
Nouveau nom, nouveau lieu et nombre de nouveaux exposants pour FAB Paris, salon issu de l’alliance de « Fine Arts Paris » et de « La Biennale des Antiquaires ». 110 galeries triées sur le volet, incluant 41 nouveaux participants dont la moitié étrangers, rejoindront cette année le Grand Palais Éphémère avant d’investir en 2024 le Grand Palais restauré. La manifestation, qui regroupe un éventail de spécialités allant de l’archéologie au design en passant par la peinture ancienne, souhaite acquérir une dimension internationale. Découvrez en avant-première, une semaine avant l’ouverture du salon, notre sélection des plus belles pièces bientôt livrées à la curiosité des amateurs.
La belle Captive d’Édouard Ambroselli
À la fois puissant et épuré, ce bas-relief en marbre blanc d’Antoine Etex a été réalisé en 1870 alors que Paris est assiégé par l’armée prussienne à la suite de la capitulation de Sedan. Hautement symbolique, l’œuvre montre une femme nue à demi allongée et menottée mais dont les chaînes rompues marquent la libération. Le marbre porte l’inscription : « Aux blessés de la France, victimes de Napoléon III, Siège de Paris 1870 ». Il fut exposé au Salon de 1870 au Palais des Champs-Élysées à Paris. Républicain convaincu, Etex était un artiste engagé. Il est l’auteur de deux haut-reliefs monumentaux réalisés à la demande d’Adolphe Thiers pour l’Arc de Triomphe en 1833.

La commode de Buffon en majesté chez Steinitz
La galerie Steinitz a forgé sa notoriété sur la présentation de pièces à la provenance illustre mises en valeur sur des stands spectaculaires. Elle dévoile cette année une exceptionnelle commode d’époque Transition, datée vers 1770. Attribuée au grand ébéniste Martin Carlin (1730-1785), elle est ornée d’une superbe marqueterie de bois de rose. On peut retracer l’ensemble de sa provenance : elle a d’abord appartenu à Georges-Louis Leclerc, l’érudit comte de Buffon, célèbre naturaliste et intendant du Jardin et du Cabinet d’histoire naturelle du roi.

La Bretagne de Maurice Denis chez Ary Jan
La galerie Ary Jan présentera un tableau de jeunesse du peintre nabi Maurice Denis, réalisé en 1894 alors que l’artiste est âgé de 24 ans. La nature joue un rôle prépondérant dans l’œuvre de Maurice Denis, théâtre de scènes familiales, mythologiques ou pittoresques. L’île Chevalier montre dans un cadrage très serré le bois de pins de cette île du Finistère, se situant dans l’estuaire de la rivière de Pont-l’Abbé, près de Loctudy où l’artiste séjourna avec son épouse Marthe au cours de l’été 1894. Le peintre décrit ce bois de manière volontairement irréaliste avec un motif récurrent de troncs rouges, des chevaux qui paraissant sortis d’un conte, et la présence d’un phylactère qui donne à la scène un caractère médiéval.

Signé et daté en bas à droite : MAVD 94. © Galerie Ary Jan
Anne-Sophie Duval dévoile un exceptionnel décor de Rateau
Participant pour la première fois à la foire, la galerie Anne-Sophie Duval est spécialisée dans la période Art déco. Elle nous éblouira d’entrée avec deux spectaculaires paravents réalisés en 1925 par Armand-Albert Rateau. Initialement créés pour la duchesse d’Albe, membre de l’une des plus importantes familles de la noblesse castillane, ces deux panneaux de 2,40 mètres de haut n’ont pas été vus depuis près de cent ans. Ils ont été imaginés pour la salle de bains de la duchesse, dont Rateau décora le splendide palais Liria à Madrid. Après la destruction de l’édifice par les bombardements de la guerre civile espagnole, ces panneaux, mis à l’abri avec le reste du mobilier, sont restés en mains privées.

La galerie Kevorkian écrin d’une précieuse tête de lion
Illustrant la place croissante tenue par l’art extra-occidental dans cette édition, la galerie Kevorkian spécialisée dans les arts d’Orient et de l’Islam présentera plusieurs œuvres antiques sur son stand. Il ne faudra pas manquer une petite sculpture en lapis-lazuli représentant une tête de lion, datant du Ve siècle avant J.-C, exceptionnelle à plus d’un titre. Le lion fut le symbole de la royauté achéménide iranienne qui connut son apogée dans l’Empire perse aux Ve et IVe siècles avant notre ère. Le lapis-lazuli était considéré dans l’Orient antique comme une pierre précieuse servant à la fabrication d’œuvres somptuaires, au même titre que l’or ou l’argent.

Minerve et Diomède investissent la galerie Aaron
Alors que l’artiste suisse Jacques Sablet (1749-1803) est surtout réputé pour ses portraits et ses scènes de genre, la galerie Aaron exposera un important tableau mythologique appartenant à la première période de l’artiste. Élève de Joseph-Marie Vien, Sablet suivit ce dernier à Rome lorsqu’il fut nommé directeur de l’Académie de France en 1775. Il eut alors l’ambition de s’imposer comme un grand peintre d’histoire. De ces années date La mort de Pallas, un sujet tiré de l’Énéide avec lequel Sablet remporta le concours de Parme en 1778. Le présent Minerve et Diomède est très proche stylistiquement de cette toile avec ses coloris éclatants et les attitudes théâtrales des personnages.

Nathalie Mandel
« FAB Paris »
Du 22 au 26 novembre 2023 au Grand Palais Éphémère
2 place Joffre, 75007 Paris.
www.fabparis.com