Visages du Grand Siècle (1/2). Le portrait au temps du Roi-Soleil

Nicolas de Largillierre, François et Yves Joseph Charles Pommyer (détail), vers 1710. Huile sur toile, 74,9 x 92,1 cm. France, collection particulière. © Sotheby's
Alors que le château de Versailles a confié à Pier Luigi Pizzi la scénographie de la première rétrospective jamais consacrée à Hyancinthe Rigaud (1659-1743), auteur du plus iconique des portraits du Roi-Soleil, rassemblant plus de 150 œuvres, L’Objet d’Art fait le point sur l’avancée de la recherche concernant le portrait français au Grand Siècle, sa cote sur le marché des enchères…
Hyacinthe Rigaud, Portrait de Jean Fançois Paul de Crequi, duc de Lesdiguières (détail), 1687. Huile sur toile. Vizille, Musée de la Révolution française (dépôt du musée du Louvre). © Coll. Musée de la Révolution française – Domaine de Vizille – Dépôt du musée du Louvre.
Entretien avec Dominique Brême, directeur du Domaine départemental de Sceaux. Éminent spécialiste du portrait sous le règne de Louis XIV, il est l’auteur de nombreux ouvrages et catalogues d’expositions. Il prépare le très attendu catalogue raisonné de l’œuvre de Nicolas de Largillierre (1656-1746)
Propos recueillis par Nathalie d’Alincourt
Comment définiriez-vous le portrait de cour ou le portrait officiel, et quelle est son évolution ?
Le portrait de cour ne correspond pas à un concept clairement défini, il existe plusieurs types de portraits avec différentes fonctions. Le portrait officiel, ou d’apparat, est porté par l’évolution de la peinture en Europe dans sa globalité. Les portraits de l’École italienne du XVIe siècle, exécutés par des artistes comme Bronzino, sont des tableaux très sages : un soin particulier est apporté au traitement des étoffes et aux bijoux portés par le modèle. La libération du discours pictural, les Vénitiens de la fin du XVIe puis tout le XVIIe, vont ouvrir de nouvelles possibilités au portrait, qui conduiront à la fin du XVIIe, particulièrement en France, à des formules extrêmement dynamiques, audacieuses et ostentatoires dans une volonté d’imposer une esthétique nouvelle. On assiste à une émancipation soudaine du genre qui donne cours à des typologies beaucoup plus variées. Cette ambition esthétique va peu à peu offrir au portrait ses lettres de noblesse pour en faire une œuvre d’art en soi. Cela se développera largement sous Louis XIV, François de Troy ouvrant la voie à Nicolas de Largillierre et à Hyacinthe Rigaud ; l’on commande son portrait à l’un ou l’autre de ces peintres en ayant bien conscience qu’ils défendent chacun une esthétique propre. Les tableaux de la période précédente sont plus austères, plus simples dans leur construction, les schémas sont très répétitifs. Les amateurs d’aujourd’hui ne s’y trompent pas et les portraits de l’époque de Louis XIII ont du mal à rivaliser sur le marché avec ceux de Rigaud ou de Largillierre. Prenons le petit esclave noir de Rigaud, avec la posture tournante des épaules, le savant jeu des étoffes, c’est un chef-d’œuvre absolu.

Hyacinthe Rigaud, Jeune Serviteur noir, vers 1710-1720. Huile sur toile. Dunkerque, musée des Beaux-Arts. Photo service de presse. © RMN-GP / Daniel Arnaudet
La connaissance des portraitistes du siècle de Louis XIV a-t-elle évolué depuis l’exposition qui leur avait été consacrée en 1996-1997 à Nantes et à Toulouse ? Est-il possible aujourd’hui de discerner de nouvelles mains parmi toutes ces œuvres ?
C’est une question qui m’est chère ! La connaissance n’a pas véritablement évolué depuis le chantier ouvert en 1996, à quelques exceptions près : on a beaucoup plus de recul sur l’œuvre et la personnalité de Rigaud, par exemple, grâce aux travaux d’Ariane James-Sarazin et de Stéphan Perreau. J’ai moi-même fait un point sur Largillierre en 2003 avec la rétrospective du musée Jacquemart-André. Citons également l’exposition consacrée à François de Troy à Toulouse et à Sceaux en 1997, à laquelle j’ai participé. L’un de mes étudiants a entrepris des recherches sur Pierre Gobert mais rien n’a été encore publié. Il existe un article sur Jean-Baptiste Santerre auquel on fait systématiquement référence… Il faut également rendre hommage à Élodie Vaysse, conservatrice au château de Versailles qui a consacré sa thèse aux Elle.
