
Bien connue des amateurs, la galerie Talabardon & Gautier profitera en mars de la Semaine du dessin pour disperser à l’hôtel Drouot une remarquable sélection de 350 œuvres : elles témoignent de l’œil très sûr de ses deux fondateurs, qui espèrent ainsi dissiper des difficultés passagères. Estimation globale ? Près de cinq millions d’euros.
Les collectionneurs ont rendez-vous chez Ader dès le 21 mars pour une première vacation brossant en près de 150 toiles un large panorama de la peinture du XIXe siècle à travers ses plus grandes gloires. Parmi les œuvres dévoilées, le regard viril et pénétrant d’un Condottiere né sous le pinceau de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) ne manquera pas d’interpeller les amateurs : bien loin des beautés néoclassiques qui firent la renommée du maître, cette œuvre qui s’apparente presque à une tête d’expression puise directement son inspiration dans l’art de la Renaissance. Estimation : 120 000/150 000 €.

Hommage au paysage
Comptant parmi les grands domaines de spécialité de la galerie, le paysage se verra bien sûr offrir une place de choix au sein de la vacation. Une Vue de Saintes, prise de Lormont peinte en 1865 par Gustave Courbet (1819-1877) devrait ainsi susciter l’intérêt pour son impeccable pedigree (60 000/80 000 €), tandis que l’on admirera plus loin le cadrage audacieux de la toile de Giuseppe De Nittis (1846-1884) figurant Le lac des Quatre-Cantons depuis Rigi-Kulm, qui documente en 1882 un séjour effectué en compagnie des époux Daudet (15 000/20 000 €).

Le dessin en majesté
Soigneusement sélectionnées dans le fonds de la galerie grâce au concours du cabinet de Bayser, 150 feuilles seront également offertes à la curiosité des amateurs en ce mois de mars placé sous le signe du dessin. Membres fondateurs du Salon du dessin, Bertrand Talabardon et Bertrand Gautier ont en effet réuni au fil des décennies une splendide collection d’aquarelles et d’estampes, de croquis et d’esquisses, dévoilée année après année, salon après salon, à l’œil gourmand des connaisseurs. Une spectaculaire pierre noire estampée et rehaussée de gouache blanche de Louis-Léopold Boilly (1761-1845), récemment honoré au musée Cognacq-Jay, ne devrait pas manquer de susciter la convoitise : figurant une jeune fille posant dans un jardin, son petit frère juché sur ses épaules, cette touchante scène familiale s’impose comme l’une des plus importantes réalisées par l’artiste qui s’inscrit ici dans le sillage de Greuze, tout en délaissant sa dimension moralisatrice (80 000/100 000 €).

Florilège de sculptures
On notera enfin une belle sélection de sculptures, au premier rang desquelles on distinguera une terre cuite de David d’Angers (1788-1856) documentant la genèse du monument dédié au médecin Xavier Bichat à Bourg-en-Bresse (10 000/12 000 €), ou encore un beau buste de jeunesse en terre cuite d’Antoine Bourdelle (1861-1929) façonnant dans la glaise le visage d’une jeune fille (3 000/4 000 €).

Olivier Paze-Mazzi
Ventes chez Ader
Mardi 21 mars 2023, 14 heures : Tableaux anciens et XIXe siècle – Sculpture – L’œil Talabardon & Gautier
Jeudi 23 mars 2023, 14 heures : Dessins anciens et XIXe siècle – L’œil Talabardon & Gautier
www.ader-paris.fr