
Fantasmée souvent, parodiée parfois, la figure du samouraï est ancrée dans l’imaginaire collectif. Le musée Guimet propose d’en explorer les multiples facettes au gré d’une exposition haute en couleurs qui démontre combien la culture de la classe guerrière a irrigué la civilisation japonaise. Car si le courage et la loyauté font partie du code des samouraïs, ces derniers se distinguent aussi par l’importance qu’ils accordent aux arts et aux lettres. Placés au sommet de la hiérarchie sociale entre le XIIe et le XIXe siècle, ils s’adonnent à la poésie, cultivent le luxe et perpétuent des pratiques aristocratiques comme la voie du thé (chado) ou la voie des fleurs (ikebana). Omniprésents dans les théâtres nô, bunraku et kabuki, ces guerriers reconnaissables à leurs sabres, leurs casques volontiers exubérants et leurs spectaculaires armures continuent d’inspirer artistes et créateurs, comme en témoigne le volet contemporain qui clôt le parcours. Parmi les gravures, photographies, éléments d’armures et objets d’art ici réunis, soulignons la présence d’une série de quinze estampes d’Utagawa Hiroshige (1797-1858) illustrant la célèbre Histoire des 47 rônins. Mettant en scène des samouraïs sans maître qui vengent leur ancien seigneur condamné au seppuku avant leur propre seppuku collectif, ce récit témoigne de l’indéfectible fidélité qui liait le guerrier à son maître.
Myriam Escard-Bugat
« L’arc et le sabre. Imaginaire guerrier du Japon »
Jusqu’au 29 août 2022 au musée national des arts asiatiques – Guimet
6 place d’Iéna, 75016 Paris.
Tél. 01 56 52 53 00
www.guimet.fr