« Il faudrait créer une fondation, un institut du portrait, qui aurait pour mission de faire remonter les informations sur les œuvres conservées dans le domaine privé. »
Il serait intéressant que l’université oriente les étudiants vers ce type de sujets, parfois austères, il est vrai. Prenons l’exemple d’un peintre comme Claude Lefebvre, on recense environ une dizaine de portraits de sa main, pourtant les recherches n’avancent pas. Il faudrait créer une fondation, un institut du portrait, qui aurait pour mission de faire remonter les informations sur les œuvres conservées dans le domaine privé. Pour pouvoir identifier la main d’un artiste, il est indispensable de trouver des portraits signés. Un noyau dur d’une quinzaine ou d’une trentaine de tableaux de la même main, signés et datés, permet à l’historien de l’art de se faire l’œil, de discerner la manière et les manies d’un artiste. Sinon tout se ressemble…

Claude Lefebvre (1632-1675), La Fille aînée de l’artiste peignant son frère, vers 1672. Huile sur toile, 102,3 x 82,5 cm. Dijon, musée Magnin. © RMN-Grand Palais (musée Magnin) / Michel Urtado
Le portrait gravé est aussi une précieuse source d’étude pour identifier la main d’un artiste…
C’est le deuxième volet de ce chantier. L’estampe porte souvent le nom du peintre (dans ce qu’on appelle la lettre). Elle est diffusée en très grand nombre et joue un rôle considérable. Certains artistes ne sont connus que par la gravure et il est très difficile de savoir comment ils peignaient. Lorsque l’on peut rattacher une estampe qui porte un nom à un portrait dont il est la transcription, on fait un grand pas en avant.
Peut-on dire que le portrait reste, aujourd’hui, le domaine privé des collectionneurs ?
Tout à fait, et une quantité d’œuvres dorment dans les mansardes des châteaux. Je pourrais vous en parler pendant des heures… Les tableaux les plus spectaculaires, avec le temps, sont sortis de l’ombre. Nombre de portraits sommeillent aussi dans les réserves des musées et ne sont pas assez étudiés. Aujourd’hui ils sont heureusement publiés comme anonymes dans les dernières pages de catalogues des collections, ce qui donne l’occasion de faire des découvertes. Cependant, on constate que le portrait d’Ancien Régime se porte plutôt bien sur le marché (voir encadré ci-dessous).
Sous Louis XIV le portrait atteint une virtuosité tout à fait exceptionnelle…
Il y a en effet une émancipation soudaine du genre et l’apparition de typologies beaucoup plus variées. La vie de cour instituée par le roi, à Versailles, en tant que projet politique, à partir de 1682, n’y est pas étrangère. L’idée que l’on se fait de l’homme, la philosophie, la psychologie évoluent considérablement vers la fin du XVIIe siècle et vont de pair avec la façon de peindre. C’est la fameuse querelle du coloris… Plutôt que les raisonnements, on sollicite les sensations du spectateur, c’est le passage de Nicolas Poussin à Charles de La Fosse. Dans les années 1660-1670, on assiste à l’émergence de préoccupations physionomiques en peinture. Le portrait s’engage dans une modernité évidente qui donnera au siècle suivant les figures de fantaisie d’un Fragonard et les fameux autoportraits d’un Ducreux qui se représente le regard halluciné ou grimaçant.
Comment évolue un artiste comme Pierre Mignard, à la fois peintre d’histoire et portraitiste, qui parcourt tout le siècle ?
