
« Ni repentance, ni glorification », annonce d’emblée son directeur, le général Henry de Medlege, afin de résumer le vaste projet d’extension et de transformation du musée. Placée sous la bienveillante protection de la déesse romaine de la sagesse, cette entreprise résumée par l’acronyme MINERVE (Mémoire, INvalides, Engagement, Recherche, Visite, Évolutive) entend compléter l’offre de visite afin d’imposer pleinement l’institution parisienne comme le grand musée national d’histoire militaire. La mise en place de quatre nouveaux circuits de visite permettra en effet de développer largement certains champs historiques qui jusqu’alors n’étaient que très marginalement traités : un parcours dédié explorera ainsi l’après 1945, de la Guerre froide à nos jours, tandis qu’un autre abordera sur le temps long la très sensible question coloniale, du XVIe siècle à 1960.
Prévus pour durer huit ans, les travaux connaîtront deux phases distinctes. Entre 2022 et 2024, les accueils seront d’abord repensés tandis qu’un nouveau parcours entièrement dévolu à l’histoire des lieux verra le jour. Jusqu’alors peu mis en valeur dans les combles, le remarquable plan-relief de l’hôtel royal des Invalides devrait gagner la salle Vauban, notamment rejoint par le modello peint vers 1702-1705 par Charles de La Fosse, préparatoire au décor de la coupole de l’église du Dôme ; présenté au sein du bureau des Gouverneurs, il demeurait jusqu’à présent invisible du public. Les trois autres nouveaux circuits verront ensuite le jour entre 2025 et 2030. À cette date, le musée de l’Armée aura gagné plus de 3 000 m2 de surface visitable et augmenté de 25 % le nombre d’œuvres exposées.
Olivier Paze-Mazzi