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Bientôt sous le marteau : La Hyre, Klimt, Sargent, Fontaine et Rubens en vedette cet automne

Jean-François de Troy (1679-1752), Portrait de Jean-Hyacinthe Hocquart, seigneur de Montfermeil, de son épouse Marie-Anne Gaillard de la Bouexière de Gagny et de leur fils Jean-Hyacinthe-Emmanuel Hocquart, futur marquis de Montfermeil (détail). Huile sur toile, 130,50 x 98,50 cm. Signé et daté ‘DE TROY 1736’ en bas à droite. Estimé : 1/2 M€.

Jean-François de Troy (1679-1752), Portrait de Jean-Hyacinthe Hocquart, seigneur de Montfermeil, de son épouse Marie-Anne Gaillard de la Bouexière de Gagny et de leur fils Jean-Hyacinthe-Emmanuel Hocquart, futur marquis de Montfermeil (détail). Huile sur toile, 130,50 x 98,50 cm. Signé et daté ‘DE TROY 1736’ en bas à droite. Estimé : 1/2 M€. Photo service de presse. © Artcurial

L’automne du marché de l’art s’annonce riche ! Entre la prestigieuse collection Lauder, emmenée par Klimt chez Sotheby’s, la mise à l’honneur de Sargent chez Christie’s, la réapparition d’un rare dessin de Daniele da Volterra, les archives de l’architecte Fontaine, une sculpture révolutionnaire de Chinard et le spectaculaire David de Guido Reni, les catalogues de novembre regorgent de découvertes et de pièces de tout premier plan.

Un chef-d’œuvre de jeunesse de Laurent de La Hyre

Un important tableau du XVIIe siècle français a été redécouvert en Sologne dans le château de ­Villebourgeon, inhabité depuis vingt ans. Il s’agit d’une œuvre de jeunesse de Laurent de La Hyre, l’une des grandes figures de l’atticisme parisien. L’immense toile représentant les Lapithes en plein banquet (500 000/700 000 €) « dormait » depuis 1850 dans la cage d’escalier du château. Elle était considérée comme perdue depuis plus de trois siècles ; sa réapparition constitue donc un événement pour les historiens d’art qui pourront compléter le corpus de l’artiste et mieux comprendre les débuts d’un peintre alors âgé de 20 ans. Cet ambitieux tableau d’histoire encore marqué par le maniérisme de l’école de Fontainebleau pose un jalon vers le style plus baroque du règne de Louis XIII. Il sera accompagné dans la vente d’une trentaine de tableaux anciens ainsi que de nombreuses pièces de mobilier de même provenance.

Laurent de La Hyre (1606-1656), Le Banquet des Lapithes. Huile sur toile, 204 x 270 cm. Estimé : 500 000/700 000 €.

Laurent de La Hyre (1606-1656), Le Banquet des Lapithes. Huile sur toile, 204 x 270 cm. Estimé : 500 000/700 000 €. Photo service de presse. © Hôtel Orléans Madeleine

Vente Orléans, Orléans Madeleine, le 15 novembre 2025 à 14h15.

The Exceptional Sale chez Christie’s

Pour sa vente annuelle The Exceptional Sale, Christie’s a réuni une quarantaine de pièces hors norme. Dans cet étonnant cabinet de curiosités, on découvrira une rarissime machine Enigma conçue en 1941 pour l’amiral Karl Dönitz, servant à chiffrer les communications de la flotte sous-marine allemande (200 000/300 000 €). Le raffinement et l’ingéniosité des ébénistes du Siècle des Lumières seront par ailleurs mis à l’honneur avec un meuble à système mécanique orné d’une marqueterie de bois précieux réalisé vers 1760, attribué à Jean-François Oeben (100 000/150 000 €). On connaît un seul autre exemplaire de cette table dite « à la bourgogne », conservé au Louvre. Pour les amateurs d’objets précieux insolites, la vente proposera deux figures asiatiques en porcelaine tendre imaginées par la manufacture de Chantilly dans le premier tiers du XVIIIe siècle. Il s’agit de deux « magots », personnages trapus souvent représentés dans la sculpture extrême-orientale mais rares sur le marché (50 000/80 000 € chacun).

Figures de « magots » à décor Kakiemon en porcelaine tendre, manufacture de Chantilly, vers 1735-1740. Estimé : 50 000/80 000 € chacune.

