L’art autrement : regards choisis sur l’art.

 

Le musée d’Art moderne expose Toyen

Toyen (1902-1980), Tous les éléments, 1950. Huile sur toile, 70 x 106 cm. Collection particulière, avec l’aimable autorisation de la galerie Kodl. Photo service de presse. © galerie Kodl / Milan Havel / Adagp, Paris, 2022
Toyen (1902-1980), Tous les éléments, 1950. Huile sur toile, 70 x 106 cm. Collection particulière, avec l’aimable autorisation de la galerie Kodl. Photo service de presse. © galerie Kodl / Milan Havel / Adagp, Paris, 2022

« Toyen », comme l’abréviation de « citoyen ». C’est sous ce pseudonyme que Marie Cermínová (1902-1980) commence à signer ses œuvres en 1923. Le musée d’Art moderne de Paris lui rend hommage en lui consacrant une importante rétrospective.

Dès 1924, la jeune artiste quitte sa Prague natale et commence à voyager dans toute l’Europe en compagnie du peintre Jindrich Štyrský, autre figure majeure de l’avant-garde tchèque. Mais c’est surtout Paris et son effervescence artistique qui les attirent. Ils y créent leur mouvement, « l’artificialisme » qui vise à « provoquer des émotions poétiques qui ne sont pas seulement optiques », et proclament l’identification totale du peintre au poète. Dans cette tentative d’explorer l’image et la représentation, mais aussi la question érotique, Toyen se rapproche du surréalisme, se lie avec Éluard et Breton, et fonde à Prague un « Groupe surréaliste ». La violence de la Seconde Guerre mondiale marque profondément son œuvre. Elle cache chez elle un jeune poète juif, Jindrich Heisler (1914-1953), compose avec lui des « poèmes réalisés » et exécute d’impressionnants cycles de dessins. C’est également avec lui qu’elle s’exilera à Paris dès 1947. Présentée parallèlement à Prague et à Hambourg, cette rétrospective en 150 œuvres (peintures, dessins et livres illustrés) rend hommage à celle qui refusait d’être considérée comme un peintre. Elle célèbre sa force créatrice et son interrogation permanente des possibilités de l’art.

Mathilde Dillmann


« ­Toyen, l’écart absolu ­»
Jusqu’au 24 juillet 2022 au musée d’Art moderne de Paris      
11 avenue du Président Wilson, 75116 Paris       
Tél. 01 53 67 40 00   
www.mam.paris.fr

Catalogue, Paris Musées, 349 p., 49 €.

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