Une séduisante toile de Jean Daret rejoint les musées de Marseille
Jean Daret (1614-1668), Allégorie du Printemps (détail), 1641. Huile sur toile, 155 x 117 cm. Vente Prunier Auction, Louviers, 2 février 2025. Estimé : 100 000 / 120 000 €. Préempté 133 350 € (frais inclus) par l'État pour les musées de Marseille. © Jean-Luc Lacroix
Dimanche 2 février 2025, l’État a préempté pour le compte des musées de Marseille, qui conservent déjà quatre œuvres du peintre, une Allégorie du Printemps signée Jean Daret (1614-1668), adjugée 133 350 € (frais inclus) chez Prunier Auction, à Louviers. La toile avait été présentée durant l’été 2024 au musée Granet, à Aix-en-Provence, dans la remarquable exposition « Jean Daret. Peintre du Roi en Provence », première rétrospective consacrée à cet artiste du XVIIe siècle encore méconnu du public.
Signée et datée en bas à gauche « Daret Belge Brux[.] Invenit et pinxit anno 1641 », cette toile de forme ovale représente le printemps sous les traits d’une jeune femme à la beauté classique. Assise aux abords d’un temple, elle est entourée de fleurs montrant l’habileté de Jean Daret dans l’exercice de la nature morte, une habileté sans doute acquise lors de sa formation en Flandre.
Jean Daret (1614-1668), Allégorie du Printemps (détail), 1641. Huile sur toile, 155 x 117 cm. Vente Prunier Auction, Louviers, 2 février 2025. Estimé : 100 000 / 120 000 €. Préempté 133 350 € (frais inclus) par l'État pour les musées de Marseille. © Jean-Luc Lacroix
Un Bruxellois en Provence
Jean Daret est né en 1614 à Bruxelles, où il fait son apprentissage dans l’atelier d’Antoon Van Opstal. En 1631, sa présence à Paris est documentée. Cinq ans plus tard, après un probable voyage en Italie, Daret s’installe à Aix-en-Provence, où il demeure jusqu’à sa mort en 1668. Il y reçoit de nombreuses commandes, dont certaines exécutées pour le roi Louis XIV et pour le gouverneur de Provence, et s’illustre dans des genres variés, des sujets religieux à la mythologie, du portrait au décor. Ses œuvres demeurent visibles dans de nombreux édifices provençaux : l’hôtel de Châteaurenard, où le décor illusionniste dont il orna l’escalier a été récemment restauré, la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix, des églises d’Aix, celle de Simiane-Collongue…
Jean Daret (1614-1668), Allégorie du Printemps, 1641. Huile sur toile, 155 x 117 cm. Vente Prunier Auction, Louviers, 2 février 2025. Estimé : 100 000 / 120 000 €. Préempté 133 350 € (frais inclus) par l'État pour les musées de Marseille. © Jean-Luc Lacroix
Daret dans les musées provençaux
Le musée des Beaux-Arts de Marseille conserve déjà quatre toiles de l’artiste : Diane découvrant la grossesse de Callisto (1642), Esculape ressuscitant Hippolyte (1636), le Portrait d’un magistrat (1636) et la Déploration du Christ à la chandelle (1636). L’Allégorie du Printemps viendra prochainement transformer ce quatuor en quintette. Signalons aussi au musée Granet, à Aix-en-Provence, le Joueur de guitare (1636) illustrant, comme nombre d’autres œuvres, sa veine caravagesque et son goût pour les figures.
Jean Daret (1614-1668), Joueur de guitare, 1636. Huile sur toile, 128,2 x 101 cm. Aix-en-Provence, musée Granet. Photo service de presse. © Photo C. Almodovar / musée Granet, Ville d'Aix-en-Provence
