Adjugé ! Le meilleur des arts d’Asie – Mars 2025

Voici une paire d’importants vases balustres en bronze et émaux cloisonnés à fond rouge. L’un présente un décor de couples de pigeons posés dans les branches d’un cerisier en fleurs ; l’autre figure des pigeons posés et s’envolant d’un prunier fleurissant. Le col est orné d’une frise de dragons archaïsants stylisés. Ils sont décorés avec une infinie délicatesse. Fait nouveau, le Japon a cette fois-ci damé le pion à la Chine ! Le caractère rarissime de ces pièces – a fortiori une vraie paire récente – a fait crever le plafond de l’estimation.

Japon, période Showa (1926-1989). Paire de vases balustres en bronze et émaux cloisonnés polychromes sur fond rouge, H. 181,8 cm. Vente Paris Drouot, Thierry de Maigret, 14 mars 2025. Experts : cabinet Portier & Associés. Estimé : 3 000/5 000 € Adjugé : 101 400 € (frais inclus) © Drouot / Thierry de Maigret

La dynastie Ming est réputée pour la qualité de ses laques. Ce plateau carré possède un décor de deux dragons opposés autour d’un caractère « shou » (longévité) stylisé, surmonté d’une constellation à trois étoiles, de nuées et de swastikas. Les animaux évoluent parmi les nuages, au-dessus de flots écumants et de rochers. La bordure est ornée d’oiseaux dans des pivoines sur fond de croisillons, et l’extérieur, de pivoines et de feuillages. Au revers figure la marque de Wanli accompagnée de la date de l’année Renchen (1592).

Chine, dynastie Ming, règne de Wanli (1572-1620). Plateau en laque rouge sculptée de deux dragons, 5 x 25,5 x 25,5 cm. Vente Paris Drouot, Beaussant Lefèvre & Associés, 28 mars 2025. Experts : cabinet Portier & Associés. Estimé : 15 000/20 000 € Adjugé : 81 400 € (frais inclus) © Drouot / Beaussant-Lefèvre & Associés

Ce bassin est en porcelaine blanche, à décor en bleu sous couverte en médaillon central d’un bouquet de fleurs de lotus enrubanné. Le pourtour est orné de fleurs de lotus, de pivoines et de rinceaux feuillagés. L’aile présente un décor de vagues écumantes, et le revers reprend le même. La composition est brillante, vivante et aérienne ; la finition est soignée. Le décor et son agencement rappellent fortement les bleus et blancs de la dynastie des Yuan, certes très proche dans le temps. Cassé et très restauré, ce bassin n’a pas pu tenir les promesses que méritait une telle facture associée à une telle ancienneté !

Chine, première moitié de l’époque Ming, règne de Yongle (1405-1433). Bassin en porcelaine blanche, à décor en bleu sous couverte, D. 39,4 cm. Vente Paris Drouot, Delon-Hoebanx, 27 mars 2025. Experts : cabinet Ansas, Papillon, de Léry. Estimé : 2 000/4 000 € Adjugé : 2 600 € (frais inclus) © Drouot / Delon-Hoebanx

Voici de très pittoresques pièces en grès (dont une seulement est représentée ici) figurant des personnages du théâtre de Pékin. Logés dans des pagondons à gradins, ceux-ci se tiennent devant une architecture décorée de fleurs de lotus et de pivoines. La poterie de Shiwan est localisée à Shiwanzen, dans la province du Guangdong, près de Canton. Elle est lourde et épaisse, assez rudimentaire et souvent d’usage domestique, faisant parfois office de tuiles de toit. Les thèmes favoris sont les animaux et les personnages, dont les visages sont laissés sans glaçure. La polychromie, la rareté du décor et la grande taille de ces sellettes les ont propulsées à un niveau rarement atteint par ce type de production.

Chine, fours de Shiwan, XIXe siècle. Paire de sellettes en grès polychrome, H. 77 cm. Vente Brest, Adjug’Art Brest, 12 mars 2025. Expert : cabinet Delande. Estimé : 2 000/2 500 € Adjugé : 12 500 € (frais inclus) © Adjug'Art Brest

La divinité est allongée dans une attitude de calme et de sérénité, presque avec une certaine nonchalance. Le capuchon du naga (serpent) le protège du soleil durant sa méditation. La facture, bien qu’assez sommaire, est plaisante. Le socle est formé par les anneaux du serpent qui se superposent. Voici la preuve que les ventes aux enchères donnent parfois leur chance à de jolis objets à des prix accessibles !

Thaïlande, fin du XIXe siècle. Statuette en bronze laqué or figurant Bouddha allongé devant le naga, L. 35 cm. Vente Paris Drouot, Farrando, 19 mars 2025. Expert : cabinet Delalande. Estimé : 200/400 € Adjugé : 454 € (frais inclus) © Drouot / Farrando

La divinité courroucée est campée sur ses quatre jambes en position de pratyalidhasana. Elle est présentée en union avec sa parèdre Nairatmya qui arbore seize têtes couronnées surmontées d’un haut chignon, lui-même paré d’un double vajra (objet rituel en forme de sceptre) et d’un croissant de lune. Elle possède trente-deux bras dont six en avant qui tiennent un vajra et une ghanta (clochette), un ­kapala (coupe crânienne) et un kartrika (couperet), un damaru (tambour) et un sceptre. Les autres bras effectuent des mudra. Hevajra porte une peau d’éléphant dans le dos et piétine des démons sur une base de lotus. Des incrustations d’imitations de turquoise et de corail décorent le tout. Même récente, cette réalisation de grande qualité a atteint son objectif.

Chine-Tibet, XXe siècle. Statuette en alliage de cuivre doré représentant Hevajra, H. 43,7 cm. Vente Paris Drouot, de Baecque & Associés, 28 mars 2025. Expert : Léonore de Magnée. Estimé : 2 000/4 000 € Adjugé : 2 600 € (frais inclus) © Drouot / de Baecque & Associés