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Adjugé ! Isaac Grünewald décroche un record mondial à Stockholm

Isaac Grünewald (1889-1946), Sigrid Hjerten en robe bleue (détail), 1916-1917. Huile sur toile, 115 x 88,5 cm. Vente Stockholm, Uppsala Auctions, 15 mai 2025. Estimé : 5/7 SEK (455 000/638 000 €). Adjugé : 14,5 MSEK (1,3 M€ frais inclus).

Isaac Grünewald (1889-1946), Sigrid Hjerten en robe bleue (détail), 1916-1917. Huile sur toile, 115 x 88,5 cm. Vente Stockholm, Uppsala Auctions, 15 mai 2025. Estimé : 5/7 SEK (455 000/638 000 €). Adjugé : 14,5 MSEK (1,3 M€ frais inclus). © Uppsala Auctions

Les avant-gardes du début du siècle dernier ont obtenu des résultats spectaculaires dans les salles de ventes européennes, confirmant ainsi un fort attrait pour les œuvres significatives de l’art moderne.

Carl Moll dans la mouvance de la Sécession viennoise

Coup de marteau record pour ce tableau à la provenance prestigieuse qui a pulvérisé son estimation. Peint en 1908 dans la Vienne féconde du début du XXe siècle, l’œuvre intégra en 1921 la collection de Ferdinand Bloch-Bauer, célèbre mécène de Klimt, avant de passer en 1934 chez Julius Tandler, médecin et homme politique autrichien engagé. Ce grand format carré s’inscrit dans une série consacrée par l’artiste aux jardins viennois. Döbling était alors un quartier résidentiel de Vienne prisé par l’élite intellectuelle. Si le thème du jardin est fréquent chez les artistes de l’époque, le sujet s’accompagne chez Moll de l’intention d’embrasser la vision du « Printemps sacré » chère à la Sécession viennoise, soit une régénération artistique et spirituelle fondée sur la symbiose entre la nature et la culture.

Carl Moll (1861-1945), Jardin à Döbling, 1908. Huile sur toile, 100 x 100 cm. Vente Vienne, Dorotheum, 20 mai 2025. Estimé : 100 000/180 000 €. Adjugé : 536 750 € (frais inclus).

Carl Moll (1861-1945), Jardin à Döbling, 1908. Huile sur toile, 100 x 100 cm. Vente Vienne, Dorotheum, 20 mai 2025. Estimé : 100 000/180 000 €. Adjugé : 536 750 € (frais inclus). © Dorotheum

Un record mondial pour Isaac Grünewald à Stockholm

Le peintre suédois a réalisé ce portrait de son épouse vers 1916-1917 alors qu’il était déjà un artiste réputé. Il a suivi l’enseignement de l’académie Matisse lors de son séjour à Paris en 1908 et cette influence est particulièrement sensible dans ce portrait flamboyant de Sigrid en robe bleue. Cette dernière fut également peintre et les deux époux devinrent les pionniers du courant moderniste scandinave. Malgré leur succès, ils furent souvent la cible de critiques acérées dans la presse suédoise : antisémites d’une part, en raison des origines juives d’Isaac, et d’autre part car les femmes artistes avaient alors mauvaise réputation. Leur art novateur est aujourd’hui plébiscité, comme en témoigne une autre adjudication récente à un prix record – le plus important pour un artiste suédois toutes catégories confondues – d’une œuvre de Sigrid représentant… son mari !

Isaac Grünewald (1889-1946), Sigrid Hjerten en robe bleue, 1916-1917. Huile sur toile, 115 x 88,5 cm. Vente Stockholm, Uppsala Auctions, 15 mai 2025. Estimé : 5/7 SEK (455 000/638 000 €). Adjugé : 14,5 MSEK (1,3 M€ frais inclus).

Isaac Grünewald (1889-1946), Sigrid Hjerten en robe bleue, 1916-1917. Huile sur toile, 115 x 88,5 cm. Vente Stockholm, Uppsala Auctions, 15 mai 2025. Estimé : 5/7 SEK (455 000/638 000 €). Adjugé : 14,5 MSEK (1,3 M€ frais inclus). © Uppsala Auctions

Un portrait d’André Lhote au sommet

La série de ventes orchestrée par Christie’s au mois de mai a enregistré des résultats solides, totalisant près de 14 M€ pour les vacations d’art moderne et contemporain incluant la vente en gants blancs de la collection Helga et Edzard Reuter (7,5 M€). Ce tableau d’André Lhote a déchaîné les passions, multipliant par 6 son estimation basse dans la vente en ligne d’art moderne. Peint en 1910, ce magnifique portrait de son épouse comportait un dessin au fusain au verso. Cette année-là, le peintre obtient sa première exposition particulière à la galerie Druet. Bien qu’il rejoigne le mouvement cubiste en 1912, il tiendra à conserver un lien avec la peinture classique, affirmant ses distances avec l’abstraction.

André Lhote (1885-1962), Portrait de ma femme, 1910. Huile sur toile (recto ; verso), 92,2 x 73 cm. Vente Paris, Christie’s, 27 mai 2025. Estimé : 40 000/60 000 €. Adjugé : 277 200 € (frais inclus).

André Lhote (1885-1962), Portrait de ma femme, 1910. Huile sur toile (recto ; verso), 92,2 x 73 cm. Vente Paris, Christie’s, 27 mai 2025. Estimé : 40 000/60 000 €. Adjugé : 277 200 € (frais inclus). © Christie’s Images Ltd 2025