Figures de « magots » à décor Kakiemon en porcelaine tendre, manufacture de Chantilly, vers 1735-1740. Estimé : 50 000/80 000 € chacune. Photo service de presse. © Christie’s Images Ltd 2025

Vente Paris, Christie’s, le 18 novembre 2025 à 16h. www.christies.com

La Pascaline, première calculatrice de l’histoire

Inventée par Blaise Pascal en 1642, la Pascaline est sans doute l’instrument scientifique le plus important jamais passé sous le feu des enchères (2/3 M€). Génie précoce, le futur mathématicien, philosophe et théologien n’a que 19 ans lorsqu’il conçoit l’idée d’une machine capable de faire des calculs à répétition, désireux d’aider son père nommé premier président à la Cour des aides de Normandie par Richelieu. Dans la décennie suivante, il mettra au point une vingtaine de pascalines mécanisant le calcul mental, qui seront de plus en plus perfectionnées. Seuls neuf exemplaires subsistent aujourd’hui dans le monde, tous conservés dans des musées européens à l’instar de Clermont-Ferrand, Dresde ou Bonn pour le modèle appartenant à la collection d’IBM. Celui proposé chez Christie’s est sans doute le dernier en mains privées et il est le seul connu consacré aux calculs des arpentages. La petite caissette en bois et laiton sera la vedette de la vente de la bibliothèque Léon Parcé. Ce collectionneur passionné par l’œuvre de Pascal avait réuni les écrits les plus importants de son auteur préféré, dont le premier exemplaire des Pensées (200 000/300 000 €).

Blaise Pascal (1623-1662), la Pascaline, 1642. Machine d’arpentage : 8 roues : 5 de 10, 1 de 6 et 2 de 12. Laiton, caissette de bois ornée de baguettes d’ébène, 36 x 12,5 x 6,5 cm. Estimé : 2/3 M€.

Blaise Pascal (1623-1662), la Pascaline, 1642. Machine d’arpentage : 8 roues : 5 de 10, 1 de 6 et 2 de 12. Laiton, caissette de bois ornée de baguettes d’ébène, 36 x 12,5 x 6,5 cm. Estimé : 2/3 M€. Photo service de presse. © Christie’s images Limited 2025

Vente Paris, Christie’s, le 19 novembre 2025 à 16h. www.christies.com

La collection Lauder au sommet chez Sotheby’s à New York

Sotheby’s, dont la situation économique n’est pas vraiment florissante, espère avoir réalisé un coup de maître en emportant la vente de la collection Lauder. Cette dispersion d’une valeur estimative de 400 M$, qui sera l’événement de la saison des ventes d’art moderne et contemporain débutant en novembre à New York, devrait donner la température du marché. Le milliardaire américain Leonard A. Lauder, magnat des cosmétiques, collectionneur et philanthrope, est décédé en juin, à l’âge de 92 ans. La vente regroupe seulement vingt-quatre œuvres incluant trois chefs-d’œuvre de Gustav Klimt inédits sur le marché – un portrait et deux paysages. Le lot phare est un splendide Portrait d’Elisabeth ­Lederer, fille des principaux mécènes de l’artiste, décrite en pied vers 1914-1916 dans une tenue à l’élégance cosmopolite, au milieu d’un décor orné de motifs orientaux (estimé plus de 150 M$). À ses côtés, deux paysages carrés emblématiques d’Attersee où l’artiste aimait se réfugier l’été, Prairie en fleurs de 1908 (plus de 80 M$) et Forêt en pente à ­Unterach am Attersee, peint huit ans plus tard (plus de 70 M$). Ce trio s’accompagne d’un ensemble majeur de bronzes par Henri Matisse, parmi lesquels figure la série complète des têtes d’Henriette Darricarrère, l’un de ses modèles préférés. La vente comprend aussi un magnifique tableau d’Edvard Munch, Veille d’une nuit d’été, peint vers 1901-1903 par un artiste alors au sommet de son art (plus de 20 M$). Notons que cette vente prestigieuse sera l’occasion pour la maison de Patrick Drahi d’inaugurer ses nouveaux locaux au sein du mythique Breuer Building sur Madison Avenue.

Gustav Klimt (1862-1918), Portrait d’Elisabeth Lederer, 1914-1916. Huile sur toile. Estimé : plus de 150 M$.

