Adjugé ! Dispersion des collections de Michel Vandermeersch

Sèvres, 1762 (lettre-date I). Porcelaine tendre, décor polychrome et or (détail), 15,5 x 26 cm. Marquée LL entrelacés. Estimé : 15 000/20 000 € Adjugé : 18 632 € (frais inclus). © Fraysse
Si la vente d’une partie des collections de Michel Vandermeersch, marchand réputé du quai Voltaire, a bien eu lieu sous le marteau de Vincent Fraysse à l’hôtel Drouot le 9 avril (expert : Cyrille Froissart), nombre de pièces n’ont pas trouvé preneur malgré leur qualité, tandis qu’une dizaine d’entre elles ne pouvait plus être présentée « pour cause d’avarie matérielle ».
Une urne Pompadour de Vincennes
Ce vase porte le nom d’urne Pompadour en hommage à la favorite de Louis XV, Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764), et a été réalisé en quatre grandeurs, celui-ci étant de la quatrième grandeur, certainement d’après un dessin de Duplessis. La première mention apparaît dans les registres de ventes de la manufacture de Vincennes le 8 mars 1753, lorsque le marchand-mercier Lazare Duvaux fait l’acquisition d’une urne Pompadour seule, décrite lapis et or, de la quatrième grandeur. Le 5 mai 1753, le marchand-mercier achète deux urnes Pompadour sans doute plus richement ornées. En tout, douze urnes de ce type figuraient dans les différents registres de ventes entre 1753 et 1755 et cinq autres urnes de décor et de taille similaires sont aujourd’hui conservées dans des collections privées, comme le lot qui suivait dans le catalogue, formant le pendant d’une paire mais qui n’a pas été adjugé, son couvercle étant rapporté ; le British Museum conserve quant à lui un exemplaire proche du modèle présenté et dont le couvercle a été restauré.
Vincennes, vers 1752-1753. Porcelaine tendre, or et lapis, H. 19 cm. Marquée LL entrelacés. Estimé : 10 000/15 000 € Adjugé : 12 850 € (frais inclus) © Fraysse
Une cuvette Courteille de Sèvres
Cette pièce a reçu son nom en hommage à Jacques-Dominique de Courteille, représentant du roi à partir de 1751 puis nommé commissaire du roi à la manufacture en 1752, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort en 1767. La forme a été réalisée en trois grandeurs, la première créée en 1753, les deux autres à partir de 1759. Cette cuvette Courteille formait probablement une garniture avec la paire de vases du British Museum de même décor, également datée 1762 et portant la marque du peintre Jacques-François Micaud, actif à Sèvres de 1757 à 1801. Dans les années 1760, les compositions de ce peintre réputé associent volontiers les fleurs et les fruits, dont des grenades ouvertes. Le Petit Palais possède la cuvette Verdun à fond rose marbré. Micaud réalise aussi des plaques et tableaux sur porcelaine d’après Desportes et Monnoyer, comme celles conservées au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.
Sèvres, 1762 (lettre-date I). Porcelaine tendre, décor polychrome et or, 15,5 x 26 cm. Marquée LL entrelacés. Estimé : 15 000/20 000 € Adjugé : 18 632 € (frais inclus). © Fraysse
Paire de vases serpents Leriche de Sèvres
Ces vases ont très certainement été offerts au fils du célèbre maréchal de Broglie, Maurice de Broglie (1766-1821), évêque d’Acqui, par l’Empereur Napoléon Ier en 1806 à l’occasion du mariage de sa nièce adoptive Stéphanie de Beauharnais avec le grand-duc de Bade. La forme de ce vase a été créée en 1787, comme l’atteste un dessin conservé par la manufacture de Sèvres, qui porte l’inscription « donné à faire par M. Régnier d’après un vase de M. Le Riche que l’on a rectifié pour être monté le 4 avril 1787 ». Le plâtre en fut publié sous le nom de « vase serpents Leriche ». En 1805, le doreur Étienne-Henri Leguay reçoit paiement pour ces deux vases aux anses en forme de serpents entrelacés et dont le bandeau est orné de bas-reliefs à l’antique en or rehaussé en brun sur fond écaille, et d’un semis d’étoiles et de pois en or.
Sèvres, vers 1805. Porcelaine dure, décor en or rehaussé en brun, base carrée à l’imitation du marbre gris, H. 36,5 cm. Estimé : 25 000/35 000 € Adjugé : 32 125 € (frais inclus). © Fraysse