Mignard est un cas intéressant car il meurt en 1695, au moment où de Troy, Rigaud et Largillierre imposent à Paris un nouveau langage (de Troy est présent depuis le début des années 1660, Rigaud et Largillierre arrivent au début des années 1680). Lorsque Mignard meurt, il a donc des rivaux qui peignent d’une manière totalement différente de la sienne. Il cultive un modèle issu de la tradition bolonaise, de Carrache et surtout de Dominiquin. Mais malgré sa conception classique du portrait, ce grand peintre participe à l’émancipation en cours de la peinture par la vibration de sa touche, faite de glacis et de passages. Ce qui assure le lien entre Largillierre, Rigaud, de Troy et une personnalité comme Mignard, c’est l’instabilité de leur art. Chez Mignard, c’est la vibration de la transparence, chez Rigaud c’est la composition, notamment dans le chatoiement des étoffes. Quant à Largillierre, il est audacieux dans ses compositions et plus encore dans son écriture.
Pierre Mignard (1612-1695), Portrait de l’artiste. Huile sur toile, 235 x 188 cm. Paris, musée du Louvre. © 2010 GrandPalaisRmn (musée du Louvre) / Franck Raux
Le « grand genre » est l’apanage de la peinture d’histoire et de Troy, Rigaud, Largillierre sont tous les trois entrés à l’Académie en tant que peintres d’histoire. Peut-on dire qu’au XVIIe siècle, le portrait fait partie du « grand genre » ?
Cette assimilation du portrait à la peinture d’histoire monte en puissance sous Louis XIV, en effet. Jusqu’à Charles Le Brun qui meurt en 1690, le clivage est vraiment très net. Parmi ses élèves, les portraitistes, comme Gabriel Revel, occupent des rôles subalternes dans la hiérarchie académique. Il faut vraiment attendre le dernier quart du XVIIe pour voir les portraitistes être reconnus pour ce qu’ils sont.
On a coutume de dire que Rigaud était apprécié pour ses portraits d’homme et Largillierre loué pour ses effigies féminines. Diriez-vous qu’il s’agit d’un poncif ?
Quand on examine le corpus des œuvres des deux artistes, ça ne tient pas. On connaît certes peu de portraits de femme par Rigaud, en revanche il y a beaucoup d’effigies masculines chez Largillierre. On dit aussi parfois que Rigaud travaillait pour la cour et Largillierre pour la ville, mais une grande part de leur clientèle, aristocratique ou bourgeoise, était de même nature.
Ils ont l’un comme l’autre énormément peint…
Ils ont en effet réalisé un très grand nombre d’œuvres. Largillierre a peint presque jusque sur son lit de mort il ne dut pas produire moins de 3 000 tableaux. Antoine-Joseph Dezallier d’Argenville retrace de manière passionnante sa formation au fil de ses très nombreux voyages entre Paris, Anvers, Londres… Rigaud, qui était originaire de Perpignan, s’est seulement arrêté un temps à Lyon, avant de gagner Paris.
Pourriez-vous évoquer le principe de la copie, cette multiplication des portraits ?
Sous l’Ancien Régime, par une volonté d’affirmer leur présence dans différents lieux de représentation (hôtel parisien, château, maison dans la province dont la famille est originaire, fief…), les aristocrates commandent des séries de portraits, selon toute une gradation qui nécessite l’exécution de copies de plus ou moins bonne qualité. D’autre part, à l’occasion des successions, des répliques de portraits de famille sont couramment commandées dans le cadre des partages. Celles-ci sont réalisées le plus souvent par l’atelier mais aussi par le peintre lui-même. De nombreux exemples existent chez Rigaud (son livre de raison atteste de plusieurs originaux demandés simultanément ou de la commande d’un original et de plusieurs copies immédiates).
« Plutôt que les raisonnements, on sollicite les sensations du spectateur, c’est le passage de Nicolas Poussin à Charles de La Fosse. »
Dans l’œuvre de Largillierre, je peux également citer le cas d’un magnifique portrait peint en quatre exemplaires identiques et d’une qualité semblable ; c’est assez incroyable. Ces artistes recevaient aussi parfois la commande de portraits de toute une famille. C’est le cas d’un ensemble de huit portraits réalisés par Largillierre en une quinzaine d’années pour la famille Pommyer (ils sont passés en vente à plusieurs reprises). Tous des chefs-d’œuvre de la main du maître qui peint avec la même virtuosité le chef de famille et le plus jeune des enfants âgé de cinq ans !

