Adjugé ! Le meilleur des arts d’Asie  – Juin 2025

Le décor est moulé en léger relief de larges dragons à la recherche de la perle sacrée. Figurent aussi des inscriptions dédicatoires en nôm, encadrées de nuages et de rinceaux peints en bleu sous couverte. Les anses sont ajourées à motifs de phénix stylisés. Ce type d’inscriptions porte généralement les noms des donateurs et du temple pour lequel les objets ont été réalisés, sa localisation géographique, la date de réalisation et parfois le nom du potier. Une paire de vases similaires est conservée au musée national des arts asiatiques – Guimet, mais sans les inscriptions. Le village de potiers de Bát Tràng a été établi durant la dynastie Lý (1009-1225). C’est une région riche en argile blanche. Bát Tràng est le village de céramique le plus ancien et le plus renommé du pays.

Vietnam, dynastie des Lê, XVIᵉ-XVIIᵉ siècle. Paire de vases d’autel porte-flambeaux en grès porcelaineux beige de forme balustre, H. 58 cm. Vente Paris Drouot, Thierry de Maigret, 13 juin 2025. Expert : Vincent L’Herrou. Estimé : 3 000/5 000 €. Adjugé : 35 100 € (frais inclus). © Drouot / Thierry de Maigret

Cette représentation du couple divin Shiva et Parvati est d’un grand classicisme. Shiva, debout et en léger déhanchement tribangha, porte un de ses attributs et passe son bras gauche dans le dos de sa compagne Parvati. Sœur de Vishnou et épouse de Shiva, Parvati est considérée comme « principe féminin suprême » par les shaktas et dans certains cultes tantriques. En tant que shakti de Shiva, elle est à la fois puissance de procréation et de destruction. Elle est la personnification de la beauté et de la sensualité. Issu de la collection Hippolyte et Gabriel Jouveau-Dubreuil, ce groupe très classique a créé la surprise en multipliant l’estimation basse par 25.

Inde, XVIIIᵉ siècle. Groupe en bronze de patine brune, finement ciselé, figurant le couple divin Umameshvara (Shiva et Parvati) debout sur un socle lotiforme, H. 24 et 30 cm. Vente Paris, Tajan, 9 juin 2025. Experts : cabinet Ansas, Papillon et de Léry. Estimé : 1 500/2 000 €. Adjugé : 40 016 € (frais inclus). © Tajan

Comme quoi la taille ne fait pas le prix… Ces modestes 9,8 cm ont été compensés par l’extrême rareté de ce pot en porcelaine doucai (« couleurs contrastées »). Découvert par M^e Biget lors d’un inventaire dans une propriété de la campagne ornaise, il suscita beaucoup d’intérêt avant la vente, certains enchérisseurs s’étant déplacés depuis la Chine ! Muni de la marque Yongzheng à six caractères et probablement d’origine impériale, il présente un décor en bleu de dragon déployé et de frises polychromes de têtes de ruyi. Les couleurs sont éclatantes, l’état impeccable. Quinze ordres d’achat et une folle bataille d’enchères jusqu’à 200 000 € laissèrent finalement la place à un acheteur pékinois.

Chine, époque Yongzheng (1723-1735). Pot en porcelaine émaillée doucai à décor polychrome de dragon dans les nuées, marquée « Da qing yong zheng nian zhi », H. 9,8 cm. Vente Paris Drouot, Orne Enchères, 5 juin 2025. Expert : cabinet Perazzone-Brun. Estimé : 30 000/50 000 €. Adjugé : 403 000 € (frais inclus). © Drouot / Orne Enchères

L’animal a la tête légèrement tournée vers l’arrière, le serviteur tenant un vase contenant un sceptre ruyi. Le caparaçon est finement sculpté de chauves-souris en relief, de pics rocheux, de nuages et de rinceaux feuillagés. Le jade-néphrite est taillé dans une veine céladon-rouille, et une grande douceur émane de ce groupe. Plein de symboles auspicieux (bonheur, sagesse et longévité) et finement sculpté, son style classique a su convaincre les enchérisseurs. L’association entre un éléphant et un enfant tenant un vase constitue le rébus auspicieux tai ping jing xiang (paix et avenir prospère).

Chine, règne de Qianlong (1736-1795). Groupe en jade figurant un éléphant et son serviteur, 13 x 9 x 6 cm. Vente Toulouse, Hôtel des Ventes Vitry, Fournié et Cortès, 5 juin 2025. Expert : cabinet Ansas, Papillon, de Léry. Estimé : 10 000/12 000 €. Adjugé : 16 875 € (frais inclus).

Orné de dragons à cinq griffes, ce bol est posé sur un pied de forme tronconique. Il porte la marque de l’empereur Xuande à six caractères dans un double cercle en bleu sous couverte. Véritable chef-d’œuvre et lot phare de la vente, il est représentatif de l’art de la porcelaine chinoise bleu et blanc sous le règne de cet empereur, qui en constitue l’apogée. Ce bol à pied figurait parmi les pièces qu’affectionnait particulièrement l’empereur Qianlong (1711-1799). Il demeurait dans la même collection française depuis un siècle.

Chine, dynastie Ming, règne de Xuande (1426-1435). Bol à pied en porcelaine bleu et blanc à décor de dragons, avec une marque Xuande à six caractères dans un double cercle en bleu sous couverte, D. 15,5 cm. Vente Paris, Christie’s, 10 juin 2025. Spécialistes : Tiphaine Nicoul et Camille de Foresta. Estimé : 300 000/500 000 €. Adjugé : 882 000 € (frais inclus). © Christie’s Images Ltd 2025

L’album comprend trente-sept oban tate-e dont la page de titre. Elles sont signées Hiroshige ga ; l’éditeur est ­Tsutaya Kichizo (Koeido). La couverture verte est embossée de môns. Né en 1797 à Edo (actuelle Tokyo), Hiroshige se rend célèbre avec la série Tokaido gojusan tsugi no uchi (Les Cinquante-Trois Stations du Tokaido), publiée en 1834. Il crée le paysage en tant que genre à part entière dans l’estampe japonaise du XIX^e siècle. Influencé par Katsushika Hokusai, il impose son style naturaliste, accessible au grand public. La série Les Trente-Six Vues du Mont Fuji est l’œuvre ultime de l’artiste. Cet exemplaire se distingue par la fraîcheur exceptionnelle de ses couleurs, gage de son succès auprès des collectionneurs.

Japon, XIXᵉ siècle. Utagawa Hiroshige (1797-1858), album complet de la série Fuji sanjurokkei (Les Trente-Six Vues du Mont Fuji). 36,6 x 25 cm. Vente Paris Drouot, L’Huillier, 6 juin 2025. Experts : cabinet Portier. Estimé : 35 000/45 000 €. Adjugé : 85 800 (frais inclus). © Drouot / L’Huillier