En 2020, les éditions du patrimoine publiaient dans la collection « Regards » un ouvrage intitulé Cap Moderne, Eileen Gray et Le Corbusier, la modernité en bord de mer, évoquant les constructions surplombant la baie de Roquebrune édifiées entre la fin des années 1920 et le début des années 1950 ; un long développement y est consacré à la villa E 1027, chef-d’œuvre de l’architecture moderniste. Laissée un temps à l’abandon, vandalisée, celle-ci fut acquise en 1999 par le Conservatoire du littoral ; elle vient de faire l’objet d’une restauration exemplaire menée de concert par des acteurs publics et privés sous la houlette de l’association Cap Moderne. À l’occasion de son ouverture à la visite, le Centre des monuments nationaux qui en assure la gestion lui consacre un nouvel ouvrage magnifiquement illustré : un reportage photographique réalisé après restauration par Manuel Bougot permet d’explorer les moindres recoins du site. On y découvre l’histoire de la villa, celle de ses occupants, ainsi que les différentes étapes du chantier de près de six millions d’euros entrepris en 2014.
« Son nom est formé par l’imbrication de leurs initiales selon leur rang dans l’alphabet : E pour Eileen, 10 du J de Jean, 2 pour le B de Badovici, 7 du G de Gray. »
Une œuvre d’art total
Construite entre 1926 et 1929 par la pionnière du design Eileen Gray (1878-1976) et l’architecte Jean Badovici (1893-1956), son nom est formé par l’imbrication de leurs initiales selon leur rang dans l’alphabet : E pour Eileen, 10 du J de Jean, 2 pour le B de Badovici, 7 du G de Gray. Conçue comme une œuvre d’art total, son mobilier a été spécialement dessiné par Eileen Gray et le lecteur pourra consulter en fin d’ouvrage un inventaire illustré des pièces replacées aujourd’hui in situ.
Nathalie d’Alincourt
Sous la direction de Jean-Louis Cohen, E 1027 – Renaissance d’une maison en bord de mer, éditions du patrimoine, collection Monographies d’édifices, 2021, 264 p., 49 €.