François de Troy, Portrait de la comtesse de Brionne et de son fils Louis de Lorraine, prince de Lambesc, vers 1697. Huile sur toile, 116 x 90 cm. Musée du Domaine départemental de Sceaux (don Edwin et Monique Milgrom). © Photo P. Fuzeau
On cite souvent l’influence de Van Dyck sur les portraitistes français, notamment en ce qui concerne de Troy, Rigaud et Largillierre…
On a un tout petit peu exagéré le rôle de Van Dyck sous prétexte que dans la veine rubénienne, il est celui qui fait du portrait ; il est devenu une espèce de figure tutélaire mais un peu surévaluée par rapport à ce qu’est le rubénisme en général. Les artistes français ont vu de ses tableaux et il est certain qu’ils ont dû être impressionnés par ces derniers mais je ne pense pas qu’il y ait eu véritablement d’allégeance à Van Dyck de la part des portraitistes français. C’est une facilité pédagogique.
Pouvez-vous évoquer les portraits d’artistes dans la seconde moitié du XVIIe siècle ?
Ils sont de deux types : le portrait d’artiste et l’autoportrait. Les portraits d’artistes existent depuis la fin du XVe. L’autoportrait est un genre qui commence à avoir du succès véritablement à la fin du XVIe et au début du XVIIe : Vouet, Le Bernin, Carrache font leur portrait. Généralement, ils ne les réalisent pas en série, à l’exception de Rembrandt qui le destine à la sphère intime. Les autoportraits peuvent affirmer l’ego de l’artiste. C’est certainement le cas de Dürer ou de Vouet, et puis il y a l’autoportrait que l’artiste réalise pour un bon client, c’est le cas de Rigaud et Largillierre très manifestement. On connaît une vingtaine d’autoportraits de Largillierre peints tout au long de sa vie qui sont l’affirmation de sa carrière de peintre. Il en offre un par exemple à sa fille à l’occasion de son mariage.

Hyacinthe Rigaud, Portrait de Martin Van den Bogaert (1637-1694), dit Desjardins (après restauration), 1683. Huile sur toile, 139 x 104 cm. Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. © Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin
« Cette assimilation du portrait à la peinture d’histoire monte en puissance sous Louis XIV. »
Une dernière question un peu plus personnelle : quels sont pour vous les quatre plus beaux portraits du siècle de Louis XIV ?
Je ne choisirai pas le portrait de Louis XIV par Rigaud en dépit de son poids iconique. En revanche, j’aime particulièrement son magnifique Robert de Cotte du Louvre ; il est daté de 1714, la plus belle période de l’artiste qui a atteint un équilibre parfait entre audace de la composition et qualité de l’écriture picturale. De Largillierre, je choisirai le portrait du sculpteur René Frémin (Berlin) et le portrait d’un gentilhomme vêtu d’un costume de chasse (Karlsruhe), tous deux époustouflants. Enfin une dernière œuvre plus inattendue par François de Troy, conservée au musée de Toulon, représentant un homme jouant avec un chien. Mais il est infiniment difficile de faire un choix.

Nicolas de Largillierre (1656-1746), Portrait d’un gentilhomme vêtu d’un costume de chasse, vers 1730. Huile sur toile, 137,5 x 105,5 cm. Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle. © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Wolfgang Pankoke
La cote du portrait français du Grand Siècle aux enchères
Le portrait fut un genre largement répandu en France au temps de Louis XIV, d’où l’abondance d’œuvres qu’on voit passer sous le feu des enchères. On a immédiatement en tête les noms de Largillierre (1656-1746) et de Rigaud (1659-1743), les grands ténors de cette discipline, qui sont largement leaders en termes de prix sur le marché de l’art dans cette catégorie. Il existe une grande disparité entre les montants élevés atteints par les tableaux importants de ces artistes et les œuvres de portraitistes moins réputés ou anonymes de l’époque qui plafonnent à des prix assez bas, rarement supérieurs à 10 000 €. En ce qui concerne Nicolas de Largillierre, la gamme de prix peut être très large. Le montant à débourser pour des portraits d’homme en buste de modèles assez ordinaires dépeints sans les mains varie entre 8 et 12 000 € ; il est un plus élevé lorsqu’il s’agit d’effigies féminines. Mais les enchères peuvent fréquemment dépasser les 100 000 € pour des œuvres marquantes, les paramètres étant l’importance du modèle, la qualité de l’exécution ainsi que l’état de conservation. Un portrait d’homme ovale en habit rouge en sublime état, estimé 20 à 30 000 €, a ainsi dépassé la barre des 100 000 € (frais compris) chez Thierry de Maigret en juin 2019. Encore plus spectaculaire, une adjudication de 430 000 € a récompensé le portrait présumé de Jean André Soubry, Trésorier de France à Lyon, chez Beaussant Lefèvre le 15 mai 2019, pulvérisant l’estimation initiale de 30 à 40 000 €. Enfin, dernier record en date mais prix très exceptionnel, le montant de 1,5 M€ (frais compris) atteint par une seconde version autographe de La belle Strasbourgeoise provenant de la collection du commandant Paul-Louis Weiller, vendue très récemment chez Christie’s Paris.

