Parmi la centaine de lots proposée par Christie’s Paris le 22 mars, lors de sa vente annuelle de dessins anciens, trois feuilles ont été préemptées par des musées.
Le Louvre a jeté son dévolu sur un grand dessin de l’École de Fontainebleau figurant la noyade de la divinité grecque Britomartis (20 160 €), travail préparatoire à l’une des sept tapisseries de la tenture relatant l’Histoire de Diane, commandée par Henri II pour le château d’Anet (la pièce de tapisserie figurant l’épisode est aujourd’hui conservée au Metropolitan Museum de New York mais le musée parisien possédait déjà trois dessins associés à la tenture).
Le Dauphin en route pour Versailles
Le château de Versailles a, de son côté, pu réunir une étude de Charles-Joseph Natoire pour son portrait en pied du Dauphin Louis (25 200 €) avec la peinture qui lui avait été commandée en 1746 et qui orne toujours les appartements du Dauphin.
Un Doré macabre pour Orsay
Enfin, la troisième préemption a permis au musée d’Orsay d’acquérir un saisissant lavis de Gustave Doré, réalisé juste avant son décès survenu en janvier 1883 : Le Corbeau et la Mort (94 500 €). Ce dessin d’une féérique mélancolie est en effet préparatoire à l’une des vingt-quatre xylographies destinées à illustrer le poème The Raven d’Edgar Allan Poe dans sa version anglaise (bien que Baudelaire puis Mallarmé en aient à cette date livré une traduction française). « De toute évidence, il y avait quelque chose de commun entre les états d’âme embrumés de Poe et Doré » soulignera le critique américain Edmund Clarence Stedman au sujet de cette publication qui contribua largement à la notoriété de Doré outre-Atlantique.
Un projet de retable pour le MAD Paris
Le MAD a quant à lui acquis pour 13 860 € un beau dessin à l’encre de l’école française du XVIIe siècle figurant un riche projet de retable surmonté d’un ostensoir couronné, et entouré d’anges.
Raphaël Buisson-Rozensztrauch