Gustav Klimt (1862-1918), Portrait d’Elisabeth Lederer, 1914-1916. Huile sur toile. Estimé : plus de 150 M$. Photo service de presse. © Sotheby’s Art Digital Studio

Vente New York, Sotheby’s, le 18 novembre 2025 à 18h. www.sothebys.com

Sargent à l’honneur chez Christie’s à New York

Christie’s dispersera lors de la Marquee Week de New York une intéressante collection de peintures impressionnistes américaines intitulée « In Pursuit of Light: The Collection of Carol and Terry Wall ». Ce couple de collectionneurs américains a rassemblé avec passion des œuvres célébrant l’esprit créatif qui a fleuri dans la peinture américaine au tournant du XXe siècle et dont une large sélection a fait l’objet d’une exposition au Montclair Art Museum (MAM) en 2024. L’ensemble proposé comprend trois œuvres de John Singer Sargent (1856-1925), présentées dans les locaux parisiens de la maison de ventes en septembre. Cette vacation intervient alors que Sargent, le plus européen des artistes américains, est actuellement mis à l’honneur au musée d’Orsay à l’occasion du centenaire de sa mort. La Sieste du gondolier (2/3 M$) et Au coin de l’église de San Stae, Venice (6/8 M$) représentent des vues luministes de Venise réalisées à dix ans d’intervalle, la première à l’aquarelle et à la gouache en 1902-1903 et la seconde à l’huile en 1913. Elles témoignent de la fascination de l’artiste pour l’Italie, tout comme son chef-d’œuvre de jeunesse Capri, peint alors qu’il était âgé de 22 ans à l’automne 1878 (4/6 M$). Auréolé de son récent succès au Salon de Paris, le peintre choisit ici une scène folklorique emblématique de la vie quotidienne à Capri, où l’on voit le célèbre modèle Rosina Ferrara dansant sur une terrasse de cette île enchantée. Cette version est très proche de celle de la collection du Crystal Bridges Museum exposée au Metropolitan Museum of Art de New York.

John Singer Sargent (1856-1925), Capri, 1878. Huile sur toile, 50,2 x 65,4 cm. Estimé : 4/6 M$.

John Singer Sargent (1856-1925), Capri, 1878. Huile sur toile, 50,2 x 65,4 cm. Estimé : 4/6 M$. Photo service de presse. © Christie’s Images Ltd 2025

Vente New York, Christie’s, le 17 novembre 2025 à 17h. www.christies.com

Réapparition d’un rare dessin de Daniele da Volterra

Les amateurs de dessins anciens se réjouiront de la réapparition d’une très rare feuille de Daniele da Volterra (1509-1566), élève et proche de ­Michel-Ange, découvert dans la région nantaise (400 000/600 000 €). Cette tête de jeune apôtre, autrefois attribuée à Andrea del Sarto, est préparatoire à une figure de la fresque de L’Assomption de la Vierge à l’église de la Trinité-des-Monts à Rome, commandée en 1548 par Lucrezia Della Rovere, nièce du pape Jules II. Ce dessin réalisé à la pointe métallique et au crayon noir, rehaussés de blanc, constitue un témoignage précieux du travail de l’artiste aux côtés de Michel-Ange.

Daniele da Volterra (1509-1566), Étude de tête de jeune homme tournée vers la droite, préparatoire à l’apôtre au centre de L’Assomption de la Vierge de la Trinité-des-Monts. Pointe métallique, crayon noir, rehauts de blanc, 40,5 x 28,2 cm. Estimé : 400 000/600 000 €.

Daniele da Volterra (1509-1566), Étude de tête de jeune homme tournée vers la droite, préparatoire à l’apôtre au centre de L’Assomption de la Vierge de la Trinité-des-Monts. Pointe métallique, crayon noir, rehauts de blanc, 40,5 x 28,2 cm. Estimé : 400 000/600 000 €. Photo service de presse. © Millon