Nicolas de Largillierre (1656-1746), Portrait présumé de Jean André Soubry (1703-1774), Trésorier de France à Lyon, fils de Jacques Soubry (1656-1740), échevin à Lyon en 1737, vers 1729. Huile sur toile, 81 x 65 cm. Estimé : 30 000/40 000 €. Adjugé 430 000 € (hors frais). © Beaussant-Lefèvre
Hyacinthe Rigaud est moins souvent représenté dans les salles de ventes. Les portraits de femmes sont plus rares chez cet artiste et le prix de ses portraits d’homme varie généralement entre 15 et 25 000 €. Mais sa cote peut grimper très vite, jusqu’à 650 000 € pour le magnifique et majestueux portrait d’Henri Oswald de La Tour d’Auvergne en tenue d’archevêque vendu chez Lhuillier en avril 2016 sur une estimation de 120 000/150 000 €. Les autres portraitistes du Grand Siècle ont des cotes sensiblement inférieures. Le prix des portraits de François de Troy (1645-1730), le plus âgé de cette génération, dépasse rarement 25 000 € sauf lorsqu’il s’agit d’un prestigieux portrait de groupe comme le tableau de la famille Davène de Fontaine vendu 480 000 € (prix marteau) en avril 2013 chez Christie’s Paris. La cote de Pierre Mignard (1612-1695) est difficilement appréhendable car beaucoup de tableaux sont donnés à tort à l’artiste et obtiennent des prix médiocres. De la même manière, les œuvres attribuées à Philippe de Champaigne (1602-1674) sont souvent problématiques en raison de l’existence de nombreux suiveurs. Il est plausible qu’un chef-d’œuvre de l’artiste atteindrait un prix élevé. Globalement, la cote du portrait français est stable sur les cinq à dix dernières années et dépend essentiellement de la qualité de l’œuvre. On peut néanmoins constater que des tableaux difficiles à vendre à Paris peuvent obtenir des prix plus élevés à New York où il existe une catégorie d’acheteurs moins regardants sur l’état de conservation et plus intéressés par la valeur décorative de l’œuvre. N.M.

Attribué à Pierre Gobert (1662-1744), Portrait de Marie-Françoise de Bourbon, Mademoiselle de Blois, avec son page. Huile sur toile, 138 x 105 cm. Estimé : 6 000/8 000 €. Adjugé 11 700 € (frais inclus). © Artcurial
« Hyacinthe Rigaud ou le portrait Soleil », du 17 novembre 2020 au 14 mars 2021 au château de Versailles, Place d’Armes, 78000 Versailles. Tél. 01 30 83 78 00. www.chateauversailles.fr
Catalogue, coédition château de Versailles/éditions Faton, 2020, 440 p., 49 €. À commander sur www.faton-beauxlivres.com
À lire également : le catalogue raisonné de l’œuvre de Hyacinthe Rigaud, en deux tomes, 2016, éditions Faton, 1 408 p., 320 €. À commander sur www.faton-beaux-livres.com
La monographie et le catalogue raisonné de l’œuvre de Hyacinthe Rigaud sont constamment actualisés sur le site d’Ariane James-Sarazin : www.hyacinthe-rigaud.fr
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