Adjugé ! Adriaen Isenbrandt, Hubert Robert et Louis-Léopold Boilly plébiscités chez Christie’s

Louis-Léopold Boilly (1761-1845), Portrait d’une jeune femme en robe blanche (détail). Huile sur toile, 21,8 x 16,8 cm. Estimé : 1 000/2 000 €. Adjugé : 11 970 € (frais inclus). © Christie's Images Ltd 2025
Une vente de tableaux anciens s’est tenue chez Christie’s à Paris le 12 juin dernier. Si deux peintures importantes n’ont pas trouvé preneur, le « porte-étendard » de Cornelis van Haarlem et La Marchande de fruits de Louise Moillon, d’autres ont attiré les enchérisseurs.
Adriaen Isenbrandt et la Renaissance flamande
Après avoir fait partie d’une collection espagnole, ce triptyque fut pour la première fois dévoilé au public lorsqu’il intégra un ensemble de tableaux appartenant à une famille française. Adriaen Isenbrandt s’installa en 1510 à Bruges, où il s’inscrivit la même année à la guilde des peintres. Réalisé sans doute au début de la carrière de l’artiste, vers 1515, le sujet de ce tableau trouve sa source dans une composition de Hans Memling (vers 1435-1494), une Vierge à l’Enfant entourée d’un ange (Berlin, Gemäldegalerie), mais avec un cadre architectural d’importance, évoquant la Renaissance. Après avoir été influencé par Hans Memling, Adriaen Isenbrandt se tourna d’ailleurs vers l’œuvre de Gérard David. En 1520, le peintre, qui avait sans doute un atelier, participa activement aux décors déployés dans la ville lors de l’entrée triomphale de Charles Quint en 1520.

Adriaen Isenbrandt (vers 1480/1490-1551), Triptyque ouvert : Saint Jean Baptiste ; Vierge à l’Enfant assise sur un trône richement sculpté ; Saint Jean l’Évangéliste. Triptyque fermé : L’Annonciation. Huile sur bois, 99,2 x 143,2 cm (ouvert). Estimé : 1,2/1,8 M€. Adjugé : 1 250 000 € (frais inclus). © Christie’s Images Ltd 2025
Boilly portraitiste
Attiré par l’atmosphère de la Révolution, du Directoire et de l’Empire dont il fut témoin, Louis-Léopold Boilly fut l’habile chroniqueur de cette période, tant à travers de grands tableaux dont les sujets sont historiques, que dans des portraits collectifs comme L’atelier de Houdon. Mais en marge de ces œuvres d’actualité, n’oublions pas ses trompe-l’œil saisissants. L’artiste se fit aussi connaître avec ses portraits standardisés, de mêmes dimensions (20 x 25 cm), dont les châssis et la préparation sont similaires, figurant la nouvelle classe sociale née des différents mouvements de l’époque. Le succès fut au rendez-vous, chacun voulant se faire portraiturer par Boilly. On avance le nombre de 5 000 portraits, soit une source de revenus non négligeable pour l’artiste. Lors de cette vente, quinze de ces images furent offertes au feu des enchères.

Louis-Léopold Boilly (1761-1845), Portrait d’une jeune femme en robe blanche. Huile sur toile, 21,8 x 16,8 cm. Estimé : 1 000/2 000 €. Adjugé : 11 970 € (frais inclus). © Christie’s Images Ltd 2025
Hubert Robert, souvenir de la Ville éternelle
Cette œuvre faisait partie d’un programme décoratif et possédait un pendant intitulé La Route de la terrasse. Un autre tableau de cet ensemble fut vendu à Londres en 2004. Ces trois œuvres furent réalisées à Paris, après le séjour romain de l’artiste entre 1754 et 1765, et forment autant de souvenirs de la Ville éternelle marqués par le goût du pittoresque. Hubert Robert triompha au Salon de 1767. À cette époque, sa réputation était celle d’un paysagiste de talent et d’un décorateur apprécié de tous. De grandes familles européennes acquirent ses œuvres aujourd’hui conservées dans de nombreux musées, à l’image de cette scène qui figurait dans la collection de la duchesse de Trévise depuis le XIXe siècle.

Hubert Robert (1733-1808), Le Cerf-volant. Porte une signature « H Robert » en bas à droite. Huile sur toile, 278 x 153 cm. Estimé : 80 000/100 000 €. Adjugé : 151 200 € (frais inclus). © Christie's Images Ltd 2025





