L’art autrement : regards choisis sur l’art.

 

Gérard Garouste : « l’intranquille » au Centre Pompidou

Gérard Garouste (1946-), Pinocchio et la partie de dés, 2017. Huile sur toile, 160 x 220 cm. Collection particulière. Photo service de presse. © Adagp, Paris 2022. Courtesy Templon, Paris-Brussels-New York. Photo : Bertrand Huet/Tutti
Gérard Garouste (1946-), Pinocchio et la partie de dés, 2017. Huile sur toile, 160 x 220 cm. Collection particulière. Photo service de presse. © Adagp, Paris 2022.
Courtesy Templon, Paris-Brussels-New York. Photo : Bertrand Huet/Tutti

Quelque 120 tableaux, pour la plupart de très grandes dimensions, mais aussi des sculptures, des œuvres graphiques, des livres illustrés et des installations retracent, jusqu’au 2 janvier 2023 au Centre Pompidou, la carrière hors-norme de Gérard Garouste, figure majeure de la scène artistique française contemporaine.

Né en 1946, ce héraut de la peinture figurative organise dès 1969 sa première exposition personnelle dans une galerie, alors qu’il étudie aux Beaux-Arts de Paris. En 1970, il épouse Élizabeth Rochline, qui l’orientera vers l’art moderne et contemporain.

De la mythologie grecque au Talmud

Comme le démontre l’accrochage, sa peinture puise, dès le début des années 1980, aux sources de la mythologie grecque, avant que sa découverte de La Divine Comédie ne vienne réorienter son œuvre et le conduire vers une interprétation picturale sans complaisance et volontairement dérangeante des textes bibliques. Durant la décennie suivante, Garouste se passionne pour l’étude du Talmud et du Midrach, une exploration de la tradition exégétique juive qui le décidera, en 2014, à se convertir au judaïsme.

Vue de la salle présentant La Dive Bacbuc (1988), inspirée de l’œuvre de Rabelais. © OPM
Vue de la salle présentant La Dive Bacbuc (1988), inspirée de l’œuvre de Rabelais. © OPM

1991 : création de La Source

Marqué par une enfance particulièrement chaotique en raison de la personnalité brutale de son père, il crée en 1991, avec son épouse Élizabeth, l’association La Source, qui offre à des enfants et adolescents en difficulté de s’épanouir par la pratique artistique. Son action est actuellement mise à l’honneur dans la Galerie des enfants du Centre Pompidou ; une exposition-atelier conçue par l’artiste lui-même et articulée autour de la mythologie y est dédiée au jeune public.

Enfant-chéri de la commande publique

Dès 1983, Gérard Garouste est appelé par le Président François Mitterrand pour concevoir, dans les appartements privés du palais de l’Élysée, un ensemble de fresques. Deux ans plus tard, l’État lui commande un groupe sculpté pour les jardins du Palais-Royal, Le Défi Au Soleil. Après le scandale suscité par les « colonnes de Buren », l’œuvre sera finalement accueillie, quelques années plus tard, dans le parc de Saint-Cloud. À l’occasion du bicentenaire de la Révolution, la Ville de Paris lui confie la réalisation du nouveau rideau de scène du Châtelet. En 2010-2013, il est sollicité par le fonds d’investissement Carlyle pour œuvrer au décor de l’ancien hôtel des Douanes, situé à Paris au 23 rue de l’Université.

Consécration

Le 23 octobre 2019, Gérard Garouste est installé sous la coupole de l’Institut de France au fauteuil de Georges Mathieu ; son épée est dessinée par son épouse Élisabeth.

Nathalie d’Alincourt et Olivier Paze-Mazzi


« Gérard Garouste »
Jusqu’au 2 janvier 2023 au Centre Pompidou
19 rue Beaubourg, 75004 Paris

Tél. 01 44 78 12 33   
www.centrepompidou.fr

À lire :
Catalogue, sous la direction de Sophie Duplaix, éditions du Centre Pompidou, 304 p., 45 €.
Gérard Garouste avec Judith Perrignon, L’intranquille, collection Proche, éditions L’Iconoclaste (date de publication originale : 2009), 192 p., 7,90 €.

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