Art Basel prend ses quartiers à Paris

Ayant succédé à la Fiac en 2022 et de retour au Grand Palais l’an passé, Art Basel affirme la spécificité de son édition parisienne dirigée par Clément Delépine, qui quittera ses fonctions après la foire pour prendre la direction de Lafayette Anticipations. Les 206 galeries internationales réparties en trois secteurs proviennent de quarante et un pays et territoires, tout en disposant pour un tiers d’espaces parisiens. Les 180 exposants du secteur « Galeries » croisent les époques, des œuvres historiques de Fernand Léger (galerie Le Minotaure, Paris) ou Sonia Delaunay (Gió Marconi, Milan) aux recherches contemporaines, telles celles sur les artefacts de Gala Porras-Kim (Commonwealth and Council, Los ­Angeles) ou sur l’histoire, de Binta Diaw (galerie Cécile Fakhoury, ­Abidjan, Dakar, Paris).

Fernand Léger (1881-1955), L’Usine, 1919. Gouache, aquarelle et crayon sur papier, 24,4 x 31,5 cm. Photo service de presse. © courtesy of galerie Le Minotaure, Paris © Adagp, Paris, 2025

Sur les balcons de la Nef centrale, « Émergence » se concentre sur la scène la plus contemporaine, tandis que dans « Premise », dix galeries contribuent à la (re)découverte d’artistes historiques. Ainsi, Pauline Pavec (Paris) met en lumière l’impressionniste Marie Bracquemond, Kadel Willborn (Düsseldorf) la photographe du Bauhaus Lucia Moholy-Nagy, The Gallery of Everything (Londres) les peintures d’Hector Hyppolite, dont certaines issues de la collection André Breton, et la galerie Éric Mouchet (Paris) le travail singulier de l’avant-gardiste allemande Ella Bergmann-Michel.

Hector Hyppolite (1894-1948), Untitled (Les Amants), vers 1940. Huile sur panneau, 60,5 x 76 cm. Photo service de presse. Courtesy of The Gallery of Everything

Outre des sculptures déployées entre le Petit et le Grand Palais, la foire s’étend dans la capitale à travers des projets d’art public sis dans des sites patrimoniaux, tels Nate Lowman au musée national Eugène-Delacroix ou Joël Andrianomearisoa à l’Hôtel de la Marine.

Parmi les nombreuses manifestations concomitantes, Paris ­Internationale poursuit depuis 2015 sa présentation de la scène contemporaine dans toutes ses déclinaisons. À la chapelle de la Salpêtrière, la 4^e édition d’Offscreen s’attache aux artistes de l’image fixe et en mouvement, notamment la pionnière de l’art vidéo Shigeko Kubota. Quant à la 11^e édition d’Asia Now, à la Monnaie de Paris, elle cherche à abolir les frontières entre Orient et Occident à travers les choix de soixante-dix galeries internationales et une nouvelle section, « Third Space », qui met en valeur les pratiques hybrides.