Vente Paris Drouot, Millon, le 19 novembre 2025 à 14h. www.millon.com

Une partie du fonds de l’architecte Fontaine à l’encan

La maison Thierry de Maigret s’apprête à disperser plus de 350 dessins et documents inédits issus des archives de Pierre François Léonard Fontaine (1762-1853). La carrière de l’architecte, ainsi que celle de Charles Percier (1764-1838) son acolyte, reste avant tout associée au règne de Napoléon. Pourtant, Fontaine qui meurt presque centenaire fut premier architecte de 1799 à 1848, de Bonaparte à Louis-Philippe. L’ensemble proposé à la vente dévoile de très nombreux dessins, parfois annotés de la main de l’artiste, pour des projets réalisés ou non, ayant trait à tous les domaines : urbanisme, architecture, scénographie, décoration intérieure, mobilier, jusqu’à l’art du livre. S’y ajoutent de précieux manuscrits, des documents historiques, des témoignages intimes, enrichissant notre connaissance de l’artiste. Ses œuvres les plus insignes, du Louvre au Palais-Royal, du château de la Malmaison à celui de Saint-Cloud, ou encore la rue de Rivoli sont évoquées, témoignant de l’éclectisme de son goût. Sa science du dessin se déploie selon toutes les techniques et sur tous les supports, de la feuille d’ornement de grand format à la simple page de carnet. Des pièces issues de ce fonds, demeuré principalement dans la famille Fontaine par le biais de sa fille unique Aimée Dupuis – elle avait épousé Symphorien Meunié, inspecteur des travaux du Palais-Royal et eut une nombreuse descendance –, apparaît régulièrement en vente mais la présente vacation constitue un événement en raison de la diversité et du nombre de pièces. Estimations de 20 à 30 € jusqu’à 50 à 80 000 €. N.d’A.

Charles Percier (1764-1838) et Pierre Fontaine (1762-1853), Plafond de la chambre à coucher de l’Empereur au Palais des Tuileries. Plume et encre grise, aquarelle sur traits à la pierre noire, 37,5 x 37 cm. Estimé : 600/800 €.

Charles Percier (1764-1838) et Pierre Fontaine (1762-1853), Plafond de la chambre à coucher de l’Empereur au Palais des Tuileries. Plume et encre grise, aquarelle sur traits à la pierre noire, 37,5 x 37 cm. Estimé : 600/800 €. Photo service de presse. © Drouot / Thierry de Maigret

Vente Paris Drouot, Thierry de Maigret, le 21 novembre 2025 à 11h et 13h30. www.thierrydemaigret.com

Florilège de découvertes chez Artcurial

Si le chef-d’œuvre de Guido Reni, David contemplant la tête de Goliath (2/4M€) sera le point d’orgue de la vente de tableaux anciens d’Artcurial, la vacation comprend aussi une belle sélection d’œuvres parmi lesquelles figurent plusieurs pépites. Le XVIIIe siècle français sera particulièrement à l’honneur avec un portrait de groupe de Jean-François de Troy signé et daté de 1736, celui de la famille du marquis de Montfermeil décrite dans l’atmosphère intimiste de leur salon (1/2 M€). En parfait état de conservation, ce tableau totalement inédit était conservé dans la famille des modèles depuis sept générations. Dans cette toile réalisée un an après le fameux Déjeuner d’huîtres, le peintre, alors au sommet de sa carrière, démontre toute la subtilité de son talent. Réalisée plus tard dans le siècle, une œuvre d’Adèle Tornezy, épouse Varillat, restée dans la famille de l’artiste jusqu’à aujourd’hui sera également présentée. Ce magnifique portrait d’une femme artiste exposé au Salon de 1795 est significatif du nouveau goût pour l’étrusque qui marque la période néoclassique (100 000/150 000 €).

Jean-François de Troy (1679-1752), Portrait de Jean-Hyacinthe Hocquart, seigneur de Montfermeil, de son épouse Marie-Anne Gaillard de la Bouexière de Gagny et de leur fils Jean-Hyacinthe-Emmanuel Hocquart, futur marquis de Montfermeil. Huile sur toile, 130,50 x 98,50 cm. Signé et daté ‘DE TROY 1736’ en bas à droite. Estimé : 1/2 M€.

Jean-François de Troy (1679-1752), Portrait de Jean-Hyacinthe Hocquart, seigneur de Montfermeil, de son épouse Marie-Anne Gaillard de la Bouexière de Gagny et de leur fils Jean-Hyacinthe-Emmanuel Hocquart, futur marquis de Montfermeil. Huile sur toile, 130,50 x 98,50 cm. Signé et daté ‘DE TROY 1736’ en bas à droite. Estimé : 1/2 M€. Photo service de presse. © Artcurial

Vente Paris, Artcurial, le 25 novembre 2025 à 16h. www.artcurial.com

Une sculpture révolutionnaire de Chinard à Lyon

La maison De Baecque mettra à l’encan à Lyon une importante statue en terre cuite de Joseph Chinard (1756-1813). Réalisée en pleine période révolutionnaire, La Loi (50 000/80 000 €) représente une femme debout appuyée sur une table portant l’inscription « Droits de l’Homme », accompagnée d’un faisceau symbolisant l’unité républicaine. Les inscriptions visibles sur la sculpture démontrent l’engagement profond de l’artiste pour l’idéologie révolutionnaire, engagement qui lui valut d’être emprisonné à plusieurs reprises. Cette œuvre qui mêle intellectualisme et sensualité reflète la virtuosité technique d’un sculpteur majeur de son époque.

