Chronologiquement situé entre le Paléolithique et le Néolithique, le Mésolithique s’étend entre environ 10 000 et 6000 avant notre ère. Pendant longtemps, cette période a uniquement été associée à une population de chasseurs-cueilleurs résidant en forêt et utilisant l’arc pour chasser le gros gibier. Les populations du littoral étaient alors perçues comme misérabilistes car se nourrissant uniquement de fruits de mer… Or depuis 20 ans, et notamment sous la direction du regretté Grégor Marchand, à qui ce dossier rend hommage, les nouvelles recherches livrent une image plus riche et plus complexe de ces sociétés. Archéologia vous en dresse ici pour la première fois le panorama au fil des côtes européennes.
Au sommaire de ce dossier :
Qu’est-ce que le Mésolithique ?
Les quatre millénaires du Mésolithique sont marqués par des mutations environnementales profondes qui conduisent les sociétés préhistoriques d’Europe occidentale à s’adapter à leurs nouveaux milieux. Ils voient aussi la disparition des derniers chasseurs-collecteurs et l’éclosion de nouveaux modes de vie.
Téviec et Hoedic, du nouveau dans des découvertes anciennes
Les nécropoles mésolithiques de Téviec et Hoedic dans le Morbihan, au large de la presqu’île de Quiberon, sont les premières découvertes sur le territoire français et les mieux conservées grâce aux amas coquilliers dans lesquels elles sont aménagées. Elles ont été fouillées dans les années 1930 par un couple de passionnés, Marthe (1884-1961) et Saint-Just Péquart (1881-1944). Aujourd’hui, ce riche matériel anciennement mis au jour est réétudié et livre des informations cruciales sur cette époque.
L’habitat de Beg-er-Vil
À l’extrémité de la presqu’île de Quiberon, dans le Morbihan, le site de Beg-er-Vil vient compléter nos connaissances des populations côtières de la fin du Mésolithique. Après les fouilles des années 1980, ce site a fait l’objet entre 2012 et 2018, sous la direction de Grégor Marchand et notre co-direction, d’une exploration extensive pour anticiper les effets d’une érosion marine en marche. Entre amas coquilliers et traces d’habitat, qu’y apprend-on sur les modes de vie des Mésolithiques bretons ?
La Grande Pièce, une nécropole aux accents iodés
La fouille préventive de fossés et de structures de l’Âge du fer, menée en 1995 au lieu-dit La Grande Pièce sur la commune de La Vergne en Charente-Maritime, a révélé l’existence de sépultures antérieures, remontant au Mésolithique. Complexes, elles évoquent des pratiques bretonnes antérieures de 2 000 ans et distantes de plus de 200 kilomètres…
Vers la côte du nord de l’Espagne
Étroite bande de terre comprise entre le golfe de Gascogne et les monts cantabriques, la Cantabrie est une région privilégiée d’étude pour la Préhistoire européenne. Son Mésolithique (8000-5000 avant notre ère) est marqué par un peuplement littoral, la plupart des gisements se situant à moins de 3 kilomètres de la côte actuelle.
Les derniers chasseurs du Mésolithique portugais
Comme partout en Europe, le Mésolithique commence au Portugal à partir de la fin du Xe millénaire avant notre ère. La dépendance des populations à l’égard des ressources marines entraîne alors des conséquences dans divers domaines du comportement humain, qui s’éloigne des modèles du Paléolithique supérieur.
Du côté de la Norvège
Le littoral du sud-est de la Norvège a été investi par des chasseurs-pêcheurs-cueilleurs tout au long du Mésolithique (9200-3900 avant notre ère). Les archives archéologiques montrent l’adaptation de populations humaines aux environnements côtiers et documentent les changements survenus au fil du temps.
Habiter le golfe de Riga
Des études archéologiques récentes sur la côte du golfe de Riga, dans l’actuelle Lettonie, dévoilent le rôle de ressources côtières dans la subsistance des chasseurs-pêcheurs de la Préhistoire sur les rives de la mer Baltique, au nord-est de l’Europe. Des ressources si attractives qu’elles ont eu des conséquences sur le long terme.
Les auteurs de ce dossier sont : Catherine Dupont, CNRS, UMR 6566 CReAAH, Université de Rennes et coordinatrice du dossier ; Amélie Vialet, Muséum national d’Histoire naturelle, UMR 7194, UPVD et coordinatrice du dossier ; Ana Cristina Araújo, Laboratoire d’Archéosciences (LARC), Patrimoine Culturel (IP), Centre d’Archéologie de l’Université de Lisbonne (UNIARQ) ; Pablo Arias, Université de Cantabrie (UNICAN), Instituto Internacional de Investigaciones Prehistóricas de Cantabria (IIIPC) ; Valdis Bērziņš, Institut d’histoire lettone, Université de Lettonie ; Jorge Calvo Gómez, UMR 6566 CReAAH, CNRS, Université de Rennes ; Patrice Courtaud, CNRS, UMR 5199 PACEA, Université de Bordeaux ; Henri Duday, CNRS, UMR 5199 PACEA, Université de Bordeaux ; Pauline Fontan, Master QPB (2017-2018), Muséum national d’Histoire naturelle ; Laurent Quesnel, CNRS, UMR 6566 CReAAH, Université de Rennes ; Luc Laporte, CNRS, UMR 6566 CReAAH, Université de Rennes ; Mattias Jakobsson, Université d’Uppsala, Suède ; Thomas Perrin, CNRS, UMR 5608 TRACES, Université Toulouse Jean-Jaurès ; Eva David, CNRS, MNHN-UMR 7194 HNHP ; Almut Schülke, Département d’archéologie, Université d’Oslo
Dossier à retrouver en intégralité dans :
Archéologia n° 634 (septembre 2024)
Préhistoire, les révélations du Mésolithique
81 p., 11 €.
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