
Sorti en salle le 26 avril dernier, le film qu’Hajime Hashimoto consacre à l’insigne peintre japonais, auteur de la fameuse Grande Vague de Kanagawa (époque d’Édo), est destiné à un large public, même s’il ne s’agit pas à proprement parler d’un biopic.
Né dans une famille pauvre de la province d’Edo (actuelle ville de Tokyo), Hokusai (1760-1849) développe un talent très précoce. Dessinateur prolifique, il produit d’innombrables œuvres changeant sa signature plus d’une centaine de fois au cours de son existence, au gré des variations de son style. Le film se penche sur les débuts tumultueux de l’artiste au caractère très ombrageux, qu’une geisha affuble dans sa jeunesse du surnom de « singe sauvage ». Puis l’histoire fait un bond et on le retrouve au crépuscule de sa vie quand il signe désormais du nom d’Hokusai (ce qui signifie « atelier de l’étoile polaire »), lorsqu’à plus de soixante-dix ans, perclus de douleurs, il s’élance sur les routes pour créer ses plus beaux chefs-d’œuvre, à l’instar de ses vues du mont Fuji. On s’étonnera de voir que le milieu de sa vie est passé sous silence, cependant il faut savoir que la version du film distribuée en Europe (1h30) a été amputée d’une bonne demi-heure, ce qui ne facilite pas toujours la compréhension.

L’iconique vague comme leitmotiv
D’une esthétique époustouflante, les plans s’enchaînent comme une succession d’estampes, avec en leitmotiv l’iconique vague qui fit la célébrité du maître. On pénètre dans l’univers de ce Japon coupé du reste du monde, au plus fort du régime des samouraïs violemment répressif et quasi féodal. On suit ainsi Hokusaï dans les rues d’Edo, chez les marchands d’estampes, dans le secret des maisons closes au décor si pittoresque avec leurs frêles cloisons de papier et enfin à l’assaut des extraordinaires paysages nippons (forêts de bambous, rizières, plages, jusqu’au mont Fuji…).

Nathalie d’Alincourt
Hokusai
En salle depuis le 26 avril 2023
Réalisation : Hajime Hashimoto ; Avec Yûya Yagira, Min Tanaka, Hiroshi Abe.
Japon, 1h30 (version européenne)