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Précieux incunables, licorne d’argent et Bugatti Royale : Mulhouse dévoile ses trésors !

Johannes Werner (vers 1560-après 1618), Licorne (coupe à boire) (détail), vers 1585-1600. Argent forgé, fondu et partiellement doré, Mulhouse, musée historique.

Johannes Werner (vers 1560-après 1618), Licorne (coupe à boire) (détail), vers 1585-1600. Argent forgé, fondu et partiellement doré, Mulhouse, musée historique. Photo service de presse. © Le Reverbère / Musée historique de Mulhouse

Le musée des Beaux-Arts de Mulhouse retrace un pan de l’histoire de la ville en réunissant les pépites des collections municipales. Quelque 250 incunables, peintures, armes, papiers peints, costumes et autres objets d’art rares, voire inédits, sont à découvrir au fil d’un parcours chronologique et immersif.

Depuis l’automne dernier, la deuxième agglomération d’Alsace célèbre dignement 800 ans d’une histoire mouvementée au gré d’expositions, colloques et animations variées. En 1224 en effet, le bourg, qui relève de l’autorité des comtes de Ferrette, se développe et se structure : c’est à cette date qu’il est doté de remparts et se hisse au rang de ville libre. L’exposition « Pépites ! Lumière sur les collections mulhousiennes », déployée au musée des Beaux-Arts, vient clore avec éclat cette année de manifestations.

Lucien-Victor Guirand de Scévola (1871-1950), Femmes au voile, 1901. Aquarelle. Mulhouse, musée des Beaux-Arts.

Lucien-Victor Guirand de Scévola (1871-1950), Femmes au voile, 1901. Aquarelle. Mulhouse, musée des Beaux-Arts. Photo service de presse. © Le Réverbère / Musée des Beaux-Arts de Mulhouse

Un vaste réseau d’institutions

Tout au long du parcours, un fructueux dialogue s’instaure entre les 250 œuvres, livres et objets d’art sélectionnés dans le fonds du musée ou prêtés par les principales institutions culturelles de la ville. Ce sont en tout sept musées, deux bibliothèques, un théâtre et un centre d’archives qui ont accepté de faire voyager quelques-uns de leurs trésors. Citons parmi eux la bibliothèque et les archives municipales, les musées dédiés à l’impression sur étoffe, au papier peint et à l’Automobile, ou encore la Cité du Train. Mulhouse peut en effet se targuer d’abriter le premier pôle de musées techniques en Europe !

Avignon, Lettre d’indulgence, 1335. Parchemin et cire. Mulhouse, Archives municipales.

Avignon, Lettre d’indulgence, 1335. Parchemin et cire. Mulhouse, Archives municipales. Photo service de presse. © Le Réverbère / Archives de Mulhouse

Des richesses insoupçonnées

Le parcours chronologique en sept sections révèle la profusion et la diversité des collections mulhousiennes. On peut ainsi admirer un précieux graduel du couvent des Clarisses de Mulhouse (XIIIe-XIVe siècles), une spectaculaire coupe en argent en forme de licorne de Johannes Werner (vers 1585-1600), de chatoyants échantillons de toiles imprimées produites par des entreprises locales, le portrait du miniaturiste de la ville, Jean-Henri Brenner, par Louis-Léopold Boilly (vers 1810-1815), ou encore l’éblouissante Bugatti Royale « Coupé Napoléon » (1930), voiture personnelle d’Ettore Bugatti qui fonda l’usine de Molsheim en 1909.

Une histoire de mode et d’industries

Une présentation immersive est proposée dans certaines salles, recouvertes de toiles de Jouy, de papiers peints panoramiques ou à motifs d’arabesques afin de retracer les grandes étapes du décor intérieur depuis le XVIIIe siècle. La ville voit en effet s’ouvrir en 1746 une première manufacture d’impression sur étoffes qui contribue au spectaculaire succès de l’indiennage dans la ville. C’est d’ailleurs grâce à l’impulsion décisive de la Société industrielle de Mulhouse que commencent à se constituer, au cours du XIXe siècle, les collections de la ville.

Une cité singulière et attractive

L’on mesure aussi sa position stratégique, autant que son statut de cité industrielle et innovante, car au fil de ces « pépites », c’est l’histoire de Mulhouse qui se dessine, du Moyen Âge aux années 1980. Le Traité d’alliance avec la Confédération suisse (1515) rappelle ainsi la proximité que cette république autonome entretient avec la Suisse, avant d’être rattachée à la France en 1798, ouvrant dès lors une nouvelle page de son histoire, qui connaîtra ses heures les plus fastes sous le Second Empire et la Troisième République avant de traverser des décennies de tensions et d’effervescence…

Johannes Werner (vers 1560-après 1618), Licorne (coupe à boire), vers 1585-1600. Argent forgé, fondu et partiellement doré. Mulhouse, musée historique.

Johannes Werner (vers 1560-après 1618), Licorne (coupe à boire), vers 1585-1600. Argent forgé, fondu et partiellement doré. Mulhouse, musée historique. Photo service de presse. © Le Reverbère / Musée historique de Mulhouse

« Pépites ! Lumière sur les collections mulhousiennes », jusqu’au 12 octobre 2025 au musée des Beaux-Arts de Mulhouse, 4 place Guillaume Tell, 68100 Mulhouse. Tél. 03 89 33 78 11. beaux-arts.musees-mulhouse.fr
Catalogue, coédition Mulhouse / Éditions Faton, 96 p., 15 €.

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