dufy

La Banque présente une facette plus confidentielle de l’art de Raoul Dufy (1877-1953) : ses collaborations avec les maisons de soieries Brochier et Bianchini-Férier. À partir des années 1920, le peintre livra des compositions audacieuses aux couleurs vives et aux motifs dynamiques. Évoquant l’ambiance des ateliers, l’exposition confronte les dessins et les gouaches de Dufy aux tissus réalisés dans les manufactures, ainsi que vingt-cinq robes, conçues par Paul Poiret et d’autres grands noms de la haute couture.

Raoul Dufy (1877-1953), La Corrida, non daté. Carré, twill de soie. Lyon, musée Soieries Brochier.

Raoul Dufy (1877-1953), La Corrida, non daté. Carré, twill de soie. Lyon, musée Soieries Brochier. Photo service de presse. © musée Soieries Brochier, Lyon / Y.D

« Raoul Dufy et la mode », du 18 juillet au 16 novembre 2025 à la Banque – musée des Cultures et du Paysage, 14 avenue Joseph Clotis, 83400 Hyères. Tél. 04 83 69 19 40. www.hyeres.fr