Joseph Chinard (1756-1813), La Loi, vers 1793-1794. Terre cuite patinée, H. 47,5 cm. Porte les inscriptions « Loix républicaines » et « Droits / de l’Homme » sur la face et le côté droit des tables des lois républicaines. Estimé : 50 000/80 000 €.

Joseph Chinard (1756-1813), La Loi, vers 1793-1794. Terre cuite patinée, H. 47,5 cm. Porte les inscriptions « Loix républicaines » et « Droits / de l’Homme » sur la face et le côté droit des tables des lois républicaines. Estimé : 50 000/80 000 €. Photo service de presse. © De Baecque & Associés

Vente Lyon, De Baecque & Associés, le 22 novembre 2025 à 14h30. www.debaecque.fr

La Classic Week d’Artcurial

À l’occasion de sa Classic Week consacrée aux maîtres anciens, Artcurial présentera une importante collection réunie avec passion pendant plus de cinquante ans. Achetant essentiellement en ventes publiques, ce couple de collectionneurs établi en province a réuni un ensemble éclectique et exigeant où brillent à la fois la sculpture Art déco, les arts classiques et la peinture basque. Rembrandt Bugatti avec ses Deux Léopards marchant, le mâle lève une patte (250 000/350 000 €), François Pompon et Georges Guyot sont les sculpteurs animaliers incarnant avec brio la période Art déco tandis que le peintre espagnol Ramiro Arrue est illustré par deux compositions de taille spectaculaire, emblématiques de la peinture basque du XXe siècle. Du côté de la peinture ancienne, leur goût les a portés très judicieusement vers un merveilleux portrait d’enfant aux cheveux roux de Michel Martin Drölling (700 000/1 000 000 €) ou encore un délicat panneau de Lubin Baugin aux tonalités pastel décrivant Moïse sauvé des eaux (120 000/150 000 €).

Michel Martin Drölling (1786-1851), Portrait de jeune garçon « aux cheveux rouges ». Signé, localisé et daté « Drölling / Rome / 1814 » en bas à droite. Huile sur toile, 48 x 37 cm. Estimé : 700 000/1 000 000 €.

Michel Martin Drölling (1786-1851), Portrait de jeune garçon « aux cheveux rouges ». Signé, localisé et daté « Drölling / Rome / 1814 » en bas à droite. Huile sur toile, 48 x 37 cm. Estimé : 700 000/1 000 000 €. Photo service de presse. © Artcurial

Vente Paris, Artcurial, le 26 novembre 2025 à 14h30. www.artcurial.com

Un important Rubens resurgit à Paris

Grande découverte de ce mois de novembre très riche pour la peinture ancienne, une œuvre de Pierre Paul Rubens a été retrouvée dans un hôtel particulier du VIe arrondissement de Paris. On avait perdu la trace de cette huile sur panneau – probablement destinée à un commanditaire privé – figurant le Christ en croix, depuis son acquisition vers 1860-1880 par le peintre William Bouguereau (ou sa fille, grande collectionneuse). Rubens a représenté à maintes reprises le Christ sur la croix, vivant ou déjà mort, et la large diffusion de certaines images, soit par des copies soit par la gravure, pourrait expliquer l’anonymat dans lequel est resté le présent tableau. Soumis à l’étude du comité Rubens d’Anvers, il a été authentifié comme une œuvre de maturité du peintre, réalisée vers 1614-1615. Le Christ y est dépeint avec une grande intensité dramatique sur un fond orageux, dans une palette sobre quasi monochrome. D’après les examens scientifiques, il est probable que l’arrière-plan paysagé ait été complété par des assistants du maître. On attend 1 à 2 millions d’euros pour ce tableau insigne.

Pierre Paul Rubens (1577-1640), Le Christ en croix, vers 1614-1615. Huile sur panneau, 105,5 x 72,5 cm. Estimé : 1/2 M€.

Pierre Paul Rubens (1577-1640), Le Christ en croix, vers 1614-1615. Huile sur panneau, 105,5 x 72,5 cm. Estimé : 1/2 M€. Photo service de presse. © Osenat

Vente Osenat, Versailles, le 30 novembre 2025 à 14h. www.osenat.com