
« Suzanne s’est éteinte paisiblement […], entourée par sa famille, ses proches et les œuvres des artistes qu’elle aura accompagnés tout au long de sa vie. » Le 27 décembre dernier, la galerie Suzanne Tarasiève annonçait dans un communiqué la disparition de sa fondatrice, à l’âge de 73 ans.
La tournoyante Suzanne avait ouvert sa première galerie en 1978 à Barbizon (Seine-et-Marne), afin de mettre en scène l’avant-garde. « Fascinée par la peinture dès l’enfance, [elle] forge son goût en observant avec délice la nature morte hollandaise accrochée chez sa grand-mère maternelle puis les reproductions de Kirchner, Bosch et Munch qu’elle découvre à onze ans et qui deviennent ses premières idoles. », rappelle la ministre de la Culture dans son hommage. Indéfectible soutien des artistes qui l’assuraient en retour de leur fidélité, elle exposa Jean-Pierre Pincemin, Christian Bonnefoi, César, ainsi que les figures de proue de l’art allemand, à l’instar de Georg Baselitz ou Jörg Immendorff. En 2003, elle quitte Barbizon pour Paris où elle ouvre une galerie dans le XIIIe près de la Grande Bibliothèque, puis un loft à Belleville (le Loft19) où elle habitait, et en 2011 un dernier espace dans le Marais dans lequel furent organisés des vernissages mémorables.
Une galeriste punk
Passionnée, fidèle à ses convictions, parfois à contre-courant, Suzanne représentaient entre autres Eva Jospin, Juergen Teller, Boris Mikhaïlov, Markus Oehlen ou encore Katherine Bernhardt. L’audacieuse galeriste demeura fidèle jusqu’au bout à ses cheveux d’un blond platine et à son look improbable ; son dynamisme tout autant que sa gouaille resteront légendaires.
Nathalie d’Alincourt