L’art autrement : regards choisis sur l’art.

 

Pièces iconiques des Années folles chez Millon

Armand-Albert Rateau (1882-1938), miroir de forme ovale livré pour la résidence secondaire de Jeanne Lanvin au Vésinet, vers 1920-1922. Cadre en bois sculpté et rechampi crème à décor de guirlandes de perles et de deux bouquets de marguerites réunis par un motif de passementerie, 65 x 100 x 7 cm. Estimé : 20 000/30 000 €. Photo service de presse. © Millon
Armand-Albert Rateau (1882-1938), miroir de forme ovale livré pour la résidence secondaire de Jeanne Lanvin au Vésinet, vers 1920-1922. Cadre en bois sculpté et rechampi crème à décor de guirlandes de perles et de deux bouquets de marguerites réunis par un motif de passementerie, 65 x 100 x 7 cm. Estimé : 20 000/30 000 €. Photo service de presse. © Millon

Le 7 novembre chez Millon, une vente d’arts décoratifs du XXe siècle rendra hommage à la créativité des décorateurs des années 1920-1930.

Cette troisième édition proposera notamment une vingtaine de pièces emblématiques de designers tels que Pierre Chareau, Armand-Albert Rateau ou Georges Guyot qui ont meublé et orné les plus prestigieux intérieurs de leur époque.

René Lalique (1860-1945), « Caravelle », modèle créé le 28 avril 1930, non continué après 1947. Surtout en verre moulé pressé, les cordes reliant les voiles gravées à la meule ; base éclairante en métal nickelé, 49,5 x 72 x 14,5 cm. Estimé : 30 000/40 000 €. Photo service de presse. © Millon
René Lalique (1860-1945), « Caravelle », modèle créé le 28 avril 1930, non continué après 1947. Surtout en verre moulé pressé, les cordes reliant les voiles gravées à la meule ; base éclairante en métal nickelé, 49,5 x 72 x 14,5 cm. Estimé : 30 000/40 000 €. Photo service de presse. © Millon

Dans la lumière de Pierre Chareau

Imaginé en 1923 pour éclairer l’appartement parisien de Jean et Annie Dalsace, ce modèle de lampadaire, d’abord sobrement baptisé « SN31 », gagne rapidement le surnom de « Religieuse » en raison des plaques d’albâtre diffusant la lumière qui le couronnent, semblables à la coiffure de certaines nonnes. Il devient rapidement emblématique de l’art du créateur, trônant bientôt en majesté chez Helena Rubinstein, Chana Orloff, ou encore dans le salon du Grand Hôtel de Tours décoré en 1927. Décliné en trois modèles (lampadaire, lampe de table et liseuse), il traduit ostensiblement le souci constant de maîtrise de la lumière de Chareau. « M. Pierre Chareau a vraiment réussi à réduire en esclavage la lumière, qu’il braque, conduit, gouverne à son gré », souligne ainsi en 1924 le critique d’art Maximilien Gauthier. Issu de la collection de Jean-Claude Brugnot, dispersée en 1993 et riche en meubles de Chareau, cet exemplaire de l’emblématique luminaire-sculpture sera proposé au feu des enchères entre 250 000 et 300 000 €.

Pierre Chareau (1883-1950), lampadaire « SN31 » dit « Religieuse », modèle créé en 1923. Palissandre sculpté, albâtre, H. 182 cm. Estimé : 250 000/300 000 €. Photo service de presse. © Millon
Pierre Chareau (1883-1950), lampadaire « SN31 » dit « Religieuse », modèle créé en 1923. Palissandre sculpté, albâtre, H. 182 cm. Estimé : 250 000/300 000 €. Photo service de presse. © Millon

Rateau, Guyot, Dupré-Lafon…

On admirera également le miroir ovale à motif de marguerites dédié par Armand-Albert Rateau à Jeanne Lanvin qui orna sa résidence secondaire du Vésinet (20 000/30 000 €), ou encore l’exceptionnelle Lionne assise tête à gauche en bronze, sculptée par Georges Guyot dans les années 1930, haute de 73 centimètres (50 000/70 000 €), qui figura quant à elle dans les fameuses expositions de l’hôtel Ruhlmann. À la fois sculptural et minimaliste, un rare bureau à système en palissandre et sycomore aux accents cubistes témoigne plus loin de l’art de Paul Dupré-Lafon, mêlant harmonieusement modernité et tradition (25 000/30 000 €).

Paul Dupré-Lafon (1900-1971), bureau à système, vers 1927. Palissandre et sycomore, 73,5 x 123 x 42 cm. Estimé : 25 000/30 000 €. Photo service de presse. © Millon
Paul Dupré-Lafon (1900-1971), bureau à système, vers 1927. Palissandre et sycomore, 73,5 x 123 x 42 cm. Estimé : 25 000/30 000 €. Photo service de presse. © Millon

Nathalie Mandel et Olivier Paze-Mazzi


Vente Paris Drouot, Millon, le 7 novembre 2023 à 14h.
www.millon.com

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