Paris-Londres-New York : Christie’s honore les arts décoratifs

L’art autrement : regards choisis sur l’art.

Paris-Londres-New York : Christie’s honore les arts décoratifs

Le décor parisien. © Christie's Images Ltd — Le décor parisien. © Christie’s Images Ltd

La maison Christie’s réinvente en ce mois d’avril ses ventes en ligne. Entièrement dédiée aux arts décoratifs, cette nouvelle édition résolument internationale de The Collector déploie simultanément entre Paris, Londres et New York une belle sélection de mobilier et d’objets d’art, présentée au sein de trois écrins scénographiés par les designers Jane Schulak et David Stark.

En avril, ne te découvre pas d’un fil, commande l’adage. Christie’s a donc choisi de tisser un fil rouge entre les trois métropoles en y aménageant trois salles à manger dont les motifs des murs et des sols se révèlent identiques. Seules les couleurs diffèrent : « Offrant à la fois un ancrage historique et une sensibilité pop, le fond de couleur, dans une version renouvelée, graphique et fluorescente, constitue un excellent trait d’union entre les trois villes, précisent les décorateurs. Cet arrière-plan met en valeur tous les objets de la vente, quelle que soit leur époque ou leur origine ».

Le décor new-yorkais. © Christie's Images Ltd — Le décor new-yorkais. © Christie’s Images Ltd

Exotisme londonien

Alors qu’à New York se dévoile un rare service de porcelaine Flora Danica au décor de champignons (25 000/35 000 $), le public londonien peut admirer un spectaculaire secrétaire anglais d’époque George II. Se détachant sur un fond rouge brillant, un délicat décor peint à l’or met en scène des personnages s’adonnant à des loisirs variés dans des paysages bucoliques ou de pagodes. Ce meuble orné à l’imitation de la laque du Japon traduit bien vers 1730 la vogue pour l’exotisme qui déferle alors sur l’Europe (£ 60 000/90 000).

Le décor londonien. © Christie's Images Ltd — Le décor londonien. © Christie’s Images Ltd

Provenance royale

Un meuble de provenance royale attend le visiteur parisien. Alors que les Archives nationales viennent d’inaugurer une belle exposition retraçant le destin de Louis XVI et de Marie-Antoinette pris dans la tourmente révolutionnaire, une bergère de Jean-Baptiste Claude Sené vient justement témoigner de cette époque troublée : elle fut en effet livrée en 1791, au château des Tuileries, à Madame Élisabeth, sœur du roi ; elle vient rappeler qu’après la désastreuse « fuite à Varennes » la famille royale n’eut d’autre choix que de concevoir un séjour parisien pérenne (80 000/120 000 €).